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Perspectives énergétiques mondiales en 2040

  • Réf. : 2015_01_a3
  • Publié le: 1 janvier 2015
  • Date de mise à jour: 6 juin 2019
  • International

Le 12 novembre 2014, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a publié son rapport annuel sur les perspectives énergétiques mondiales (World Energy Outlook ou WEO).

Le WEO : un document de référence

Le WEO est un recueil des données et d’informations les plus récentes sur les évolutions en matière de politique énergétique aux niveaux mondial et national. Il fournit notamment des projections en matière de demande, de production, de consommation d’énergie et d’émissions de CO2 [issues de la combustion des combustibles fossiles] par combustible, par grande zone géographique (Europe, Asie, etc.) et par secteur et ce, pour la première fois jusqu’en 2040.

Selon le scénario central de la WEO, « Politiques nouvelles », la demande mondiale en énergie devrait croître de 37% d’ici 2040, tout en subissant un ralentissement significatif : après s’être maintenue à plus de 2% par an pendant les 20 dernières années, elle passerait à 1%/an après 2025 en raison des choix politiques et des prix pratiqués, ainsi que d’une réorientation structurelle de l’économie mondiale vers les services et les secteurs industriels légers.

Répartition mondiale de la demande énergétique

Plutôt stable en Europe, au Japon, en Corée du Sud et en Amérique du Nord, cette demande devrait augmenter dans le reste de l’Asie, en Afrique, au Moyen Orient et en Amérique latine. Au début des années 2030, la Chine deviendrait le plus grand pays consommateur de pétrole alors que les Etats-Unis verront leur consommation retomber à des niveaux non observés depuis des décennies. Entre-temps, l’Inde, l’Asie du Sud-est, le Moyen Orient et l’Afrique subsaharienne deviendraient des moteurs de croissance de la demande énergétique mondiale.

A l’horizon 2040, le mix énergétique mondial se répartira en quatre parts d’importance presque égale : pétrole, gaz, charbon et sources d’énergie à faibles émissions de CO2 [nucléaire et énergies renouvelables]. Les choix politiques et les évolutions du marché entraîneront une baisse de la part des combustibles fossiles, lesquels représentent un peu moins de 75% de la demande énergétique primaire en 2040.

La demande de charbon, sur la période 2012-2040, connaîtra une croissance de 15% [soit 0,5% par an en moyenne contre +2,5%/an au cours des 30 dernières années]. Comme elle ralentira à partir des années 2020, presque deux tiers de cette croissance auront lieu d’ici 2025 environ.

Répartition mondiale de la demande en charbon

La demande en charbon diminuera dans les principaux pays de l’OCDE, de même qu’en Chine avec un pic autour de 2030. Mais l’Inde, avec une demande en forte croissance, dépassera, avant 2020, les Etats-Unis en tant que 2e pays consommateur de charbon après la Chine.

Les émissions mondiales de CO2 liées à la production d’énergie vont augmenter de 20% sur la période 2012-2040, conduisant à une trajectoire qui correspondrait à une hausse des températures mondiales moyennes de 3,6°C à long terme [d’ici 2100]. Le budget carbone [1 000 Gt CO2 sur 2011-2100, calculé par le GIEC – voir p.3] à ne pas dépasser pour limiter cette hausse à 2°C sera alors dépassé dès 2040 et les émissions ne vont pas brusquement cesser une fois ce seuil atteint. L’AIE souligne que, pour respecter l’objectif de 2°C, il est donc nécessaire de mettre en œuvre des mesures de réduction supplémentaires visant le système énergétique mondial. En amont de la COP-21 [Paris, fin 2015], l’AIE publiera ainsi une édition spéciale du WEO mi-2015.

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