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Le GIEC publie une mise à jour de son rapport méthodologique pour les inventaires

  • Réf. : 2019_05_a1
  • Publié le: 22 mai 2019
  • Date de mise à jour: 22 mai 2019
  • International

Le 13 mai 2019, le GIEC [Groupe d’experts intergouver-nemental sur l’évolution du climat] a publié un rapport mettant à jour les méthodologies d’estimation des émissions et absorptions de gaz à effet de serre (GES) pour l’élaboration des inventaires nationaux.

Ainsi, la Révision 2019 (Refinement en anglais), adoptée le 12 mai 2019 par les 195 pays membres du GIEC, lors de sa 49e session [8-12 mai à Kyoto, Japon] , actualise les lignes directrices ( Guidelines ) 2006 du GIEC pour les inventaires nationaux.

Contexte

Lors de sa 44e session [17-20 octobre 2016 à Bangkok, Thaïlande (lire notre article sur ce sujet)], le GIEC a pris la décision formelle d’élaborer un supplément à ses lignes directrices 2006 pour l’élaboration des inventaires nationaux. Ses 195 pays membres se sont ainsi mis d’accord sur les grandes lignes de la révision de ces lignes directrices. La réalisation de ce travail  a été pilotée par l’Equipe spéciale (Task Force) sur les inventaires nationaux d’émissions de gaz à effet de serre (dite TFI ) [au sein du GIEC].

L’objet principal du nouveau rapport est de fournir une base scientifique solide mise à jour pour appuyer l’élaboration et l’amélioration continue des inventaires nationaux. A cette fin, le rapport 2019 présente :

  • des méthodologies supplémentaires pour les sources d’émission ou les puits d’absorption de GES pour lesquelles il y a aujourd’hui des lacunes. Cela peut concerner des technologies nouvelles, de nouveaux procédés de production ou bien simplement des secteurs qui n’étaient pas bien couverts par les lignes directrices 2006 ;
  • une mise à jour des valeurs par défaut des facteurs d’émission et d’autres paramètres, basée sur les données scientifiques les plus récentes dans les cas où la TFI a identifié des biais importants dans les valeurs par défaut proposées par les lignes directrices 2006 ;
  • des informations et recommandations supplémentaires ou alternatives pour clarifier des recommandations définies par les lignes directrices 2006.

La Révision 2019 ne remplace pas les lignes directrices 2006, mais les met à jour, les améliore et les complète là où la TFI avait identifié des lacunes ou des données scientifiques obsolètes. Elle doit donc être utilisée parallèlement au rapport de 2006 et, dans certains cas spécifiés, au Supplément 2013 des lignes directrices du GIEC, dédié aux zones humides.

Le rapport vise donc à renforcer la transparence et le processus de reporting, en garantissant que les modalités d’établissement de ces inventaires sont fondées sur les informations scientifiques les plus récentes. Plus de 280 scientifiques et autres experts provenant de 47 pays ont participé à l’élaboration du rapport.

La structure du rapport 2019 est identique à celle du rapport 2006 afin de faciliter l’utilisation du premier avec le second.

Outre le chapitre introductif , il est composé de cinq volumes techniques :

  • 1  : orientations et reporting : généralités,
  • 2  : énergie,
  • 3  : procédés industriels et utilisation des produits,
  • 4  : agriculture, forêt et autres utilisations des terres,
  • vol .5 : [traitement des] déchets.

Le rôle du Citepa dans les travaux de préparation

Le Citepa a été impliqué en tant qu’auteur (Céline Gueguen, experte spécialisée dans le traitement des déchets) dans l’amélioration du chapitre relatif au traitement et rejet des eaux usées. Etienne Mathias, ingénieur au Citepa et expert du secteur agriculture-forêt, a pris part à la 49ème session du Giec en tant que membre de la délégation française, également composée de représentants de l’Onerc [Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique] , et des Ministères des Affaires étrangères et de la Recherche. La conférence s’est déroulée à Kyoto et s’est terminée avec l’adoption de la révision 2019 des lignes directrices du GIEC le 12 mai 2019 à 23h10.

Enfin, conformément à la décision 18/CMA.1 [cf. annexe, section II.C (adoptée à la COP-24, fin 2018)] , pour réaliser leurs inventaires nationaux d’émissions, les Parties à l’Accord de Paris doivent utiliser les lignes directrices 2006 du GIEC, puis toute révision de celles-ci avalisée par la Réunion des Parties à l’Accord de Paris (CMA). Donc, concrètement, lorsque la CMA aura donné son aval, la Révision 2019 s’appliquera en plus des lignes directrices 2006.

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