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Sommet Action Climat de l’ONU à New York pour renforcer l’ambition des pays avant l’échéance de 2020

  • Réf. : 2019_09_a19
  • Publié le: 23 septembre 2019
  • Date de mise à jour: 11 octobre 2019
  • International

A l’initiative et sous l’impulsion du Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, le Sommet Action Climat se tient au siège de l’ONU à New York. Orienté vers l’action concret et baptisé « une course qu’on peut gagner » (A race we can win), le Sommet vise à donner une forte impulsion à l’ambition climat des pays de la planète (dont les représentants de haut niveau sont réunis au siège de l’ONU pour son Assemblée générale annuelle, AGNU) et à accélérer rapidement l’action concrète pour mettre en oeuvre l’Accord de Paris.

Renforcer les engagements des Etats dans le cadre de l’Accord de Paris

L’objectif premier du Sommet est de renforcer l’ambition climat nationale des Etats via la mise à jour de leurs contributions nationales (NDC) à l’Accord de Paris (article 4) et la remise des stratégies de développement bas-carbone 2050. Y sont conviés Chefs d’Etat et de Gouvernement, représentants du secteur privé, d’organisations internationales et intergouvernementales et de la société civile. C’était lors du segment de haut niveau de la COP-23 (2017) que M. Guterres a annoncé qu’il allait convoquer ce Sommet afin de mobiliser la dynamique politique au plus haut niveau, comme son prédecesseur, Ban Ki-moon l’avait fait le 23 septembre 2014 en amont de la COP-21 (2015).

Antonio Guterres a nommé le diplomate mexicain Luis Alfonso de Alba envoyé spécial pour le Sommet Action Climat le 9 novembre 2018. En cette qualité, il a été chargé de piloter les travaux de préparation du Sommet. Il avait mené les négociations pour son pays dans le cadre de la COP-16 à Cancun (2010).

Fin juillet 2019, Antonio Guterres a écrit une lettre aux dirigeants de chaque Etat en leur demandant de venir à New York présenter des projets concrets et réalistes pour réviser à la hausse l’ambition de leur NDC d’ici 2020 afin de les rendre compatibles avec le rapport spécial du GIEC sur le réchauffement à +1,5°C pour réduire les émissions de 45% d’ici 2030 (base 2010) en vue d’atteindre un objectif de neutralité climatique (zéro émission nette) d’ici 2050. Au titre de l’Accord de Paris (article 4) et la décision 1/CP.21 qui l’accompagnait, les Parties à l’Accord de Paris doivent soumettre des contributions nationales mises à jour en 2020 (paragraphes 23 et 24 de la décision 1/CP.21) et des stratégies de développement bas-carbone à l’horizon 2050 (paragraphe 35 de la décision 1/CP.21). Ce Sommet se tient donc à un an environ de ces échéances. A ce jour, seule une Partie (sur 186 ayant ratifié l’Accord de Paris) a soumis, avant l’échéance, sa 2e NDC à la CCNUCC : les Iles Marshall.

Neuf domaines d’actions

Pour structurer le processus d’identification des initiatives phares de transition énergétique qui seront présentées au Sommet, neuf domaines d’action interdépendantes (tracks) ont été retenus et pilotés par autant de « coalitions » rassemblant chacune deux Etats en binôme avec des partenaires non-étatiques (organisations internationales, secteur privé, ONG,…). Les propositions résultant de ces coalitions doivent être axées sur la transformation, faciles à mettre en oeuvre, extensibles, reproductibles et compatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris.

Parmi les neuf domaines d’action figurent :

  • stratégie d’atténuation : pilotée par le Japon et le Chili, pays hôte de la COP-25, 2-13 décembre 2019,(soutenue par Mme Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de la CCNUCC), avec l’accent sur les stratégies pour les grands pays émetteurs
  • facteurs sociaux et politiques : pilotée par le Pérou et l’Espagne (soutenue notammment par l’OMS), focalisant sur les questions transversales dont la santé et la transition juste
  • transition énergétique : pilotée par le Danemark et l’Ethiopie
  • infrastructure, villes et administrations infranationales : pilotée par la Turquie et le Kenya
  • financement climat et tarification du carbone : pilotée par la France, la Jamaïque et le Qatar (soutenue par la Banque mondiale)
  • industrie : pilotée par l’Inde et la Suède (soutenue par le Forum économique mondiale).

