CITEPA

Contact
 image

CACarbone : un nouvel indicateur sur le lien entre chiffre d’affaires et émissions de GES

  • Réf. : 2023_08_b04
  • Publié le: 28 août 2023
  • Date de mise à jour: 12 septembre 2023
  • France

Le 27 avril 2023, le média spécialisé et indépendant L’Usine à GES, avec l’EM Lyon Business School, a présenté et publié la première édition du « CACarbone », indicateur portant à la fois sur la croissance des entreprises du CAC 40 et leurs émissions de gaz à effet de serre (directes : scope 1 ; indirectes liées à leur consommation d’énergie – scope 2, et émissions indirectes liées à l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise – scope 3 si disponible). Le rapport est signé Valéry Laramée de Tannenberg, rédacteur en chef de L’Usine à GES, et Xavier Blot, codirecteur du master spécialisé « gestion de la transition énergétique » de l’EM Lyon Business School. Le rapport se présente comme un outil de suivi de l’intensité carbone de chaque entreprise et d’évaluation des trajectoires de décarbonation des grandes entreprises. Les entreprises du CAC40, d’après le rapport, émettent, directement et indirectement, plus de 1 300 Mt CO2e.

Cette première édition porte sur la période 2017-2021. Sur cette période, le chiffre d’affaires réalisé pour chaque Mt CO2e émis par les entreprises du CAC40 a augmenté de 79%. Comme l’explique Valéry Laramée de Tannenberg, « cela signifie que les entreprises du CAC ont réussi à générer 79% de ventes en plus (exprimées en millions d’euros) par million de tonnes de GES émises ». Autrement dit, cet indicateur met en avant un découplage entre la croissance du chiffre d’affaires du CAC40 et leurs émissions.

Lorsque l’indicateur est positif, cela signifie que le chiffre d’affaires a augmenté, mais que les émissions associées ont plafonné ou bien ont diminué. A l’inverse, l’indicateur en valeur négative indique une stagnation du chiffre d’affaires et une augmentation des émissions de GES ou une baisse du chiffre d’affaires couplée à une augmentation des émissions de GES.

Le rapport met en avant des situations contrastées selon les secteurs : l’indicateur est en forte hausse pour les services (+211%), l’industrie (+102%), l’énergie (+84%), et en hausse plus faible pour les banques et assurances (+57%), la santé (+50%), l’agroalimentaire (+38%), et surtout le luxe (+11%). En moyenne, l’indice d’intensité carbone de ces entreprises progresse de 34% sur la période 2017-2021.

Les contrastes sont encore plus élevés entre entreprises individuelles : avec en forte hausse Dassault Systèmes (+1 122%,) et CapGemini (+1 076%) avec dans les deux cas non seulement une forte décarbonation de certaines de leurs activités mais aussi une forte augmentation de leur chiffre d’affaires sur la période. A l’inverse, les valeurs les plus basses concernent Hermès (-85%)

Une limite de l’indicateur reste la non prise en compte du scope 3 (émissions indirectes liées à l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise), en raison du manque de données et d’harmonisation entre les entreprises.

 

 

Brève | France | Politique, gouvernance, réglementation | Climat et Gaz à effet de serre | Suivi des émissions et des concentrations | Entreprises | Fiscalité, coûts et économie