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Climat Climat
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Atténuation Energie Politique et règlementation
Publié le 30 juin 2025

Le développement des énergies renouvelables en France marque le pas

Par : Sophie Sanchez

Modifié le : 30/06/2025
Réf . : 2025_06_07

© Pexels – tomfisk

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La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en France, calculée selon les conventions de la directive européenne (UE) 2018/2001 relative à la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables, s’élève à 23,0 % en 2024, selon les données provisoires communiquées par le Service des données et études statistiques (SDES) pour le Commissariat général au développement durable (CGEDD).

En d’autres termes, alors qu’elle avait progressé de 1,8 point en 2023 pour atteindre 22,3 % (selon les données définitives rendues publiques en mars 2025), la part des énergies renouvelables n’augmente que de 0,6 point en 2024. La production des filières électriques éolienne et photovoltaïque a en effet connu une croissance plus modérée que les années précédentes tandis que la consommation finale brute d’énergie a légèrement augmenté alors qu’elle connaissait une baisse tendancielle au cours des dernières années.

Ainsi le SDES constate une moindre croissance de la consommation finale brute d’énergies renouvelables (+ 3,2 % en 2024, contre + 5,1 % en 2023). En particulier, le développement du parc éolien ralentit, tandis que la production d’électricité issue de la filière photovoltaïque progresse moins qu’en 2023 (+ 8,3 % en 2024, contre + 11,2 % en 2023) en raison de conditions météorologiques moins favorables. Par ailleurs, la consommation finale brute d’énergie (toutes énergies confondues) augmente légèrement en 2024 (+ 0,7 %) alors qu’elle connaissait une baisse tendancielle au cours des dernières années.

Cette statistique a une résonance particulière alors que les députés ont rejeté, mardi 24 juin, la proposition de loi portant programmation nationale pour l’énergie et le climat pour les années 2025 à 2035, à une large majorité à raison de 377 voix contre et 142 voix pour. Celle-ci prévoyait notamment un moratoire sur le développement des énergies éolienne et photovoltaïque et la relance du nucléaire.

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Pour rappel, la loi n° 2019-1147 relative à l’énergie et au climat de 2019 fixe pour la France l’objectif de 33 % d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans sa consommation finale brute d’énergie en 2030 (contre 22,3 % en 2023). Cet objectif devrait être revu à la hausse dans la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie en cours de consultation, en cohérence avec la révision des objectifs européens.

Au niveau européen, l’objectif de 2030 a été révisé à la hausse à 42,5 %, au lieu de 32 %, dans la nouvelle directive sur les énergies renouvelables, dite RED III, qui est entrée en vigueur en novembre 2023 et doit être transposée à l’échelle nationale. Cet objectif a une valeur contraignante au niveau européen, mais n’a pas fait l’objet d’une déclinaison au niveau de chaque État membre en objectifs nationaux contraignants.

À tout le moins, la France a atteint l’objectif national contraignant qui lui avait été fixé par l’UE en matière d’énergies renouvelables, comme à chacun des 27 États membres, dans le cadre du paquet climat-énergie 2020 (adopté en 2007 et mis en œuvre par la directive 2009/28/CE), à savoir précisément 23,0 %. En 2020, la France avait été le seul État membre à ne pas respecter son objectif (part de 19,1 %).

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