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Publié le 03 septembre 2025

Été 2025 : la ministre de la Transition écologique alerte sur « un point de bascule »

Par : Sophie Sanchez

Modifié le : 03/09/2025
Réf . : 2025_09_01

Bilan climatique de l’été 2025 – Source : Météo France, septembre 2025

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L’été 2025 a été le troisième plus chaud en France depuis le début des mesures en 1900, a annoncé Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, à l’occasion d’une conférence de presse qui s’est tenue le 2 septembre 2025, et en introduction du bilan météorologique des mois de juin, juillet et août présenté par Météo France. Ainsi l’été 2025 « constitue à bien des égards un point de bascule, un de plus », a-t-elle commenté.

Or, comme l’a rappelé la ministre, « les vagues de chaleur seront plus fréquentes et plus intenses dans les années à venir : à l’horizon 2100, les prévisionnistes considèrent qu’elles pourront durer jusqu’à deux mois en continu et le réchauffement moyen en France métropolitaine sera de + 4°C, quand bien même nous aurions atteint la neutralité carbone en 2050. »

Concernant les températures extrêmes, Virginie Schwarz, présidente-directrice générale de Météo France, a attiré l’attention sur le seuil des 40°C qui a souvent été atteint ou dépassé dans le sud du pays – et ce, très exactement, à 32 reprises au mois d’août dans vingt stations Météo France. Alors qu’il n’était « quasiment jamais dépassé pendant le XXe siècle, aujourd’hui il est dépassé chaque année, sur ces dernières années », a-t-elle relevé.

Enfin, l’été 2025 a été marqué par de violents incendies avec 36 000 hectares de surfaces brûlées.

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Épisodes caniculaires

L’été 2025 se situe au 3e rang des étés les plus chauds (anomalie de + 1,9 °C par rapport à la normale) derrière les étés 2003 (+ 2,7 °C) et 2022 (+ 2,3 °C) depuis le début des mesures en 1900. Le mois de juin a été particulièrement chaud avec une anomalie de + 3,3 °C, juste derrière juin 2003 (+ 3,6 °C), d’après le bilan climatique de l’été 2025 établi par Météo France.

Il s’agit, en outre, du 4e été consécutif très chaud (2022, 2023, 2024 et 2025). Les 10 étés les plus chauds ont tous eu lieu après 2000.

Il a aussi été peu pluvieux (- 15 %), en particulier sur la moitié sud où le déficit atteint parfois 50 %. Avec deux épisodes caniculaires, le pays a connu 27 jours en condition de vague de chaleur, au point que l’été 2025 se classe au deuxième rang pour le nombre de jours de vague de chaleur depuis l’été 2022, commente l’établissement public.

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Bilan climatique de l’été 2025 – Source : Météo France, septembre 2025

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Les températures maximales ont été au-dessus des normales deux jours sur trois, localement plus. Au cours de l’été et sur le pays, en moyenne, elles ont dépassé la normale de 2,4 °C.

Le seuil des 35 °C a été atteint sur plus de 80 % du territoire au cours de l’été. Les 40 °C ont été relevés sur plus de 20 % de la France, superficie remarquable, derrière les étés 2019 et 2003, mais équivalente à l’été 2022.

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Bilan climatique de l’été 2025 – Source : Météo France

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Ainsi les températures ont pu atteindre des niveaux inédits, tous mois confondus :

♦ 42,3 °C à Angoulême (Charente) le 11 août. Valeur précédente : 41,1 °C le 4 août 2003 ;

♦ 42,1 °C à Bergerac (Dordogne) le 11 août. Valeur précédente : 41,1 °C le 4 août 2003 ;

♦ 41,6 °C à Bordeaux (Gironde) le 11 août. Valeur précédente : 41,2 °C le 23 juillet 2019 ;

♦ 39,8 °C à Nevers (Nièvre) le 13 août. Valeur précédente : 39,4 °C le 31 juillet 2020 ;

♦ 38,7 °C à Annecy (Haute-Savoie) le 12 août. Valeur précédente : 38,5 °C le 13 août 2003.

