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Adaptation Atténuation CCNUCC et Accord de Paris Energie Fiscalité, coûts et économie Politique et règlementation
Publié le 07 novembre 2025

Journal de la COP-30 | Deuxième jour de la séquence de haut niveau – 7 novembre

Par : Mark Tuddenham

Modifié le : 14/11/2025
Réf . : 2025_11_05

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© Hermes Caruzo – COP30
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Sommaire


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Séquence de haut niveau – Chefs d’État et de Gouvernement

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Programme de la deuxième journée de la séquence de haut niveau

10h30 – 18h00 : plénière générale des dirigeants

Au cours de cette séquence, les Chefs d’État et de Gouvernement des Parties à la CCNUCC doivent prononcer leur allocution nationale formelle. Pour l’instant, aucune information n’est disponible sur le site de la COP-30 de la CCNUCC sur les dirigeants qui ont annoncé leur participation.

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11h00 – 13h00 (heure locale, soit 15h00 – 17h00 heure française)

Session thématique n°2 : Transition énergétique

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16h00 – 18h10 (heure locale, soit 20h00 – 22h10 heure française)

Session thématique n°3 : Dix ans de l’Accord de Paris : les NDC et le financement

Voir programme de la Présidence pour les deux jours.

Discours du Secrétaire exécutif de la CCNUCC, Simon Stiell, lors de la session thématique n°3.

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Dix ans de l’Accord de Paris : les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) avant et après 2015

La troisième session thématique de cette deuxième journée a été l’occasion de revenir sur les dix ans de l’Accord de Paris.

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Rapport du Climate Change Committee (CCC, Royaume-Uni)

Le 25 juin 2025, le Comité sur le changement climatique du Royaume-Uni (Climate Change Committee [CCC]), l’équivalent du Haut Conseil pour le Climat en France, a publié son rapport annuel à l’intention du Parlement britannique sur les progrès dans la réduction des émissions de GES du Royaume-Uni par rapport à ses objectifs de réduction. Dans ce rapport, le CCC met en perspective les réductions annuelles moyennes des émissions de GES des pays du G20 (les grands émetteurs donc) avant et après l’adoption de l’Accord de Paris (périodes 1990-2015 versus 2015-2023).

Résultats de cette mise en perspective :

  • les pays qui ont réduit leurs émissions de GES depuis 2015 : la plupart des pays industrialisés et la Corée du Sud (-1,01%/an). C’est le seul pays émergent du G20 à avoir réduit ses émissions sur la période 2015-2023 ;
  • les pays qui ont augmenté leurs émissions de GES depuis 2015 : Chine (+2,47%/an), Inde (+2,85%/an), Indonésie (+3,56%/an), Russie (+2,13%/an), Turquie (+2,53%/an) ;
  • les pays qui ont enregistré une plus faible hausse 2015-2023 par rapport à 1990-2015 : Chine (+2,47%/an contre +5,0%/an), Arabie saoudite 0,85%/an contre 4,74%/an), Turquie (2,53%/an contre 3,28%/an) ;
  • les pays qui ont enregistré une plus forte réduction 2015-2023 par rapport à 1990-2015 : France (-2,19%/an contre -0,58%/an), UK (-3,42%/an contre -1,66%/an), UE (-2,30%/an contre -0,91%/an), Japon (-3,05%/an contre -0,05%/an) ;

Ces résultats montrent que l’Accord de Paris a eu un impact plutôt positif sur l’évolution des émissions de GES dans certains grands pays émetteurs mais que des efforts importants sont à consentir dans les grands pays émergents.

Sources : UK CCC d’après Commission européenne (2024) GHG emissions of all world countries.

Réductions annuelles moyennes des émissions de GES des pays du G20 avant et après l’adoption de l’Accord de Paris (périodes 1990-2015 versus 2015-2023)

Sources : UK CCC d’après Commission européenne (2024) GHG emissions of all world countries

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Note d’analyse de l’Energy and Climate Intelligence Unit (ECIU, Royaume-Uni)

Le 25 septembre 2025, le cercle de réflexion Energy and Climate Intelligence Unit (ECIU), situé à Londres, a publié une note d’analyse sur les émissions mondiales de GES avant et après l’Accord de Paris.

