Journal de la COP-30 | Jour 2 : 11 novembre
Par : Mark Tuddenham
Retrouvez les documents de référence qui permettent de comprendre les enjeux de la COP de Belém et de suivre ses négociations :

© COP 30/AFP Mauro Pimentel
Mise à jour mercredi 12 novembre 2025 à 13h45 – sections « Retour sur la deuxième journée » et Autres temps forts de la deuxième journée »
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Sommaire
- Programme de la deuxième journée
- Lancement des négociations
- Plénière conjointe COP/CMA/CMP/SBSTA/SBI
- Consultations
- Évènement mandaté
- Contexte : les approches non fondées sur le marché (Non-market approaches ou NMA) (article 6.8)
- Comité de Glasgow sur les approches non fondées sur le marché (cf. article 6.8)
- Avancées réalisées lors de la CMA-4, de la CMA-5 et de la CMA-6
- Journée thématique de la Présidence
- Retour sur la deuxième journée
- En bref
- Déclarations d’ouverture
- Consultations
- Lancement des négociations sur le fond
- Le fonds pertes et préjudices
- Le fonds d’adaptation
- La communication ex ante d’informations sur le financement climat (article 9.5)
- Le programme de travail sur l’ambition et la mise en œuvre en matière d’atténuation (MWP)
- L’article 6.4 et le mécanisme d’octroi de crédits d’émission
- L’objectif mondial sur l’adaptation (GGA)
- Le programme de travail sur la transition juste (Just Transition Work Programme ou JTWP)
- Vient de paraître
- Autres points forts de la deuxième journée
- En savoir plus
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Programme de la deuxième journée
Lancement des négociations
Les cinq organes de la CCNUCC (COP, CMA, CMP, SBSTA et SBI) ont démarré les négociations formelles sur la base de leurs ordres du jour respectifs adoptés hier, le 10 novembre 2025 (lire notre Journal de la COP-30 | Jour 1).
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Plénière conjointe COP/CMA/CMP/SBSTA/SBI
Une réunion plénière conjointe COP/CMP/CMA/SBSTA/SBI se tient de 10h à 13h heure locale (soit 14h à 17h heure française) au cours de laquelle les Parties vont lire leur déclaration. Suivre cette réunion en direct.
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Consultations
Des consultations vont être menées sur plusieurs volets de négociation. Le Citepa reviendra là-dessus dans la mise à jour de cet article « Retour sur la 2e journée » demain après-midi.
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Évènement mandaté
- 11 nov. 2025 : atelier sur les approches non fondées sur le marché sous l’égide du Comité de Glasgow sur les approches non fondées sur le marché (GCNMA) (article 6.8). Voir note de cadrage.
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Contexte : les approches non fondées sur le marché (Non-market approaches ou NMA) (article 6.8)
En vertu de l’article 6 de l’Accord de Paris, les Parties peuvent décider de coopérer sur une base volontaire dans la mise en œuvre de leurs NDC pour relever le niveau d’ambition de leurs mesures d’atténuation et d’adaptation via des approches dites « coopératives ». L’article 6 comporte trois sous-volets :
- 6.2 : approches coopératives (transferts de réduction directs [crédits carbone] entre pays à titre bilatéral ou multilatéral, connus sous l’acronyme anglais ITMO),
- 6.4 : mécanisme d’octroi des crédits d’émission (Paris Agreement Crediting Mechanism, PACM) – marché international de crédits carbone supervisé par la CCNUCC (via l’organe Article 6.4 Supervisory Body) et permettant aux pays et aux entités publiques et privées d’échanger des unités de réduction d’émissions, dites les A6.4ER, délivrées au titre de l’article 6.4. Le PACM prendra le relais du MDP,
- 6.8 : approches non fondées sur le marché (pour renforcer les liens et créer des synergies entre atténuation, adaptation, financement, transfert de technologies et renforcement des capacités).
