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Systèmes d’échange de quotas d’émission : rapport 2022 sur l’état et tendances des marchés (Banque mondiale)

  • Réf. : 2022_07_a09
  • Publié le: 26 juillet 2022
  • Date de mise à jour: 21 juillet 2022
  • International

Le 24 mai 2022, la Banque mondiale a publié son rapport annuel sur l’état et les tendances concernant la tarification du carbone dans le monde en 2022. Il présente notamment un état des lieux des marchés carbone et analyse les tendances observées et projetées en matière de systèmes de tarification du CO2 (système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre [GES] et taxes carbone).

Ce bilan montre qu’en 2022, au total, 68 systèmes de tarification du carbone sont en fonctionnement à travers le monde (contre 64 en 2021) ; trois autres étaient à l’état de projet. Ces 68 initiatives couvrent 12 Gt CO2, soit 23% des émissions mondiales de GES (source : Banque Mondiale), en légère hausse par rapport à 2021 (où 21,5% des émissions mondiales de GES étaient couvertes).

A noter que le tableau de bord interactif de la Banque Mondiale sur la tarification du carbone (carbon pricing dashboard) indique que 82 administrations (46 administrations nationales et 36 administrations infranationales [villes, États et régions]), ont mis un place un système de tarification du carbone à travers le monde en 2022 (contre 80 en 2021, source : bilan 2021 de la Banque mondiale) (lire notre article).

Part des émissions mondiales de GES couvertes par des systèmes de tarification du carbone (systèmes d’échange de quotas ou taxes carbone) 1990-2022

Source : Banque Mondiale, 24/05/2022 (p.17).

Des instruments nationaux de tarification du carbone ont été lancés en Uruguay et en Amérique du Nord (Oregon aux Etats-Unis, ainsi qu’Ontario et Nouveau-Brunswick au Canada). Par ailleurs, parmi les pays ayant annoncé qu’ils prévoient de lancer de nouvelles politiques de tarification du carbone figurent Israël, la Malaisie et le Botswana.

 

Les prix du CO2 : 96% des émissions couvertes sont en dessous du prix recommandé

Le rapport montre également que les prix du CO2 pratiqués vont de moins d’un dollar US par tonne de CO2e ($ US/tCO2e) (taxe carbone en Pologne) à 137 $ US/tCO2e (taxe carbone en Uruguay). Des prix records des quotas d’émission ont été observés dans les systèmes d’échange de l’UE (SEQE-UE), de la Californie, de la Nouvelle-Zélande et de la République de Corée. Par ailleurs, la Banque mondiale indique que des taxes carbone de plusieurs pays et administrations ont également atteint des niveaux records. Des réformes politiques, des évolutions anticipées, des investissements spéculatifs et des tendances économiques plus larges, en particulier sur les marchés mondiaux des matières premières énergétiques sont à l’origine de ces hausses de prix des quotas d’émission.

La Banque Mondiale souligne néanmoins que la plupart des prix pratiqués se situent bien en dessous de la fourchette recommandée par le consensus scientifique international : les prix optimaux de ces mécanismes, compatibles avec l’objectif de 2°C de l’Accord de Paris, se situent entre 50 et 100 $ US/tCO2e en 2030 (source : Carbon Pricing Leadership Coalition ou CPLC [2017] : Report of the High-Level Commission on Carbon Prices [dit rapport Stern-Stiglitz], p.3). Or, souligne le nouveau bilan de la Banque mondiale, moins de 4% des émissions de GES sont actuellement couvertes par un prix du carbone direct se situant dans ou au-dessus de la fourchette de prix recommandée pour 2030. Autrement dit, plus de 96% des émissions couvertes sont en dessous du prix recommandé.

Les prix du carbone au 1er avril 2022 (systèmes d’échange de quotas et taxes carbone)

Source : Banque Mondiale, 24/05/2022 (p.26).

 

Recettes

En 2021, les recettes des instruments de tarification recensés par le bilan de la Banque Mondiale se sont élevées à un total d’environ 84 milliards (Md) de $ US (soit une hausse de près de 60% par rapport à 2020). Les recettes des systèmes d’échange représentent 56 Md $ de ce total de 84 Md $ (soit 67%) et celles provenant des taxes carbone 33%.

Suite à une hausse des prix des quotas plus rapide que ceux des taxes carbone couplée à une réduction des volumes de quotas alloués à titre gratuit, les recettes des systèmes d’échange ont dépassé les recettes des taxes carbone pour la première fois en 2021, produisant ainsi deux tiers des recettes totales des instruments de tarification couverts par le rapport de la Banque mondiale. Le prix du quota de CO2 dans le cadre du SEQE de l’UE a lui aussi connu une hausse importante en 2021 (lire l’encadré « Forte augmentation du prix du quota » dans notre article).

 

Les recettes produites en 2021 par principal instrument de tarification

Source : Banque Mondiale, 24/05/2022 (p.27).

 

Répartition des recettes des instruments de tarification (taxes carbone et systèmes d’échange) 2016-2021

Source : Banque Mondiale, synthèse, 24/05/2022 (p.5)

 

En savoir plus

rapport intégral

synthèse

communiqué

– le tableau de bord interactif de la Banque Mondiale sur la tarification du carbone dans le monde (carbon pricing dashboard)

 

 

 

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