Principes

Le Citepa établit chaque année les émissions annuelles de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques de manière détaillée. Ces inventaires d’émissions nationaux, basés sur les recommandations du GIEC et sur des méthodes sectorielles dédiées, permettent d’avoir la meilleure évaluation possible des émissions mais nécessitent d’attendre la publication de statistiques annuelles, ce qui impose un décalage de plus d’un an entre l’année en cours de publication et l’année de bilan. Pour répondre au besoin de réactivité lié aux enjeux de l’urgence climatique et de qualité de l’air, le Citepa propose des estimations mensuelles des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques dans l’année en cours.

Ce baromètre des émissions mensuelles est calculé en cohérence avec les émissions annuelles. Il permet de suivre l’évolution des émissions au fils des mois de l’année en cours, et de comparer les émissions mois à mois avec l’année précédente.

Avertissements

• Ces chiffres d’émissions mensuelles restent des indicateurs et des estimations provisoires. Il est nécessaire d’attendre la publication de l’inventaire national annuel pour disposer de chiffres plus consolidés.
• Ces chiffres du baromètre mensuel couvrent la Métropole et Outre-mer inclus dans l’UE (même périmètre utilisé pour la SNBC, et le Protocole de Kyoto) pour les gaz à effet de serre (GES) et la Métropole pour les polluants atmosphériques.
• émissions de l’aérien : le baromètre des émissions mensuelles pour le transport aérien, ne permet pas actuellement de distinguer les dynamiques respectives de l’aviation domestique et internationale. Les premiers chiffres 2023 du baromètre pour l’aviation qui ont pu sortir ne reflétaient donc pas les évolutions différenciées de l’aviation domestique et internationale en 2023. C’est pourquoi, in fine, le baromètre 2023 de fin mars n’affiche plus les émissions de l’aviation dans les fichiers Excel du baromètre. La prochaine actualisation des émissions 2023 lors de la sortie des inventaires Secten en juin 2024 (inventaire annuel proxy 2023) permettra de rendre compte des spécificités respectives de l’aviation domestique et internationale. En attendant, globalement sur la base de calcul provisoires de la DGAC, les émissions 2023 de l’aviation domestique connaissent une baisse de ~4% (en lien avec l’application de la loi climat & résilience) et les émissions 2023 de l’aviation internationale connaissent une hausse de ~17%. Les prochaines éditions du baromètre mensuel pour les mois de 2024 intègreront des indicateurs différenciés aviation domestique et internationale avec la collaboration de la DGAC.

Télécharger les données

Mise à jour du 25/03/2024 contenant les premières estimations de l’année 2023.

Mise à jour du 28/03/2024 pour les polluants atmosphériques.

Gaz à effet de serre 

En 2023, selon les derniers chiffres du Baromètre du Citepa, les émissions pré-estimées ont continué de baisser pour atteindre 384,5 Mt CO₂e, soit-4,8% par rapport à 2022, avec une baisse dans tous les principaux secteurs (énergie, industrie, bâtiments, transports). Cela permet de voir que les objectifs de la SNBC-2, en 2023 et en moyenne sur 2019-2023, sont respectés, hors puits de carbone.

Émissions annuelles de GES (en Mt CO₂e) hors puits de carbone

Cette baisse est plus accentuée qu’en 2022 (-2,7% observé entre 2022 et 2021) et le niveau atteint est plus bas qu’en 2020 où la combinaison de la crise du Covid-19 et d’un hiver peu rigoureux avaient contribué à une très forte réduction des émissions de GES pour atteindre le niveau de 392 Mt CO₂e, hors puits de carbone.

Quelques éléments de contexte

Il s’agit, à ce stade, de pré-estimations. Les futures publications d’inventaire annuel du Citepa permettront de documenter plus précisément les variations des émissions de l’année 2023. Néanmoins, dans le cadre du baromètre il est déjà possible de mettre en avant les éléments suivants :

• La production d’énergie : baisse des émissions avec le retour d’une forte production nucléaire

En 2023, l’augmentation de la production d’électricité décarbonée est surtout le fait d’une hausse du volume de production nucléaire (+41,5 TWh avec la remise en service de centrales nucléaires) mais aussi, dans une moindre mesure, du volume des productions hydraulique (+9,2 TWh), éolienne et solaire (+ 15,2 TWh pour ces deux filières cumulées), selon RTE. Ainsi, cela se traduit au niveau des émissions de GES de la production d’énergie par une baisse de -14% entre 2022 et 2023 (-6,3 Mt CO₂e).