La décision de la COP-21 qui a accompagné l’Accord de Paris (décision 1/CP.21) a demandé au SBSTA de mettre en place un programme de travail au titre du cadre pour les approches non fondées sur le marché (cf. paragraphe 39). L’objectif de ce programme de travail est d’étudier comment renforcer les liens et créer des synergies entre, entre autres, l’atténuation, l’adaptation, le financement, le transfert de technologies et le renforcement des capacités, et comment faciliter la mise en œuvre et la coordination des approches non fondées sur le marché
Six ans après l’adoption de l’Accord de Paris et au bout d’intenses et longues négociations lors de la COP-26 à Glasgow (Ecosse, novembre 2021), les Parties de la CMA-3 ont enfin pu parvenir à un accord sur la finalisation de ces règles sur les modalités pour recourir aux approches coopératives via trois décisions, dont une sur l’article 6.8 : décision 4/CMA.3 relative au programme de travail dans le cadre des approches non fondées sur le marché visées à l’article 6.8 de l’Accord de Paris. Cette décision acte ledit programme de travail et définit les premiers domaines dans lesquels seront menés les travaux du programme de travail (cf. paragraphes 2 et 3) :
- adaptation, résilience et durabilité,
- mesures d’atténuation visant à limiter les effets des changements climatiques et à contribuer au développement durable,
- exploitation de sources d’énergie propre.
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Comité de Glasgow sur les approches non fondées sur le marché (cf. article 6.8)
Le Comité de Glasgow sur les approches non fondées sur le marché (Glasgow Committee on Non-Market Approaches ou GCNMA) a été créé par la décision 4/CMA.3 (cf. chapitre III de l’annexe, paragraphes 4 et 5) pour mettre en œuvre le cadre des approches non fondées sur le marché et le programme de travail associé. Il offre aux Parties des possibilités de coopération non fondée sur le marché pour la mise en œuvre des mesures d’atténuation et d’adaptation prévues dans leurs NDC.
Le Comité de Glasgow est convoqué par le Président du SBSTA et fonctionne conformément aux procédures applicables aux groupes de contact et sous la direction du Président. Il se réunit au moment de la tenue des deux sessions annuelles du SBSTA (en juin et lors de la COP/CMA en novembre ou décembre de chaque année), la première réunion devant avoir lieu en même temps que la 56e session du SBSTA (juin 2022).
Première réunion (GCNMA-1), Bonn juin 2022) | Deuxième réunion (GCNMA-2, Charm el-Cheikh, nov. 2022) | Troisième réunion (GCNMA-3), Bonn, juin 2023) | Quatrième réunion (GCNMA-4, Dubaï, déc. 2023) | Cinquième réunion (GCNMA-5, Bonn, juin 2024) | Sixième réunion (GCNMA-6, Bakou, nov. 2024) | Septième réunion (GCNMA-7, Bonn, juin 2025).
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Avancées réalisées lors de la CMA-4, de la CMA-5 et de la CMA-6
Lors de la CMA-4 à Charm el-Cheikh (déc. 2023), les Parties ont demandé, via la décision 8/CMA.4 sur les questions relatives au programme sur les NMA, au Comité de Glasgow sur les approches non fondées sur le marché de poursuivre la mise en œuvre des activités du programme de travail prévues par la décision 4/CMA.3 (cf. annexe, chapitre V) sur 2023-2026 en deux phases (2023-2024, puis 2025-2026). Le Secrétariat de la CCNUCC a également été prié de développer et de rendre opérationnelle la plateforme web de la CCNUCC destinée à enregistrer et à échanger les informations sur les approches non fondées sur le marché (NMA Platform). La décision 8/CMA.4 a défini la finalité de cette plateforme web.
Lors de la CMA-5 à Dubaï (déc. 2023), les Parties ont adopté la décision 17/CMA.5 au titre du programme de travail sur les NMA. Il s’agit d’une décision plutôt procédurale qui a encouragé les Parties à continuer à identifier des possibilités pour concevoir et mettre en œuvre des approches non fondées sur le marché.
