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Journal de la COP-25 | Jour 4 : Les principales coalitions de négociation

  • Réf. : 2019_12_a6
  • Publié le: 5 décembre 2019
  • Date de mise à jour: 5 décembre 2019
  • International

Pour le déroulement global et les enjeux de la Conférence de Madrid sur le Climat, lire notre article sur le sujet.

Les négociations au sein de la CCNUCC s’articulent autour d’une douzaine de coalitions de négociation regroupant différents pays. Il s’agit d’alliances politiques constituées sur la base d’intérêts communs. Les pays peuvent également prendre la parole en leur nom propre.

Les principales coalitions de négociation sont :

G77+Chine : composé de 133 pays en développement et de la Chine, celle-ci étant un membre associé plutôt qu’un membre à part entière. Lors des négociations climat, les pays membres du G77+Chine adoptent parfois des positions divergentes, qu’ils défendent alors par le biais d’une autre coalition de négociation ou d’un groupe régional.

Au sein du G77+Chine :

  • BASIC : Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine. Il a été fondé en novembre 2009 pour définir une position commune avant la COP-15 à Copenhague.
  • Groupe arabe : 21 parties qui insistent régulièrement sur le besoin de prendre en considération les impacts négatifs potentiels des actions climat sur leur économie. Ses membres s’associent le plus souvent au G77+Chine ou au groupe des LMDC, auquel appartiennent également l’Arabie Saoudite, l’Irak, le Koweït ou le Qatar. Le groupe n’est pas formellement présidé par l’un de ses membres mais l’Arabie Saoudite y joue un rôle clé.
  • ALBA (Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique): il s’agit, à l’origine, d’une organisation politique, sociale et économique qui vise à promouvoir la coopération dans ces domaines entre certains pays de l’Amérique latine et des Caraïbes et à fournir une alternative à la zone de libre-échange des Amériques promue par les États-Unis. L’ALBA constitue aussi, depuis 2010, une coalition de négociation avec un noyau de 11 pays dont le Venezuela, Cuba, la Bolivie, l’Équateur, le Nicaragua et Antigua-et-Barbuda. Ce groupe n’a pas de présidence officielle.
  • AILAC (Association des Etats indépendants d’Amérique latine et des Caraïbes, GRULAC en français) : Colombie, Pérou, Costa Rica, Chili, Guatemala, Panama. Créée à la suite de la COP-18 à Doha en 2012 pour donner une nouvelle impulsion aux négociations, l’AILAC s’est détachée de l’ALBA en développant des positions plus centristes.
  • AOSIS (Alliance des petits Etats insulaires ou Alliance of Small Island States) : 39 membres (et cinq observateurs) qui ont en commun leur grande vulnérabilité face au changement climatique, notamment la hausse du niveau de la mer.
  • Groupe Afrique: il rassemble 54 pays du continent africain et fonctionne comme une véritable coalition s’exprimant régulièrement sur des sujets d’intérêt commun, comme l’adaptation, le transfert de capacités ou le financement.
  • Groupe des Pays les moins avancés (PMA) : 48 pays en développement parmi les moins avancés (34 en Afrique, 13 en Asie et un dans les Caraïbes) qui défendent en commun leurs intérêts au sein des Nations Unies, notamment en raison de leur grande vulnérabilité au dérèglement climatique.
  • Coalition des Etats à forêts tropicales : 40 pays issus des grands bassins forestiers (Afrique centrale, Asie du Sud-Est et Amazonie). Elle a pour but de faire reconnaître les efforts réalisés par les pays situés dans les bassins forestiers pour réduire les émissions de GES dues à la défores-tation.
  • Groupe des Pays en développement « homodoxes » (c’est-à-dire partageant la même vision) sur le climat (Like Minded Developing Countries on Climate Change ou LMDC) : une coalition spontanée de 24 pays qui s’est créée durant la session de négociation du groupe de travail ADP (CCNUCC) de mai 2012 à Bonn. Elle fait partie du G77+Chine et vise à renforcer et unifier ce groupe. Elle est composée de plusieurs pays du monde arabe, de l’Inde, de la Chine, de plusieurs économies émergentes d’Asie et de certaines Parties actives de l’Amérique du Sud, notamment le Venezuela, la Bolivie et Cuba. Ce groupe n’a pas de présidence officielle mais le porte-parolat est assuré par la Malaisie.

 

UE : l’UE constitue une Partie collective à la CCNUCC et au Protocole de Kyoto en tant qu’organisation régionale d’intégration économique (en vertu de l’article 4.4 dudit Protocol). Avec les 28 Etats membres, elle parle d’une seule voix lors des négociations climatiques. 

 

Groupe de l’ombrelle : coalition flexible de pays développés qui ne font pas partie de l’UE et qui s’est formée dans le contexte des négociations climat. Bien qu’informel, il rassemble habituellement les pays suivants : Australie, Canada, Etats-Unis, Norvège, Russie, Islande, Japon, Nouvelle-Zélande, Ukraine.

 

GIE (Groupe de l’intégrité environnementale) : formé en 2000 par des membres de l’OCDE qui n’adhéraient pas aux positions adoptées par le groupe de l’Ombrelle, à savoir la Suisse, le Mexique et la Corée du Sud, qui ont ensuite été rejoints par Monaco et le Liechtenstein. Ce groupe n’a pas de présidence officielle.

 

La Coalition à haute ambition

La COP-21  (Paris, décembre 2015)a vu émerger une « grande coalition » de plus de 100 Parties : l’UE et 79 Etats rassemblés au sein du groupe ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique), soit au total 107 pays [ou, avec l’UE en tant qu’organisation régionale à intégration économique, 108 Parties à la CCNUCC sur 197]. A l’initiative des Iles Marshall, ils se sont unis dans le cadre d’une coalition non officielle dite à haute ambition (High Ambition Coalition) pour souligner leur engagement partagé à trouver un accord mondial ambitieux et contraignant. Ils se sont mis d’accord sur les exigences suivantes :

  • l’accord devait être juridiquement contraignant, inclusif [qui implique toutes les Parties], équitable, ambitieux, durable et dynamique,
  • il devait établir un mécanisme de révision dans le cadre duquel les pays se réunissent tous les cinq ans pour évaluer les progrès accomplis vers la réalisation de cet objectif et pour renforcer les efforts collectifs et individuels en conséquence,
  • il devait mettre en place un système de transparence, de comptabilisation et de responsabilisation pour suivre les progrès accomplis vers le respect des engagements nationaux et partager les meilleures pratiques.

Le 9 décembre 2015, les Etats-Unis ont rejoint cette Coalition, suivis d’autres pays (Canada, Australie et Brésil). Depuis l’élection du Président américain climatosceptique, Donald Trump, le 8 novembre 2016, les Etats-Unis ne font plus partie de cette coalition.

La COP-24 a vu la réémergence de la coalition à haute ambition (HAC) : le 12 décembre 2018, une déclaration a été signée par 24 pays.

Les membres de cette Coalition font partie de différents groupes de négociation officiels et leurs points de vue divergent sur plusieurs questions clés mais ils étaient unis dans leur exigence d’un accord à haute ambition.

 

Voir les pages du site de la CCNUCC dédiées aux coalitions de négociation.

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