Dans les transports, la sobriété est aussi nécessaire pour atteindre la neutralité carbone d’après un rapport prospectif de France Stratégie et du CGEDD
Par : Colas Robert
France Stratégie et le CGEDD (Conseil général de l’environnement et du développement durable) ont présenté, le 8 février 2022, un rapport intitulé « Prospectives 2040-2060 des transports et des mobilités – 20 ans pour réussir collectivement les déplacements de demain ». Il analyse les leviers de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur des transports – qui « devra se décarboner quasi totalement en l’espace d’une génération ». Pour appréhender cette révolution, France Stratégie et le CGEDD se sont penchés sur les enjeux d’acceptabilité et d’équité sociale ; et ont traité l’enjeu des émissions de GES par une approche en « empreinte carbone complète » incluant une analyse en cycle de vie des véhicules et des infrastructures (y compris les émissions des importations) – au-delà donc du secteur des transports tel que défini dans la SNBC (et dans l’inventaire national d’émissions du Citepa – format Secten – où ce secteur représente 31% des émissions de GES en France (hors puits de carbone) en 2019).
Le rapport construit sept scenarios variant selon les évolutions technologiques et les comportements ; et selon qu’ils prennent ou non en entrée la contrainte d’arriver à la neutralité carbone en 2050. Le rapport tire notamment les conclusions suivantes :
- compte tenu de l’ampleur de la décarbonation à mener pour le secteur, et de l’urgence climatique, il faut agir dès maintenant ;
- des changements profonds des usages de la mobilité sont à attendre ;
- les incertitudes sur les technologies et sur les comportements n’empêchent pas de définir des politiques de décarbonation robustes ;
- la réduction des émissions pourra se faire en partie via des développements technologiques volontaristes, déjà̀ amorcés pour la plupart… ;
- … mais la neutralité́ carbone complète ne peut être atteinte qu’en associant une plus grande sobriété́ d’usage (voyageurs et marchandises) aux progrès technologiques : mobilités actives, covoiturage, mutualisation et massification, réduction du nombre et de la longueur des parcours) ;
- la reconversion de l’industrie automobile française et européenne est urgente ;
- le renforcement des villes moyennes et l’attractivité des centres urbains sont des facteurs décisifs à long terme pour la réduction des besoins de mobilité ;
- l’adhésion des Français à ce projet est un enjeu délicat. Elle est conditionnée à une répartition jugée équitable des efforts collectifs.
En savoir plus
Page de France Stratégie dédiée