Lors de la CMA-6 à Bakou (nov. 2024), les Parties ont adopté la décision 7/CMA.6 au titre du programme de travail sur les NMA. Cette décision fixe les orientations pour les deux prochaines années de travail au titre du programme de travail sur les NMA. Elle prévoit une collaboration plus étroite entre les Parties et les parties prenantes (les acteurs non-étatiques notamment), ainsi qu’un recours accru à la plateforme sur les NMA en vue de recenser et de partager les approches innovatrices.
Lors des sessions SB-62 (Bonn, juin 2025), le 21 juin 2025, un atelier sur les approches non fondées sur le marché a eu lieu (voir note de cadrage et programme). Les Parties ont examiné la possibilité d’organiser une session dédiée à la CMA 7 pour examiner des NMA spécifiques. Le Secrétariat a également fait le point sur l’état de développement de la plateforme NMA. Le SBSTA a convenu de soumettre ce sujet aux sessions SB-63 pour un examen plus approfondi.
Voir la page du site de la CCNUCC sur les approches fondées et non fondées sur le marché.
Voir la page du site de la CCNUCC sur la mise en œuvre coopérative (article 6).
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Journée thématique de la Présidence
En dehors des négociations officielles dans le cadre de la COP, de la CMA, de la CMP, du SBI et du SBSTA, la Présidence brésilienne a organisé cinq double-journées thématiques qui auront lieu durant la Conférence (comme le font tous les ans les Présidences des COP) :
10-11 nov. : adaptation, villes, infrastructure, eau, déchets, collectivités infranationales, bioéconomie, économie circulaire, science, technologies et IA.
Voir communiqué de la Présidence du 5 août 2025.
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Retour sur la deuxième journée

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© D.R.
En bref
Pendant que les délégations faisaient leurs déclarations d’introduction, des négociations de fond ont été lancées sur divers sujets, notamment l’atténuation, l’adaptation et le financement. La Présidence a poursuivi ses consultations en vue de dégager un compromis sur quatre sujets controversés (voir plus loin).
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Déclarations d’ouverture
Les groupes de négociation (lire notre glossaire) ont prononcé leur déclaration d’introduction. Plusieurs de ces groupes ont insisté sur l’importance du multilatéralisme pour eux, sur leur engagement collectif vis-à-vis du processus de la CCNUCC et sur le besoin d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Ces propos sont en réaction au climatonégationnisme de l’administration Trump 2.
Pour l’instant, les déclarations ne sont pas disponibles sur le site de la CCNUCC.
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Consultations
La Présidence a poursuivi ses consultations en vue de dégager un compromis sur les quatre sujets controversés que le Président de la COP-30 avait promis de mener dans le cadre du compromis qu’il a pu dégager avec les Parties et groupes de Parties ayant proposé d’ajouter ces sujets à l’ordre du jour formel des négociations :
- la mise en œuvre de l’article 9.1 de l’Accord de Paris (obligation des pays développés de fournir un financement) : proposition de sujet supplémentaire à inscrire à l’ordre du jour soumise conjointement par le groupe de pays partageant la même vision (LMDC) et le groupe arabe ;
- les mesures unilatérales restrictives pour le commerce liées au climat : proposition de sujet supplémentaire à inscrire à l’ordre du jour soumise conjointement par le groupe de pays partageant la même vision (LMDC) et le groupe arabe ;
- répondre [collectivement] au rapport de synthèse du Secrétariat de la CCNUCC sur les NDC et réduire l’écart en matière d’ambition +1,5 °C et de mise en œuvre : proposition de sujet supplémentaire à inscrire à l’ordre du jour soumise par l’alliance des petits Etats insulaires (AOSIS) ; et
- la synthèse des rapports biennaux sur la transparence (BTR) : proposition de sujet supplémentaire à inscrire à l’ordre du jour soumise par l’UE.