• Continuité de la baisse des émissions du secteur résidentiel-tertiaire en 2023 par rapport à 2022, dans un contexte d’inflation

En moyenne sur l’année, les émissions mensuelles du secteur résidentiel-tertiaire de 2023 ont baissé de 6% comparées à celles de 2022 soit 3,9 Mt CO₂e évitées. Cette baisse est particulièrement marquée de janvier à mars, et septembre et en décembre. Plusieurs facteurs jouent sur cette baisse : prix de l’énergie et inflation, météo, poursuite des comportements de sobriété des ménages et entreprises, rénovation thermique des bâtiments…

• L’industrie toujours en baisse

La tendance des émissions à la baisse observée en 2022 (-6% par rapport à 2021) se poursuit en 2023. Les émissions diminuent de -8% en 2023, ce qui s’explique principalement par des baisses de production industrielle. De plus, la consommation de gaz naturel a chuté de -19% dans la grande industrie en 2023 comparativement à 2022, du fait de la baisse de production, mais aussi de phénomènes structurels comme des contraintes d’approvisionnement.

• Transport routier : la fin de l’effet rebond

Pour le transport routier, une légère baisse avait commencé à être observée en 2018-2019, suivie d’une baisse exceptionnellement forte en 2020 pendant la crise Covid. Le rebond des émissions observé en 2021 s’était poursuivi en 2022, sans toutefois atteindre le niveau d’avant-crise. En 2023, les émissions du routier repartent à la baisse avec une réduction de -3% (niveau le plus bas observé depuis 2009, en dehors de l’effet Covid-19).

Le secteur aérien, quant à lui, voit ses émissions de GES en hausse. Pour la part domestique (incluant les trajets en hexagone mais aussi avec l’Outre-mer), cette hausse est de 21% entre 2022 et 2023, le niveau atteint en 2023 dépassant désormais le niveau pré-crise de 2019. La part internationale augmente de 27% entre 2022 et 2023 sans atteindre son niveau de 2019.

2023T4_CO2e_total

2023T4_CO2e_energie

2023T4_CO2e_industrie

2023T4_CO2e_batiments

2023T4_CO2e_transports

Polluants atmosphériques

Evolution récente des émissions de particules

Les émissions de particules fines (PM2,5) ont été réduites (-13,2%) entre 2019 et 2023. Cette tendance à la baisse depuis 2019 est notamment liée à une baisse de consommation, pour le chauffage résidentiel et tertiaire, de fioul (-33%), de gaz naturel (-21%), de charbon (-16%). Ces baisses de consommation sont à mettre en lien avec l’effet des prix de l’énergie, la météo (douceur de l’hiver), mais aussi l’électrification des systèmes de chauffages et les rénovations thermiques des bâtiments. Une part minoritaire des émissions de PM2,5 est liée aux secteurs du transport et de l’industrie. Pour ces deux secteurs, les émissions sont en baisse entre 2022 et 2023.

NOx

Les émissions de dioxydes d’azote (NOx) continuent, en 2023, leur trajectoire à la baisse observée depuis les années 1990, avec un niveau total pré-estimé à 701 kt, niveau le plus bas estimé depuis 1990, en baisse de 3,5% par rapport à 2022. Cette baisse est principalement due au secteur des transports (-14 kt entre 2022 et 2023, soit -4,1%), qui est la principale source d’émissions de ce polluant

Des émissions nationales en baisse mais des concentrations qui peuvent rester localement élevées

Les émissions de polluants estimées par le Citepa sont relatives aux quantités totales émises par an, sur l’ensemble du territoire. Les concentrations dans l’air ambiant, surveillées par les Associations Agrées pour la Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) sont mesurées quotidiennement et localement. Ainsi, bien que la tendance des émissions nationales soit à la baisse, et que le nombre de points de mesure de qualité de l’air en dépassement des valeurs limites de qualité de l’air et que l’amplitude des dépassements soient également en baisse, des dépassements sont toujours constatés dans certaines agglomérations. Des pics de pollution sont également relevés localement par les AASQA.

Le baromètre Citepa des émissions est réalisé avec le soutien de la DGEC (Direction Générale de Energie et du Climat) du Ministère de la Transition Ecologique (MTE).

GES

Polluants

Anciennes versions