Le Citepa dévoile la première édition de son baromètre prévisionnel

Le Citepa établit chaque année le bilan des émissions annuelles de gaz à effet de serre (GES) et polluants atmosphériques (PA) de la France de manière détaillée. Ces inventaires d’émissions nationaux, fondés sur des lignes directrices internationales et des méthodologies sectorielles dédiées, permettent d’obtenir la meilleure évaluation possible des émissions nationales mais nécessitent d’attendre la publication de données et statistiques annuelles, ce qui induit un décalage de plus d’un an entre l’année de publication et la dernière année d’inventaire. En juin 2025 a été publié le rapport Secten présentant les résultats de l’inventaire de l’année 2023, avec une pré-estimation de l’année 2024.

Pour répondre au besoin de réactivité lié aux enjeux de l’urgence climatique et de la qualité de l’air, le Citepa a développé une autre approche et publie depuis 2020 un baromètre des émissions fournissant une estimation mensuelle des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques avec un décalage de seulement trois mois sur l’année en cours. Le baromètre permet ainsi de suivre plus rapidement l’évolution des émissions de GES et de PA de la France et, en particulier, leur trajectoire par rapport aux objectifs climatiques de la France. En juin 2025, le baromètre présente les résultats mensuels du premier trimestre 2025.

Avec l’intensification des objectifs définis par la prochaine SNBC dans sa version 3, afin de permettre d’anticiper l’atterrissage annuel des émissions de GES et la vérification de l’adéquation de la tendance des émissions avec la bonne cible, le Citepa a développé un nouvel outil permettant une estimation prévisionnelle des émissions de GES de l’année en cours : le baromètre prévisionnel.

Ces prévisions se fondent sur une méthode combinant méthodologie du baromètre et modèles économétriques (pour la plupart, des modèles de régression linéaire utilisant des données prévisionnelles externes – Insee, RTE). En effet, alors que le baromètre mensuel s’appuie sur des statistiques publiques (par exemple la production mensuelle de ciment), le baromètre prévisionnel utilise des prévisions d’indicateurs macro-économiques estimées par l’Insee.

Pour cette toute première édition, en complément de la publication des estimations de GES du premier trimestre 2025, le baromètre prévisionnel propose une estimation pour le reste de l’année, à savoir pour les deuxième, troisième et quatrième trimestre 2025. Lors de chaque nouvelle publication du baromètre, une actualisation de ces prévisions sera réalisée. À noter que pour cette première édition, l’horizon de prévision s’étend jusqu’à neuf mois, impliquant de fait un niveau d’incertitudes assez élevé.

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L’essentiel

Pour l’ensemble de l’année 2025, le baromètre prévisionnel du Citepa estime que les émissions de GES devraient connaître une baisse limitée d’environ 0,8% par rapport à 2024, soit une réduction de – 2,8 Mt CO₂e.

Cette évolution devrait être portée par :

• l’industrie manufacturière et de construction : -1,5 MtCO₂e (-2,4%),
• l’agriculture et la sylviculture : -1 MtCO₂e (-1,3%),
• l’industrie de l’énergie : -0,3 MtCO₂e (-0,9%),
• l’usage des bâtiments et les transports verraient leurs émissions stagner entre 2024 et 2025.

Cette faible diminution des émissions de GES confirmerait le ralentissement de la dynamique observée ces dernières années. En effet, après de fortes baisses observées en 2022 et 2023 (-3,9% et -6,8%), une diminution, plus faible, de -1,8% avait déjà été estimée entre 2023 et 2024 dans le dernier rapport Secten publié le 16 juin 2025.

A noter, comme pour le baromètre, les émissions estimées sont les émissions territoriales (émises sur le territoire français) et ce au format Secten, ce qui est difficilement comparable avec le format AEA dont à la fois la sectorisation et le périmètre sont différents (format utilisé par l’Insee pour réaliser son estimation dans sa dernière note de conjoncture de juin 2025).