Túlio Andrade de la présidence de COP-30 a invité les délégués à présenter des propositions concrètes visant à rapprocher les positions sur ces quatre sujets qui font l’objet de consultations.
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Lancement des négociations sur le fond
Les cinq organes de la CCNUCC (COP, CMA, CMP, SBSTA et SBI) ont démarré les négociations formelles sur la base de leurs ordres du jour respectifs adoptés hier, le 10 novembre 2025 (lire notre Journal de la COP-30 | Jour 1).
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Le fonds pertes et préjudices
Un groupe de contact COP/CMA, co-présidé par Daniel Lund (Fidji) et José Delgado (Autriche), a entendu les points de vue des Parties sur les éléments d’un projet de décision. Plusieurs Parties ont exprimé leur satisfaction concernant la mise en œuvre rapide du fonds pertes et préjudices (FRLD), notamment le lancement de son premier appel à contributions de financement dans le cadre des modalités de mise en œuvre de la Barbade (Barbados Implementation Modalities ou BIM) (lire notre Journal de la COP-30 | Jour 1).
Le groupe G-77/Chine a souligné la nécessité d’augmenter considérablement les ressources financières et de mener à bien la première reconstitution (replenishment) du FRLD. Les PMA ont appelé à exhorter les contributeurs à prendre de nouveaux engagements ambitieux (qui soient à la hauteur des besoins financiers des pays en développement) et de les honorer. Ils ont également souligné le besoin d’accorder la priorité à l’élaboration de modalités permettant des versements rapides. Quant à l’alliance des petits Etats insulaires (AOSIS), elle a souligné la nécessité d’accélérer la mise en place de modalités d’accès direct.
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Le fonds d’adaptation
Au cours des consultations d’information du SBI, les co-facilitateurs Isatou Camara (Gambie) et Koosje Beumer-van der Loo (Pays-Bas) ont souligné la nécessité d’examiner la composition du Conseil du Fonds d’adaptation (AFB), les dispositions permettant au Fonds d’adaptation de servir exclusivement l’Accord de Paris (la transition) et le lancement de son cinquième examen (review).
Les co-facilitateurs vont élaborer un projet de texte basé sur les points de vue exprimés par les Parties.
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La communication ex ante d’informations sur le financement climat (article 9.5)
Au cours de la réunion du groupe de contact COP/CMA, les co-facilitateurs Isobel Bartholomew (Royaume-Uni) et Elena Cristina Pereira (Honduras) ont invité les Parties à exprimer leur avis sur les éléments à inclure dans les décisions de la COP et de la CMA sur ce sujet. Les co-facilitateurs ont invité les Parties à soumettre des propositions de texte afin d’éclairer leur élaboration du projet de texte.
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Le programme de travail sur l’ambition et la mise en œuvre en matière d’atténuation (MWP)
Pour des éléments de contexte sur le programme MWP, se reporter au Guide du Citepa pour mieux comprendre la COP-30.
Lors des consultations informelles des SB, les co-facilitateurs Ursula Fuentes (Allemagne) et Maesela John Kekana (Afrique du Sud) ont sollicité des avis des Parties, notamment sur :
- les améliorations à apporter au MWP (y compris en ce qui concerne une plateforme numérique) ;
- les principaux résultats des cinquième et sixième dialogues mondiaux et la manière dont ils devraient être formulés ; et
- la poursuite des travaux du MWP.
Ils ont renvoyé à leur note informelle issue des 62e sessions du SB (datée du 26 juin 2025), soulignant qu’elle énumère les éléments d’une décision, dont certains sont entre crochets. Les Parties ont exprimé des points de vue divergents sur chaque point.
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L’article 6.4 et le mécanisme d’octroi de crédits d’émission
Lors des consultations informelles de la CMA co-facilitées par Sonam Tashi (Bhoutan), les Parties ont échangé leurs points de vue sur les orientations à fournir à l’organe de surveillance de l’article 6.4 (Article 6.4 Supervisory Body ou SBM), y compris les recommandations contenues dans le rapport annuel du SBM (publié le 10 novembre 2025, réf. FCCC/PA/CMA/2025/12). Le président du SBM, Martin Hession (Irlande), et la vice-présidente, Maria AlJishi (Arabie saoudite), ont présenté un compte rendu des travaux et du rapport du SBM.