En outre, des niveaux inédits de températures nocturnes élevés, tous mois confondus, ont été enregistrés :

♦ 28,7 °C à Nice (Alpes-Maritimes) le 12 août. Ancienne valeur : 28,6 °C le 22 août 2023 ;

♦ 27,8 °C à Narbonne (Aude) le 16 août. Ancienne valeur : 27,3 °C le 12 août 2003 ;

♦ 27,2 °C à Toulon (Var) le 17 juillet. Ancienne valeur : 27,0 °C le 8 juillet 2023 ;

♦ 23,7 °C à La-Roche-Sur-Yon (Vendée) le 16 août. Ancienne valeur : 23,3 °C le 18 juillet 2022.

Or, comme le rappelle Météo France, selon la Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC) (lire notre article), le nombre de jours en condition de vagues de chaleur est multiplié par un facteur 3 (entre 2 et 5 selon les simulations) dans une France à + 2 °C par rapport la période de référence 1976–2005, par un facteur 5 (entre 4 et 7 selon les simulations) dans une France à + 2,7 °C (horizon 2050 de la TRACC) et par un facteur 10 (entre 7 et 12 selon les simulations) dans une France à + 4 °C (horizon 2100 de la TRACC).

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Déficit pluviométrique

Bilan climatique de l’été 2025  – Source : Météo France 

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L’été qui vient de s’écouler s’est caractérisé également par des anomalies en termes de précipitations avec un déficit supérieur à 50 % sur le Centre-Ouest, le Var, les Alpes-Maritimes ou en le littoral corse. À l’échelle de la saison et du pays, le déficit pluviométrique atteint 15 %.

En parallèle, des épisodes pluvieux intenses avec des effets potentiellement graves ont eu lieu. On a ainsi relevé :

♦ 90 mm à Ille-sur-Têt (Pyrénées-Orientales) le 12 juillet. Valeur inédite au cœur de l’été, remarquable tous mois confondus ;

♦ 94 mm à Tarascon-sur-Rhône (Bouches-du-Rhône) le 20 juillet. Valeur inédite au cœur de l’été, remarquable tous mois confondus ;

♦ 96 mm à Chartres (Eure-et-Loire) le 20 août. Valeur inédite tous mois confondus ;

♦ 119 mm à Vichy (Allier) le 27 août. Valeur inédite tous mois confondus ;

♦ 154 mm à Cavillargues (Gard) le 31 août. Valeur inédite au cœur de l’été, remarquable tous mois confondus.

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Incendies violents

Enfin, l’été 2025 a été marqué par de violents incendies. Les vagues de chaleur successives qui ont touché le pays ont particulièrement accentué la sécheresse des sols et fragilisé la végétation sur l’ensemble du pays, comme l’explique Météo France. Dès la fin du mois de juin, la sécheresse de la végétation s’était installée sur le pourtour méditerranéen, s’élargissant ensuite à d’autres départements. Une situation très inhabituelle pour un début juillet, se rapprochant d’années remarquables comme 2017 ou 2022.

D’un point de vue quantitatif, 2025 a enregistré 36 000 hectares de surfaces brûlées (pour une moyenne d’environ 13 000 hectares, avec une pointe à 64 000 hectares en 2022 – données de l’ONF provisoires au 1er septembre 2025).

Le plus grand incendie de l’été a touché Ribaute (Aude) début août, avec 11 133 hectares brûlés. Un feu que l’on peut qualifier de hors normes, notamment pour sa superficie ou son intensité. L’établissement public retient également la journée du dimanche 17 août 2025, qui a vu 6 départements de niveau rouge Météo des forêts (niveau 4/4 de danger très élevé). Le bilan provisoire 2025 de la Météo des forêts témoigne de 13 journées avec au moins un département en rouge (contre 6 journées en 2023 et 1 en 2024).

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En savoir plus

Bilan-climatique-été-2025-meteo-france.pdf

Météo France dépeint la variabilité, les extrêmes et les impacts climatiques pour un niveau de réchauffement de la France de + 4°C   – Citepa

Adaptation : le MTE lance une consultation pour définir une trajectoire de réchauffement de référence – Citepa

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