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Publié le 01 juillet 2025

Une baisse des énergies fossiles dans la consommation énergétique à intensifier pour réduire les émissions de gaz à effet de serre

Par : Sophie Sanchez

Modifié le : 01/07/2025
Réf . : 2025_06_08

Source : SDES/CGEDD – rapport sur l’état de l’environnement en France – mai 2025

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Édité tous les quatre ans par le Commissariat général au développement durable (CGDD), le rapport de référence sur l’« État de l’environnement en France – Rapport 2024 » est élaboré par le Service des données et études statistiques (SDES), service statistique des ministères de l’Aménagement du territoire et de la Transition écologique dans le cadre de ses missions d’information environnementale.

Si les émissions de gaz à effet de serre (GES) et l’empreinte carbone de la France baissent tendanciellement depuis le début des années 2010 et nous mettent sur une trajectoire permettant de respecter nos engagements, notamment internationaux, il est nécessaire de poursuivre ces efforts et d’engager nos partenaires dans une même dynamique, souligne le rapport.

La synthèse du rapport montre notamment qu’il est nécessaire d’intensifier la baisse des énergies fossiles dans la consommation énergétique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sachant que la France reste fortement dépendante des énergies fossiles importées.

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Des conséquences croissantes du changement climatique en France

Les signes du changement climatique sont multiples en France : la température moyenne a augmenté de 1,9 °C sur la période 2013-2022, par rapport à la période 1900-1930 ; le niveau des mers et des océans augmente (+ 21 cm entre 1990 et 2023), entraînant notamment un recul du trait de côte qui touche près de 25 % des littoraux français ; la fréquence et l’intensité des événements climatiques exceptionnels s’accroissent (quatre événements naturels très graves se sont produits en moyenne chaque année entre 2001 et 2021, contre un seulement entre 1950 et 2000) et les coûts financiers de ces derniers deviennent de moins en moins gérables.

Sur la période 1982-2022, 50 milliards d’euros d’indemnisations ont été versées par les assurances au titre du régime des catastrophes naturelles.

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Une diminution des émissions de GES et de l’empreinte carbone de la France depuis le début des années 2010

Les enjeux climatiques font l’objet d’engagements nationaux et internationaux qui portent leurs fruits, souligne le rapport. Entre 1990 et 2023, les émissions intérieures françaises de GES ont diminué de 31 % et 40 % de cette baisse a été réalisée ces cinq dernières années. La France respecte désormais la trajectoire de l’accord de Paris (ce qui n’était pas le cas en 2019, lors du précédent rapport).

Concernant les émissions mondiales générées par les importations, l’empreinte carbone de la France a moins baissé que les émissions intérieures : – 13 % entre 1990 et 2023, avec une tendance à la baisse seulement depuis le début des années 2010. La dynamique de réindustrialisation en France s’est accompagnée d’une accélération de la baisse de l’empreinte carbone :   9 % entre 2018 et 2023.

Entre 2000 et 2023, la part des Français déclarant que le changement climatique est leur principale préoccupation environnementale est passée de 6 % à 36 %.

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Une baisse des énergies fossiles dans la consommation énergétique à intensifier pour réduire les émissions de gaz à effet de serre

La sortie progressive des énergies fossiles constitue un enjeu majeur pour les Français : climatique (deux tiers des émissions mondiales sont liés à la combustion des énergies fossiles), économique, géopolitique et de souveraineté énergétique.

Aujourd’hui, la France reste fortement dépendante des énergies fossiles importées malgré une part importante et en croissance de l’électricité décarbonée dans le mix énergétique : la consommation finale d’énergie fossile (pétrole, gaz et charbon) atteint 60 % en 2023, en légère baisse par rapport à 2018 (63 %). La programmation pluriannuelle de l’énergie en cours de finalisation prévoit d’abaisser cette part des énergies fossiles à 42 %à l’horizon 2030, grâce au développement rapide des énergies renouvelables et à la relance du nucléaire.

De 1990 à 2022, l’intensité énergétique finale de la France a baissé de 34 %, soit – 1,3 % par an en moyenne. Or, pour respecter les objectifs de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) de la France, à l’horizon 2050, la consommation finale d’énergie devra avoir baissé de 39 % par rapport à celle de 2022, ce qui implique une diminution annuelle de 1,8 % en moyenne. La consommation des énergies fossiles baisserait de 85 %, notamment grâce au pétrole (baisse de 98 %, soit – 13 % par an en moyenne), leur part dans le total passant à 14 % en 2050 (aucune consommation indirecte, la production d’électricité n’utiliserait plus aucune énergie fossile). Ces ambitions seront révisées à la hausse dans la nouvelle SNBC en cours de consultation.

La loi n° 2019-1147 relative à l’énergie et au climat de 2019 fixe pour la France l’objectif de 33 % d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans sa consommation finale brute d’énergie en 2030 (contre 22,2 % en 2023). Cet objectif sera revu à la hausse dans la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie en cours de consultation, en cohérence avec la révision des objectifs européens.

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Figure 1. Bilan énergétique de la France pour 2022.
En France, en 2022, les ressources fossiles (charbon, gaz et pétrole) représentaient 63 % des ressources mobilisées pour la consommation finale d’énergie à usage énergétique (i.e. hors usage matières tel que l’utilisation du coke en sidérurgie, du pétrole en plasturgie ou du gaz pour la chimie des fertilisants) : 58 % de la consommation se fait directement sous forme de gaz ou pétrole (chauffage au gaz, carburant automobile par exemple) et 5 % sous forme d’électricité ou de chaleur commercialisée produite à partir d’énergie fossile. Le reste de la consommation finale s’appuie sur des sources renouvelables (bois, hydraulique, biocarburant, éolien, solaire, etc.) ou sur le nucléaire.
Source : SDES/CGEDD – rapport sur l’état de l’environnement en France – mai 2025

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Des progrès importants sur les rejets de polluants règlementés depuis plusieurs décennies 

De 2000 à 2023, les rejets de la plupart des polluants de l’air extérieur ont diminué en France métropolitaine. C’est le résultat de plans d’action mis en place depuis plusieurs décennies visant à réduire les émissions. La baisse atteint ainsi 56 % pour les particules fines PM2,5 (- 25 %  depuis 2017), grâce aux progrès réalisés dans tous les secteurs d’activité. Les émissions de NOx ont baissé de 64 % sur la période 2000-2023, de manière assez homogène dans le temps. Concernant le NO2, la baisse des concentrations mesurées en fond urbain s’accentue sur la période 2019-2023.

Si la qualité globale de l’air extérieur s’améliore, les normes réglementaires de qualité de l’air pour la protection de la santé restent toutefois non respectées dans certaines agglomérations. 7 % de la mortalité totale en France serait attribuable à l’exposition aux particules fines dans l’air extérieur.

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En savoir plus

Quel est l’état de l’environnement en France ? | Données et études statistiques

https://www.notre-environnement.gouv.fr/IMG/pdf/ree2024_synthese.pdf

Etat de l’environnement en France – Rapport 2024

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