Les Parties ont exprimé des points de vue divergents sur la transparence des travaux du SBM et de son groupe d’experts en matière de méthodologies (Methodological Expert Panel ou MEP). Le mandat du MEP est de soutenir l’élaboration de normes et de lignes directrices méthodologiques et de clarifier les exigences qui y sont associées afin de faciliter le développement d’activités de réduction et d’élimination des émissions en vue de leur enregistrement dans le cadre du mécanisme d’octroi de crédits d’émission établi par l’article 6.4.
Selon l’Energy & Climate Intelligence Unit (ECIU, Bulletin Day 3), les discussions autour du rapport annuel du SBM ont suscité de vifs échanges entre Parties, notamment sur les risques quant à l’intégrité des marchés carbone.
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Pour des éléments de contexte sur le GGA, se reporter au Guide du Citepa pour mieux comprendre la COP-30. Lors des consultations informelles des SB, les co-facilitateurs Gao Xiang (Chine) et Tine Kobilšek (Slovénie) ont présenté le mandat visant à conclure les travaux dans le cadre du programme de travail sur les indicateurs et les modalités de la feuille de route de Bakou pour l’adaptation (Baku Adaptation Roadmap ou BAR). En ce qui concerne les indicateurs pour suivre et évaluer les progrès accomplis pour réaliser les sept objectifs thématiques et les quatre objectifs en matière de gouvernance fixés dans le cadre du GGA, les Parties ont convenu que ceux-ci devraient : Sur le volet des indicateurs de suivi des moyens de mise en œuvre (MoI, à savoir le financement climat, le transfert de technologies et le renforcement des capacités), plusieurs Parties ont souligné que le soutien financier notamment sera indispensable pour mettre en œuvre ces indicateurs. Les discussions sur les indicateurs ont fait ressortir des divergences d’opinion entre les Parties quant : Pour des éléments de contexte sur le GGA, se reporter au Guide du Citepa pour mieux comprendre la COP-30. Au sein d’un groupe de contact des SB, les co-présidents Federica Fricano (Italie) et Joseph Teo (Singapour) ont fait référence à la note informelle transmise au terme des sessions SB-62 (datée du 25 juin 2025) et ont proposé d’articuler la discussion autour de trois axes : Les délégués ont commencé par examiner les options pour la poursuite de la mise en œuvre du JTWP. Le G-77/Chine a suggéré de créer un mécanisme de transition juste, dont les fonctions comprendraient l’assistance technique, la coopération internationale et la promotion de partenariats, ainsi que l’évaluation et le soutien pour combler les lacunes en matière de mise en œuvre. Le premier jour de la COP-30, le 10 novembre 2025, le Secrétariat de la CCNUCC a publié une mise à jour de son rapport de synthèse des NDC 3.0 soumises avant le 30 septembre 2025 (publié le 28 octobre 2025 et couvrant 64 NDC 3.0 soumises par 64 Parties). Selon la CCNUCC, depuis la publication de ce premier rapport de synthèse, 49 Parties ont communiqué 22 NDC 3.0 (à savoir 21 pays + l’UE en tant qu’organisation régionale d’intégration économique + ses 27 Etats membres qui sont chacun une Partie à titre individuelle). La mise à jour du 10 novembre 2025, elle, couvre donc les 86 NDC 3.0 soumises à la CCNUCC du 1er janvier 2024 au 9 novembre 2025 (64 + 22), soit 113 Parties (112 pays + l’UE) qui représentaient 69% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) en 2019. A noter que, comme le premier rapport de synthèse, cette mise à jour prend en compte la NDC 3.0 des Etats-Unis (soumise fin déc.2024 sous Biden) alors que l’administration Trump 2 n’a aucune intention de la mettre en œuvre. Sur cette base, selon les