L’analyse montre un ralentissement mondial notable de la croissance des émissions de GES sur la décennie post-Paris par rapport à celle d’avant Paris :

  • GES : depuis l’adoption de l’Accord de Paris en 2015, les émissions mondiales de GES ont crû de +2,62% par an en moyenne, soit six fois moins que le taux de croissance annuel moyen observé pendant la décennie avant 2015 (2005-2014) qui était de +16,39%,
  • CO2 : les émissions de CO2 ont connu une stabilisation entre 2015 et 2023. Leur taux de croissance annuel moyen était de +1,17% entre 2015 et 2023, contre près de +18,4% entre 2005 et 2014 (données avec UTCATF).

Sources : ECIU d’après GCP (2024) + Jones et al (2024)

Sources : ECIU (p.4) d’après GCP (2024) + Jones et al (2024)

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Retour sur la deuxième journée de la séquence de haut niveau

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A noter qu’aucune information officielle n’est disponible ni sur le site de la COP-30 de la CCNUCC, ni sur le site de la Présidence brésilienne quant au nombre de dirigeants exacts et lesquels y ont participé. Le Citepa reviendra là-dessus au fur et à mesure que ces informations seront mises en ligne.

Lors de la deuxième journée de la séquence de haut niveau, plusieurs déclarations et appels ont été lancés, parmi lesquels :

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Appel de Belém pour le climat

Lors du sommet des dirigeants sur le climat, le Président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, a lancé un appel à l’action urgente adressé à tous les pays, visant à donner un nouvel élan à la lutte mondiale contre le changement climatique. Cet appel présente des propositions concrètes pour rétablir la confiance mutuelle et l’esprit de mobilisation collective pour le bien commun, en soulignant que le multilatéralisme est la seule voie pour relever un défi mondial.

L’appel souligne l’urgence de combler les lacunes fondamentales en matière d’action climat. Les Parties qui ne l’ont pas encore fait sont invitées à soumettre leurs contributions déterminées au niveau national (NDC) avec une ambition compatible avec l’objectif de +1,5 °C. Il renforce également l’importance de veiller à ce que les pays en développement disposent de moyens de mise en œuvre adéquats, notamment en matière de financement, de transfert de technologies et de renforcement des capacités. En outre, l’appel souligne que l’adaptation, axée sur le renforcement de la résilience des populations, des écosystèmes et des économies, doit être placée au centre des politiques climatiques, avec une augmentation significative des financements consacrés à la réduction des vulnérabilités.

Afin d’accélérer l’action climat, l’appel propose des mesures concrètes, telles que l’augmentation du financement des pays en développement et la mise en place de mécanismes d’échange de dette pour permettre à ces pays de mettre en œuvre leurs politiques sans accroître leur endettement. Il appelle également à la définition d’un calendrier pour l’élimination progressive des combustibles fossiles (conformément à la décision 1/CMA.5 adoptée à Dubaï au terme de la phase politique du bilan mondial), à la création d’un Conseil sur le changement climatique et à l’accroissement des financements.

Lire le communiqué et le texte de l’appel

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Belém 4X

Lors de la session thématique n°2 : Transition énergétique, le Président de la COP-30 a présenté  l’Engagement de Belém pour les carburants durables, baptisé « Belém 4X ». Lancée initialement lors de la pré-COP le 14 octobre 2025, cette initiative vise à encourager la coopération internationale afin de quadrupler au moins l’utilisation des carburants durables d’ici 2035, grâce à la mise en œuvre des politiques existantes ou annoncées.

