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Monoxyde de carbone (format Secten)

Evolution des émissions de CO de 1990 à 2018 pour la France métropolitaine (en kt)

Télécharger les données par gaz, par secteur et sous-secteur, et le rapport Secten comprenant les analyses détaillées

 

Enjeux

Effets sanitaires

Le monoxyde de carbone, résultat de la combustion incomplète, est un gaz toxique pouvant causer des intoxications mortelles chez l’Homme (environ 100 décès par an en France (Ministère des Solidarité et de la Santé)).

Objectifs de réduction

Aucun objectif de réduction ou limite d’émission de monoxyde de carbone ne doit être respecté par la France.

Enjeux méthodologiques et incertitudes

Pour une présentation très détaillée des méthodologies d’estimation des émissions, téléchargez la dernière édition de notre rapport méthodologique « Ominea ». Au global, on estime l’incertitude (en niveau) sur ce polluant à 49 %.

A noter

La part hors total des émissions de CO provient en majorité (entre 95 et 97 % sur la période 1990-2018) de la comptabilisation « hors-total national » du secteur UTCATF. Cette comptabilisation inclue notamment les émissions de polluants liées aux feux de forêt (pour plus de précision sur cette comptabilisation, consulter le chapitre consacré à l’UTCATF). La part hors total représente une proportion relative croissante du total national, évoluant entre 6 % en 1991 et 25 % en 2018.

 

Tendance générale

Selon les décennies, la répartition des émissions de monoxyde de carbone (CO) fluctue entre secteurs mais celles-ci ont globalement augmenté entre 1960 et 1973, et sont en baisse depuis.

Ces variations s’expliquent par les évolutions dans 3 secteurs :

  • L’industrie manufacturière et plus précisément le secteur sidérurgique (fonte, acier, aggloméré) a subi de fortes variations de la production, ainsi que des fluctuations selon les années de la valorisation des gaz sidérurgiques, paramètre jouant directement sur le facteur d’émission du CO.
  • Le transport routier doit ses évolutions au développement de normes environnementales pour les véhicules routiers au début des années 1970, suivi par la mise en place de pots catalytiques à compter de 1993 pour les véhicules essence et 1997 pour les véhicules diesel.
  • Le résidentiel-tertiaire contribue aux émissions de CO du fait principalement de la combustion du bois dans le résidentiel, et notamment dans les foyers ouverts.

Ainsi, sur l’ensemble de la période, la plupart des secteurs d’activité connait une baisse des émissions, sauf pour les autres modes de transport du fait de l’augmentation du trafic intérieur (plaisance) dont les émissions sont cependant en baisse depuis le pic de 2004 et la mise en place de normes d’émission.

 

Évolution récente

Ces dernières années, une baisse progressive et substantielle des émissions au niveau national est observée, du fait d’évènements spécifiques.

En 2004, l’augmentation des émissions est liée en grande partie à une forte quantité de gaz de haut-fourneau produite et consommée, dont la part non valorisée est plus importante que les autres années. La crise économique de 2008 a fortement impacté le secteur sidérurgique dont les émissions en baisse sont particulièrement observables en 2009. En 2010, c’est suite à la reprise de l’activité sidérurgique que le secteur retrouve son niveau d’émissions avant crise. En 2012, la forte baisse des émissions observée au sein du secteur industriel s’explique par la fermeture, fin 2011, du site sidérurgique de Florange et par une meilleure valorisation du gaz de haut-fourneau en sidérurgie.

Le sous-secteur du résidentiel est devenu le plus gros contributeur aux émissions de CO depuis quelques années. En cause, la combustion du bois dans les appareils de chauffage et notamment les foyers ouverts. Des augmentations d’émissions sont observées directement en lien avec l’augmentation de la consommation de bois dans le secteur.

La volonté du gouvernement de réduire la part des véhicules diesel dans le parc automobile français (actée dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte) pour limiter les émissions de CO2 et de particules pourrait avoir un effet inverse sur les émissions de CO.

Part des émissions liée aux combustibles

L’introduction des pots catalytiques sur les véhicules à essence en 1993 a permis de très fortement réduire la part des émissions de CO provenant de la combustion de l’essence (moins de 20% sur au cours des dernières années), alors que ce combustible était le principal contributeur dans les années 1990. Aujourd’hui, les émissions proviennent essentiellement (pour environ deux tiers) de la combustion du bois (36% en 2018) et des usages non-énergétiques (32% en 2018).

 

Et ailleurs ?

A titre de comparaison, les émissions de CO en France métropolitaine sont estimées en 2018 à 38,8 g par habitant et par an contre 37,7 g dans l’Union Européenne (UE-27) en moyenne (table NFR UE éd. 2020). L’écart et les émissions se sont toutefois réduits par rapport à 1990 (181 g/hab/an pour la France, 134 g/hab/an pour l’UE-27).

En Chine, depuis 2010, les mesures de contrôle des émissions et surtout la mise en œuvre, dès 2013, du plan quinquennal « Clean Air Action » a permis une réduction de la majorité des émissions de polluants. Les émissions de CO ont ainsi baissé de 27 % entre 2010 et 2017. (Zheng, B. et al., 2018)

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