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Limitations de vitesse : Impacts sur la qualité de l’air

  • Réf. : 2014_12_a5
  • Publié le: 1 décembre 2014
  • Date de mise à jour: 21 juin 2019
  • France

Le 26 juin 2014, l’ADEME a publié une étude sur les impacts des limitations de vitesse sur la qualité de l’air, les émissions de CO2, l’énergie et le bruit. L’objet était de réaliser une analyse bibliographique des travaux d’évaluation de ces impacts.

Méthodologie

Dans la centaine de travaux recensés sur ce sujet, l’évaluation des impacts est appréhendée selon deux méthodes : le calcul théorique des émissions des véhicules couplé le plus souvent à une modélisation [c’est le cas de la plupart des études] ou la mesure in situ des impacts sur la qualité de l’air. L’ADEME souligne qu’en effet, au-delà des effets théoriques des limitations de vitesse, la mesure in situ est indispensable afin d’en évaluer les bénéfices réels.

Résultats

Selon l’ADEME, sur les voies rapides de type route nationale/autoroute [130-120 km/h à 110-90 km/h, 90-80 km/h à 80-70 km/h], c’est-à-dire aux vitesses élevées, la majorité des études montrent un effet plutôt positif des limitations sur les émissions et les concentrations de polluants. La baisse des émissions peut atteindre 20% pour les NOx et les PM10, celle des concentrations de polluants dans l’air ambiant pouvant aller jusqu’à 8% selon les polluants. Par ailleurs, la limitation de vitesse permet d’agir sur le trafic en le fluidifiant et en réduisant la congestion. Surtout, le passage de 80 à 70 km/h d’une voie congestionnée va dans le bon sens pour la qualité de l’air car il favorise la fluidité du trafic. Une évaluation a posteriori serait toutefois nécessaire pour déterminer avec précision les effets réels sur la qualité de l’air. Sur les voies urbaines [50 km/h à 30 km/h], c’est-à-dire aux vitesses « faibles », les résultats sont plus contrastés. L’ADEME souligne qu’il faudra tenir compte de l’impact de la limitation de vitesse sur la congestion. Des variations importantes peuvent être constatées en fonction des scénarios retenus ou des typologies de zone mais aucune tendance ne se dégage nettement, des évolutions allant de -40% à +30% pour les concentrations de NO2 et de -45% à +100% pour celles de benzène.

L’ADEME a également publié, le 26 juin 2014, deux autres études sur le sujet de l’impact des transports sur la qualité de l’air :

L’état de l’art sur les péages urbains : objectifs recherchés, dispositifs mis en œuvre et impact sur la qualité de l’air. Il s’agit d’une analyse des retours d’expérience de 15 péages urbains [aire délimitée où l’entrée ou la circulation est payante] dans les 12 pays recensés (Londres, Bergen, Oslo, Rome, Milan, Singapour, Téhéran,…). L’ADEME conclut que, quelle que soit la ville, la mise en place d’un péage urbain réduit le trafic (de 15 à 85%), en général de façon pérenne. Dans la quasi-totalité des villes concernées, l’offre et la demande de transports en commun a augmenté. Cependant, les impacts environnementaux sont rarement évalués, étant donné, d’une part, que la réduction de la pollution de l’air n’est généralement pas l’objectif principal des péages urbains recensés, et d’autre part, qu’une telle évaluation nécessiterait la mise en place d’importants moyens.

Les zones à faibles émissions (low emission zones ou LEZ) à travers l’Europe : déploiement, retours d’expériences, évaluation d’impacts et efficacité du système. Il s’agit d’une mise à jour d’une étude de mars 2011. Au total, 194 LEZ sont recensées dans neuf pays européens [dont l’Allemagne et l’Italie qui concentrent à eux deux 85% de ce total]. Pour tous ces pays, l’objectif recherché est de réduire la pollution atmosphérique afin de respecter les valeurs limites de concentrations au titre de la directive 2008/50/CE(1), surtout pour le NO2 et les PM10. Dans la plupart des cas, les véhicules visés sont les poids lourds et autocars mais également les voitures et véhicules utilitaires légers [Allemagne], voire les deux-roues [Italie]. Selon l’ADEME, la réduction des émissions de polluants liés au trafic routier est « significative« . Par contre, les bénéfices sur la qualité de l’air sont plus modérés, compte tenu de la multitude des sources d’émission en zone urbaine et de l’influence importante des conditions météorologiques.

www.ademe.fr/2014/06/qualite-de-lair-et-transports-des-solutions-existent.html
  
(1) Voir ED n°168 p.I.119.

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