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Bilan de la qualité de l’air en France en 2019 : les normes sont toujours dépassées pour cinq polluants

  • Réf. : 2020_09_a02
  • Publié le: 22 septembre 2020
  • Date de mise à jour: 22 septembre 2020
  • France

Le 16 septembre 2020, à l’occasion de la 6e Journée Nationale de la Qualité de l’Air (lire notre article sur le sujet), le MTE a publié son bilan annuel de la qualité de l’air extérieur en France pour l’année 2019 et les principales tendances observées sur la période 2000-2019 pour les 12 polluants réglementés : dioxyde de soufre (SO2) ; dioxyde d’azote (NO2) ; ozone (O3) ; particules (PM10 et PM2,5) ; monoxyde de carbone (CO) ; benzène (C6H6) ; plomb (Pb), arsenic (As), cadmium (Cd), nickel (Ni), hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), principalement le benzo[a]pyrène (B[a]P).

 

Les concentrations moyennes annuelles sur la période 2000-2019

  • SO2 : les concentrations moyennes annuelles de fond ont fortement baissé depuis plusieurs années. Des fluctuations peuvent être observées d’une année à l’autre, mais concernent des concentrations très faibles,
  • NO2, PM10 et PM2,5 : les concentrations moyennes annuelles de fond (sur la période 2009-2019 en ce qui concerne les PM2,5) ont également diminué, bien que plus modérément,
  • O3 : contrairement aux autres polluants, les teneurs moyennes estivales sont globalement stables (en d’autres termes, elles ne baissent pas), malgré quelques fluctuations interannuelles.

 

Des tendances à la baisse des concentrations sont constatées à proximité du trafic routier pour le NO2, les PM10 et PM2,5 et le CO.

 

Sur l’ensemble des stations du territoire national, les concentrations moyennes annuelles à proximité du trafic routier sont deux fois plus élevées pour le NO2 qu’en fond urbain, et 1,2 fois pour les PM10 et les PM2,5. Pour le SO2, les valeurs maximales sont mesurées à proximité d’industries et sont en moyenne annuelle 1,8 fois plus élevées que celles mesurées en fond urbain.

Source : MTE/SDES : Bilan de la qualité de l’air 2019, 16 sept. 2020 (p.8).

 

Dépassements des normes de qualité de l’air

Le MTE souligne que, malgré l’amélioration globale de la qualité de l’air, des dépassements des normes de qualité de l’air pour la protection de la santé humaine à court terme (épisodes de pollution) et à long terme subsistent néanmoins en certains points du territoire. Ainsi, parmi les 12 polluants réglementés, cinq présentent des dépassements des normes de qualité de l’air en 2019 (NO2, O3, PM10, Ni et B[a]P) :

  • si pour trois d’entre eux (PM10, Ni, B[a]P), il s’agit de dépassements localisés qui ne concernent que quelques agglomérations, pour le NO2 et l’O3, les dépassements concernent un nombre significatif d’agglomérations**;
  • le MTE souligne que les dépassements relevés pour le NO2, l’O3 et les PM10 sont récurrents ;
  • pour le NO2, les dépassements concernent 9 agglomérations (contre 24 en 2000 avec un pic à 37 en 2003). Les grandes agglomérations (plus de 250 000 habitants), et dans une moindre mesure celles de taille moyenne (50 000 à 250 000 habitants), sont les plus concernées par ces dépassements, le plus souvent sur des stations situées à proximité du trafic routier ;
  • pour l’O3, si les concentrations moyennes ne baissent pas, le nombre d’agglomérations avec des dépassements de la valeur cible pour la protection de la santé à long terme a en revanche diminué sur la période 2000-2019, avec toutefois une nouvelle augmentation du nombre d’agglomérations en dépassement en fin de période. Ainsi, 49 agglomérations sont concernées en moyenne sur la période 2017-2019, années marquées par de forts épisodes de pollution à l’O3 au niveau national. Contrairement au NO2 et aux PM10, les agglomérations les plus touchées sont celles de moyenne et petite tailles (moins de 50 000 habitants). ;
  • pour les PM10, les agglomérations de moyenne et grande tailles sont également les plus touchées par le non-respect des normes visant ce polluant. Les stations de mesure concernées se situent majoritairement à proximité du trafic routier et en fond urbain. Sur la période 2007-2019, le nombre d’agglomérations concernées par le non-respect des normes a diminué grâce à la baisse des émissions : alors que 33 agglomérations présentaient des dépassements en 2007, seules deux (Paris et Cayenne) sont dans cette situation en 2019 ;
  • quant aux PM2,5, depuis 2015, aucune agglomération n’a enregistré de dépassement de la valeur moyenne annuelle pour la protection de la santé à long terme.

 Source : MTE/SDES : Bilan de la qualité de l’air 2019, 16 sept. 2020 (p.9).

 

Par ailleurs, pour les PM2,5, la directive européenne 2008/50/CE sur la qualité de l’air fixe pour 2020 un objectif de réduction de l’exposition en fond urbain pour chaque Etat membre (voir annexe XIV.B de cette directive), sur la base d’un indicateur d’exposition moyenne (IEM). En France, cet indicateur, basé sur les mesures en PM2,5 réalisées dans 49 agglomérations, devra être au maximum de 14,7 μg/m3 en 2020. Cet objectif est atteint depuis 2014 (voir graphique ci-dessous), l’IEM baissant régulièrement : en 2019, il est égal à 10,6 μg/m3. En application de la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation du système de santé, la France a fixé (par l’arrêté du 7 décembre 2016) un objectif pluriannuel de diminution des concentrations de PM2,5 à l’horizon 2030 qui reprend la valeur recommandée par l’Organisation Mondiale de la Sante, égale à 10 μg/m3 en moyenne annuelle.

Source : MTE/SDES : Bilan de la qualité de l’air 2019, 16 sept. 2020 (p.10)

 

 

Lire notre article « NO2 et PM10 : le Conseil d’Etat ordonne au Gouvernement de prendre des mesures pour réduire la pollution de l’air d’ici six mois sous peine d’une amende de 10 M€« , publié le 16 juillet 2020.

Lire notre article « Dépassement des valeurs limites de concentration de NO2 : la France condamnée par la Cour de Justice de l’UE« , publié le 25 oct. 2019.

 

Synthèse des résultats 2019

Source : MTE/SDES : Bilan de la qualité de l’air 2019, 16 sept. 2020 (p.27).

 

A noter enfin que le bilan de la qualité de l’air en France 2019 comporte une annexe avec des liens vers des pages internet du rapport sur l’état de l’environnement en France qui présentent les résultats détaillés par polluant (jusqu’à l’année 2019) (voir En savoir plus ci-dessous).

 

** pour le NO2 et les PM10, le bilan du MTE ne précise pas quelles normes sont concernées par ces dépassements (objectif de qualité en moyenne annuelle ou valeur limite en moyenne horaire pour le NO2 ; objectif de qualité en moyenne annuelle ou valeur limite journalière pour les PM10).

 

En savoir plus

Bilan de la qualité de l’air extérieur en France 2019,

Pages du site du MTE consacrées au bilan 2019,

Pages du rapport sur l’état de l’environnement en France sur la qualité de l’air (rubrique « Qualité de l’air »),

Tableau de synthèse des normes de qualité de l’air (France, UE et valeurs guides de l’OMS).

 

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