Pour le Secrétaire général de l’ONU, ce Sommet est destiné à engager le processus de renforcement de l’ambition des NDC.

L’écart entre les ambitions des NDC et l’objectif des 2°C

Le 9e rapport annuel d’ONU Environnement (Emissions Gap Report, publié le 27 novembre 2018) a évalué l’écart entre le niveau de réduction collective des émissions de GES en 2030 compatible avec les objectifs de 2°C et de 1,5°C, et les projections d’émissions mondiales de GES de tous les pays de la planète, basées sur leurs engagements de réduction pour 2025-2030, inscrits dans leurs NDC. D’après ce 9e rapport, les émissions mondiales de GES devraient atteindre en 2030 entre 53 Gt CO2e et 56 Gt CO2e, même avec la mise en oeuvre des NDC. Or, le niveau à ne pas dépasser à cet horizon pour ramener les émissions sur une trajectoire compatible avec l’objectif de 2°C est estimé à 40 Gt CO2e. L’écart entre l’ambition et la science serait alors de 13 à 16 Gt CO2e. Pour l’objectif de 1,5°C, le niveau à ne pas dépasser en 2030 serait de 24 Gt CO2e ; l’écart serait donc de 29 à 32 Gt CO2e. Selon le 9e Emissions Gap Report, la mise en œuvre des NDC actuelles entraînerait une augmentation des températures à l’horizon 2100 entre 3°C et 3,2°C. Les engagements pris par les Parties dans le cadre de leurs NDC, qui constituent le fondement de l’Accord de Paris, ne représentent qu’un tiers des réductions d’émissions de GES nécessaires à l’horizon 2030 pour respecter l’objectif de 2°C et qu’un sixième pour respecter l’objectif de 1,5°C. En d’autres termes, il faudrait donc respectivement tripler cet effort pour respecter l’objectif de 2°C et presque sextupler cet effort pour l’objectif 1,5°C.  En outre, ces estimations se basent sur l’hypothèse que les pays mettraient en œuvre les engagements de réduction inscrits dans leurs NDC, ce qui est loin d’être acquis à ce stade.

A noter que ce Sommet ne remplace pas la conférence annuelle des négociations climat dans le cadre de la CCNUCC (en l’occurrence la COP-25, qui aura lieu à Santiago, Chili du 2 au 13 décembre 2019).

Enfin, un résumé du Président du Sommet (Antonio Guterres) synthétisera les initiatives et les engagements présentés lors du Sommet. Un dispositif de suivi sera également mis en place pour suivre les progrès réalisés, pour s’assurer que les comptes seront rendus et pour faciliter la mise en oeuvre des propositions concrètes issues du Sommet, y compris via le système de l’ONU, dont la COP-25.

Déroulement du Sommet :

  • 21 septembre : Sommet climat pour la jeunesse (voir communiqué)
  • 22 septembre : réunion des neuf « coalitions » des neuf domaines d’actions pour finaliser leurs travaux pour présentation le lendemain
  • 23 septembre : le principal événement – réunion plénière du Sommet rassemblant les Chefs d’Etat et de Gouvernement (dont une soixantaine a été sélectionnée pour présenter leurs projets jugés ambitieux par le Président du Sommet). Seront présentés les meilleurs exemples des NDC et les meilleures initiatives des neuf domaines d’action.

Voir agenda du Sommet, site du Sommet et note d’information (de mars 2019) sur la préparation du Sommet.

Voir communiqué de l’ONU publié à l’ouverture du Sommet et celui publié à la clôture (énumérant les principales annonces du Sommet).

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