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Rapport de l’ONU environnement sur les émissions mondiale du froid (réfrigération, climatisation)

  • Réf. : 2020_07_a10
  • Publié le: 21 juillet 2020
  • Date de mise à jour: 21 juillet 2020
  • International

Le 17 juillet 2020, ONU Environnement et l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) ont publié un rapport de synthèse sur les émissions liées au froid (réfrigération, climatisation) et sur les politiques associées. Le rapport est soutenu par le Kigali Cooling Efficiency Programme (K-CEP).

Compte tenu du réchauffement climatique, le besoin en technologies du froid augmente : selon le rapport, le nombre d’appareils produisant du froid pourrait passer de 3,6 milliards aujourd’hui à 14 milliards d’ici 2050. Or la demande croissante de refroidissement induit non seulement des émissions de gaz fluorés réfrigérants (comme les HFC) mais aussi des émissions de CO2 et de carbone suie provenant des combustibles fossiles alimentant les équipements de refroidissement.

Compte tenu de ce contexte, le rapport insiste sur l’importance de développer des appareils à haut rendement énergétique et respectueux du climat, et de prendre en compte cette dimension dans les plans de relance économique adoptés par les différents pays. Selon l’AIE, doubler l’efficacité énergétique de la climatisation d’ici 2050 réduirait le besoin de 1 300 gigawatts de capacité de production d’électricité supplémentaire pour répondre à la demande aux heures de pointe ; et réduirait les coûts de production, de transport et de distribution de l’électricité jusqu’à 2 900 milliards de dollars

Ainsi, une action internationale coordonnée en faveur d’un refroidissement efficace sur le plan énergétique et respectueux du climat permettrait d’éviter de 210 à 460 milliards de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre – soit environ huit ans d’émissions mondiales (par rapport au niveau de 2018) – au cours des quatre prochaines décennies. Ces réductions sont possibles si les Etats intègrent ces actions de réduction dans le cadre de la mise en œuvre de l’amendement de Kigali au Protocole de Montréal (voir encadré ci-dessous).

Selon l’OMM, sans l’amendement de Kigali, les émissions mondiales de HFC devraient faire augmenter les températures moyennes mondiales de 0,3-0,5°C d’ici à 2100. Si l’amendement de Kigali est mis en œuvre, toutefois, la contribution des HFC à cette hausse des températures mondiales ne serait plus « que » de 0,06°C d’ici 2100.

 

L’amendement de Kigali au Protocole de Montréal

L’amendement de Kigali au Protocole de Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche d’ozone, adopté le 15 octobre 2016 et entré en vigueur le 1er janvier 2019, y intègre les HFC en tant que substances réglementées du point de vue de leur production et de leur consommation.

Lire notre dossier de fond sur l’amendement de Kigali

Cet amendement fixe notamment des calendriers de réduction progressive pour tous les Etats répartis en trois groupes: pays industrialisés, tous les pays en développement (PED) dont la Chine [groupe 1] sauf 10 qui constituent le groupe 2 [Inde, Iran, Iraq, Pakistan, Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats d’Arabie Unies, Koweït, Oman, Qatar] et qui font l’objet d’un calendrier plus souple. Les paliers de réduction sont les mêmes pour la production et la consommation. L’objectif à terme pour tous les pays est de ramener la consommation et la production des HFC visés à 15% de leurs niveaux de référence respectifs : d’ici 2036 pour les pays industrialisés, d’ici 2045 pour les PED du groupe 1 et d’ici 2047 pour les PED du groupe 2.

 

Le rapport présente plusieurs préconisations, notamment :

  • La ratification et la mise en œuvre universelles de l’amendement de Kigali (et d’initiatives telles que la Cool Coalition d’ONU Environnement et l’Engagement de Biarritz pour une action rapide en matière de refroidissement efficace – lire notre article sur le G7 de Biarritz d’août 2019)
  • Les plans d’action nationaux de refroidissement, permettant d’intégrer la question du froid dans les contributions nationales (NDC) dans le cadre de l’Accord de Paris ;
  • Élaboration et mise en œuvre de normes minimales de performance énergétique et d’un étiquetage de l’efficacité énergétique pour améliorer l’efficacité des équipements ;
  • L’amélioration des pratiques et normes de construction des bâtiments et d’urbanisme ;

 

En savoir plus

Lire le rapport intégral

Synthèse

Communiqué de presse

Etat de ratification de l’amendement de Kigali.

 

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