projections de la CCNUCC, l’ambition collective des 86 NDC 3.0 soumises demeure insuffisante pour limiter la hausse des températures moyennes mondiales à +1,5°C et respecter l’objectif de l’Accord de Paris. Ainsi, le niveau d’émissions totales de GES, sur la base de la mise en œuvre de ces NDC 3.0 s’élèverait à 48,9 Gt CO2e en 2035, soit une baisse d’environ 12% par rapport au niveau de 2019. Et ce, alors que selon le rapport de synthèse des trois volumes du 6e rapport d’évaluation du Giec publié le 20 mars 2023 (lire notre brève) pour respecter l’objectif de +1,5°C d’ici 2100, il faut réaliser une réduction collective des émissions de GES, non pas de 12%, mais de 43% en 2030 et de 60% en 2035 (par rapport aux niveaux de 2019) pour espérer limiter le réchauffement à +1,5°C. Selon les projections de la CCNUCC, en l’absence de l’Accord de Paris, les émissions mondiales de GES auraient connu une hausse comprise entre 20 et 48% en 2035 par rapport aux niveaux de 2019. Source : CCNUCC, mise à jour du rapport de synthèse des NDC 3.0 soumises au 9 nov. 2025. Le 11 novembre 2025, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a publié la 2e édition de son rapport annuel faisant le point sur la production du froid (réfrigération et climatisation) et les émissions de GES provenant de l’utilisation des gaz réfrigérants : Global Cooling Watch 2025. Le rapport, lancé à la COP-30 à Belém, montre que la demande de refroidissement pourrait plus que tripler d’ici à 2050 dans le cadre d’un scénario tendanciel (BAU), en raison de l’augmentation de la population et de la richesse, de la multiplication des épisodes de chaleur extrême et de l’accès croissant des ménages à faible revenu à des systèmes de refroidissement plus polluants et inefficaces. Cela doublerait presque les émissions de gaz à effet de serre liées au refroidissement par rapport aux niveaux de 2022, portant les émissions de refroidissement à environ 7,2 Gt CO₂e d’ici 2050 – malgré les efforts visant à améliorer l’efficacité énergétique, à réduire progressivement les réfrigérants émetteurs de gaz fluorés à effet de serre et à éviter la surcharge des réseaux électriques pendant les pics de consommation. Le rapport suggère d’adopter une « voie de refroidissement durable », qui pourrait réduire les émissions de 64% – soit 2,6 Gt CO₂e – par rapport aux niveaux attendus en 2050. Si elle s’accompagne d’une décarbonisation rapide du secteur mondial de l’électricité, les émissions résiduelles liées au refroidissement pourraient diminuer de 97% par rapport au scénario tendanciel. PNUE : Global Cooling Watch 2025, 11 nov. 2025 : annonce | communiqué | messages clés | rapport intégral. Un des enjeux prioritaires de la COP-30 est de désigner, une fois pour toutes, le pays hôte pour accueillir la COP-31 qui aura lieu l’année prochaine du 9 au 20 novembre 2026 (cf. décision 19/COP.29). Selon la rotation des cinq groupes régionaux de l’ONU : la COP-31 aura lieu en Europe de l’Ouest (et autres Etats). Deux pays ont exprimé leur intérêt pour accueillir la COP-31 : Australie (à Adelaïde, proposition de candidature conjointe avec les pays du Pacifique) et Turquie (à Antalya). Lors de la COP-29 à Bakou, les 29 pays du groupe régional Europe de l’Ouest ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur leur choix final et à ce jour, aucun des deux pays ne semble vouloir céder la place à l’autre, chacun campant sur sa position. Ainsi, le 24 sept. 2025, lors du sommet sur le climat à New York convoqué par Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, les dirigeants des deux pays, chacun à son tour (la Turquie suivie directement de l’Australie), ont réitéré leur souhait d’accueillir la COP-31 