À ce jour, cet engagement a été approuvé par 19 pays : l’Arménie, la Biélorussie, le Brésil, le Canada, le Chili, le Guatemala, la Guinée, l’Inde, l’Italie, le Japon, les Maldives, le Mexique, le Mozambique, le Myanmar, les Pays-Bas, le Panama, la République populaire démocratique de Corée (RPDC), le Soudan et la Zambie. La diversité et la large répartition géographique des pays signataires soulignent l’importance mondiale des carburants durables pour faire progresser la transition énergétique et lutter contre le changement climatique dans toutes les régions. L’initiative, coparrainée par le Brésil, l’Italie et le Japon, reste ouverte à d’autres signataires.

Lire le communiqué et le texte de l’Engagement.

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Déclaration sur la coalition ouverte pour les marchés carbone conformes

© D.R.

La Déclaration sur la coalition ouverte pour les marchés carbone conformes (Declaration on the Open Coalition on Compliance Carbon Markets) a été adoptée lors de la deuxième journée du Sommet sur le climat de Belém. Elle est soutenue par le Brésil, la Chine, l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, le Chili, l’Allemagne, le Mexique, l’Arménie, la Zambie et la France, et est ouverte à de nouveaux signataires. La Déclaration reconnaît l’importance croissante des marchés du carbone conformes à l’échelle mondiale et le rôle de ces instruments dans la promotion de la décarbonation et le soutien aux pays dans la réalisation de leurs objectifs en matière d’action climat.

Communiqué | déclaration

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Déclaration de Belém sur la faim, la pauvreté et l’action climat centrée sur les populations

Le 7 novembre, lors du Sommet de Belém sur le climat, les dirigeants de 43 pays et de l’Union européenne ont signé la Déclaration de Belém sur la faim, la pauvreté et l’action climat centrée sur les populations. Une des trois priorités de la Présidence brésilienne de la COP-30 est justement de relier le régime de lutte contre le changement climatique dans le cadre de la CCNUCC à la vie réelle des gens (lire notre article). Cette déclaration souligne le fait que les effets du changement climatique ont déjà de graves répercussions sur les populations, en particulier les plus vulnérables, et a été approuvé par 44 Parties.

« Le changement climatique, la dégradation de l’environnement et la perte de biodiversité aggravent la faim, la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Ils compromettent également l’accès à l’eau, détériorent les indicateurs de santé et augmentent les taux de mortalité. Ces problèmes aggravent les inégalités et menacent les moyens de subsistance, avec un impact disproportionné sur les personnes déjà en situation de pauvreté ou de vulnérabilité », souligne la déclaration.

En réponse, la déclaration recommande aux pays de continuer à investir dans l’atténuation, tout en accordant une plus grande priorité à l’adaptation, en particulier aux mesures centrées sur les personnes, telles que la protection sociale, l’assurance récolte et d’autres instruments qui renforcent la résilience des communautés.

En outre, selon la déclaration, le financement climat devrait se concentrer sur des projets qui génèrent des opportunités, des emplois et des moyens de subsistance pour les petits exploitants agricoles, les communautés traditionnelles et les populations forestières. Les investissements devraient être conçus de manière à promouvoir une transition énergétique juste pour ces populations.

Afin de suivre les progrès des pays dans le cadre des conditions convenues, le texte propose huit objectifs mesurables dans les domaines couverts. Parmi ceux-ci figure l’augmentation de la couverture de la protection sociale.

Lire le communiqué de la Présidence et la déclaration

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Table ronde sur la mise en œuvre des objectifs d’adaptation

Lors de la table ronde sur la mise en œuvre des objectifs d’adaptation, co-organisée par le Brésil et les Nations Unies et qui s’est tenue pendant le Sommet des dirigeants de Belém le 7 novembre, les dirigeants mondiaux ont réaffirmé que l’adaptation est un investissement urgent et stratégique pour les communautés, les pays en développement et les pays développés. En protégeant les moyens de subsistance, les infrastructures et les systèmes alimentaires, l’adaptation renforce la stabilité fiscale et accélère le développement durable. De nombreux participants ont souligné que le coût de l’inaction est bien plus élevé que celui de l’action et qu’investir dans l’adaptation est un bon investissement pour tous.

