Alors que le « bois-énergie », dans un contexte de développement des énergies renouvelables et de crise énergétique, suscite un intérêt croissant, et que le puits de carbone forestier se fragilise, l’Ademe a publié, le 3 mars 2022, un avis d’expert intitulé « Forêt, bois énergie et changement climatique : quelles pratiques sylvicoles pour améliorer le bilan carbone des plaquettes forestières ? ». En effet, les enjeux de puits carbone forestier et de bois-énergie sont interconnectés : une action de réduction des émissions d’origine fossile par substitution peut avoir un effet sur la fonction de puits ou de réservoir de carbone des forêts.

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« la biomasse énergie est-elle neutre en carbone ? », supplément au rapport Secten éd. 2020.

Le « bois-énergie » regroupe à la fois le bois utilisé par les ménages (appareils indépendants de chauffage type inserts, poêles ainsi que les chaudières dans les maisons et les immeubles collectifs), les chaufferies biomasse dans l’industrie, l’agriculture, le collectif et le tertiaire, ainsi que la chaleur renouvelable produite par les cogénérations biomasse.

L’avis porte sur la contribution à l’atténuation du changement climatique du développement de la production de chaleur à partir de plaquettes forestières issues des coupes de bois en forêt

L’avis d’expert de l’Ademe appelle à ce que l’impact induit par une augmentation de la récolte du bois sur les stocks de carbone ou le puits de carbone forestier soit pris en compte dans l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre (GES) associées au bois-énergie.

L’Ademe se base sur une analyse en cycle de vie (ACV) quantifiant le bilan GES de la production de chaleur à partir de plaquettes forestières issues de différents scénarios sylvicoles dans un contexte d’augmentation de la récolte de bois. Cette approche a permis de prendre en compte l’impact des variations de carbone dans une parcelle forestière et dans les produits bois, en lien avec des changements de pratiques sylvicoles ou d’occupation des sols. Elle a permis ainsi d’évaluer l’impact d’une récolte accrue de bois sur le stockage de carbone forestier au niveau de cette parcelle et des produits bois générés, par rapport à un scénario de référence.

Recommandations

Afin d’optimiser sa contribution à l’atténuation du changement climatique, l’Ademe recommande de favorise les pratiques sylvicoles permettant d’augmenter la production de bois énergie tout en limitant la diminution ou en augmentant les stocks moyens de carbone en forêt. Par exemple, la production de plaquettes forestières à partir de nouveaux boisements sur des terres actuellement non boisées en déprise agricole ou sur des friches urbaines peut favoriser en même temps le stockage de carbone en forêt.

Pour la production de bois énergie, l’Ademe recommandé de prioriser du bois ne trouvant pas de débouché matériau et qui aurait dans tous les cas été coupé (coupes sanitaires, coupes de cloisonnement, récolte du houppier tout en laissant des menus bois au sol…), qui favorise la production de bois d’œuvre (arbres de faible diamètre) ; issu de nouveaux boisements sur des terres actuellement non boisées en déprise agricole ou des friches urbaines. Elle recommande de prioriser l’usage du bois dans des matériaux à longue durée de vie.

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