Les dirigeants des pays industrialisés et en développement ont souligné que le déficit persistant en matière de financement de l’adaptation (l’écart entre les flux de financement fournis par les pays industrialisés et les besoins financiers réels des pays en développement) ne peut être comblé par la seule aide publique au développement. Pour débloquer des ressources à grande échelle, il faut des innovations financières et des instruments adaptés qui soient accessibles, prévisibles et équitables. Le rôle des assurances, des garanties, des échanges de créances et des nouveaux instruments qui attirent les capitaux publics et privés, comme le fonds pour les forêts tropicales à jamais (TFFF – lire le Journal de la COP-30 | Séquence de haut niveau | Jour 1), est essentiel pour adapter les ressources au niveau des besoins des pays et des communautés.

Lire le communiqué de la Présidence

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Vient de paraître

[x© Timon Schneider/SOPA Images via R

© Timon Schneider – SOPA Images via Reuters Connect

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Outil de suivi et tableau interactif

Carbon Brief : Interactive: Tracking negotiating texts at the COP30 climate summit, 7 novembre 2025. Carbon Brief, site britannique spécialisé en matière de climat, publie la version 2025 de son outil de suivi interactif annuel qui présentera les avancées ou l’absence d’avancées des différents volets de négociation à la COP-30. Il montrera le sujet, la nature du texte, la date et l’heure de sa publication, le nombre de pages, le nombre d’options et de crochets (ceux-ci indiquant des éléments de texte non encore tranchés et que donc il n’y a pas encore consensus sur le choix des options ou la formulation de texte), s’il y a consensus ou accord intégral (en vert) ou absence de consensus (en rouge).

Carbon Brief : Interactive: Who wants what at the COP30 climate change summit, 5 novembre 2025. Tableau interactif présentant les positions des différents pays et groupes de négociation sur les volets clés des négociations, ainsi que sur les questions clés dans le cadre de ces volets.

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En savoir plus

CCNUCC/UNFCCC

Page d’accueil du site de la CCNUCC

Page du site de la CCNUCC consacrée à la COP-30

Les cinq sessions de négociation

Note informelle conjointe, rédigée par le co-Président du SBSTA et le co-Président du SBI en amont des sessions SB-63, et publiée le 31 octobre 2025. Cette note propose la démarche et la méthode à suivre lors de ces sessions du 10 au 14 novembre 2025 (organisation et programme)

Programme global de la Conférence (overview schedule, version du 4 nov. 2025)

Cette année, en raison des contraintes budgétaires, le programme jour par jour en détail est supprimé mais les réunions du jour sont listées ici

Liste des évènements parallèles (side events) à Belém

Registre des NDC

CCNUCC : Nationally determined contributions under the Paris Agreement. Synthesis report by the secretariat | UNFCCC, 28 octobre 2025

Registre des stratégies bas-carbone 2050 (Long term strategies ou LTS)

Les premiers rapports biennaux en matière de transparence (BTR)

CCNUCC : Biennial transparency reports and national inventory reports – Synthesis report by the secretariat, 31 octobre 2025

CCNUCC : Progress in the process to formulate and implement national adaptation plans – Report by the secretariat, 21 octobre 2025

Présidence brésilienne

Site web de la Présidence brésilienne

Communiqué de la Présidence sur la séquence de haut niveau (sommet sur le climat), publié le 24 oct. 2025

Point quotidien de la Présidence pour le 7 nov. (Belém Climate Summit Daily Brief).

 

Suivi et analyses réalisés et publiés par des institutions politiques, instituts de recherche et cercles de réflexion :

Couverture quotidienne de la Conférence par l’Institut international du Développement durable (IISD)

Parlement européen (2025). The COP30 Climate Change Conference Part I: Framework of COP negotiations and main expected issues, octobre 2025

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