à la tribune. Lors de la plénière de mardi 11 novembre 2025 à Belém, chacun des deux pays a réitéré sa candidature. L’Australie serait soutenue par plus de pays que la Turquie, selon Climate Home News : au moins 23 sur les 29 pays du groupe régional, selon The Guardian. La décision formelle sur le pays hôte de la COP-31 devra être prise à Belém car la COP-31 c’est l’année prochaine. Par ailleurs, la future Présidence de la COP-31 devra travailler étroitement avec la Présidence de la COP-30 (Brésil) pendant les 12 mois à venir afin de préparer judicieusement la COP-31, en s’appuyant sur les résultats de Belém. D’abord, les 29 pays du groupe régional devront donc parvenir à un consensus entre eux sur leur candidat à Belém. Ensuite leur choix de pays hôte candidat sera soumis pour approbation formelle par l’ensemble des Parties de la COP. La question d’une Présidence partagée Australie-Turquie a été évoquée dans une tentative de dégager un compromis sur cette impasse politique. Ainsi, en marge de la 80e Assemblée générale de l’ONU (UNGA-80) à New York fin septembre 2025, le Ministre du climat de la Turquie, Murat Kurum, a évoqué la possibilité de trouver une solution « innovante » par laquelle les deux candidats pourraient partager la Présidence. L’Australie et la Turquie sont en train « d’étudier les options avec le soutien du Secrétariat de la CCNUCC », selon The Guardian Quoi qu’il en soit, si les 29 Parties ne parviennent pas à un consensus, c’est à Bonn que la COP-31 se tiendra – le siège de la CCNUCC. Selon l’Energy & Climate Intelligence Unit (ECIU), centre de réflexion britannique qui suit les COP depuis de nombreuses années, la Présidence de la COP-30 a désigné un expert pour tenter de trouver une solution à ce bras de fer et d’accélérer une décision finale. Selon Carbon Brief (Belém Briefing | Day 2), qui cite les propos d’un membre de la délégation australienne, le bras de fer entre l’Australie et la Turquie ne sera probablement pas résolu avant la fin de la COP-30. Il est peu probable qu’une solution soit trouvée avant l’arrivée des Ministres pour mener les discussions finales et opérer les arbitrages politiques la semaine prochaine. A noter enfin que dans un article publié le 10 novembre 2025, le quotidien australien, The Sydney Morning Herald, a conseillé l’Australie d’abandonner sa candidature pour accueillir la COP-31 et de laisser la place à la Turquie. Selon la rotation des cinq groupes régionaux de l’ONU : la COP-32 aura lieu en 2027 en Afrique (6% des émissions mondiales, source : PNUE, Emissions Gap Report 2024, 24 oct. 2024, page V). Le choix du pays hôte candidat de la COP-32 doit se faire par consensus au sein du groupe régional Afrique (54 pays), et après il doit être soumis pour approbation formelle par l’ensemble des Parties à la COP, soit à la COP-30 (Belém), soit à la COP-31. Hier, mardi 11 novembre 2025, le groupe régional de l’Afrique est parvenu à un consensus sur son pays candidat pour accueillir la COP-32 : l’Ethiopie (selon Climate Home News). La COP-32 devrait donc avoir lieu à Addis Abeba sous réserve du vote des Parties en plénière de la COP-30. L’Ethiopie avait officiellement annoncé son souhait d’accueillir la COP-30 lors du 2e sommet africain sur le climat (8-10 sept. 2025) dont elle était le pays hôte. Depuis le début des COP (1995), cinq ont eu lieu en Afrique, dont deux au Maroc : Source : Climate Home News, 6 mars 2025 Le choix de l’Ethiopie comme candidat du groupe régional de l’Afrique intervient après une première manifestation d’intérêt de la part du Nigeria. Ainsi, le 6 mars 2025, lors d’un colloque à Lagos, Nigeria, le Ministère de l’Environnement nigérien s’était montré favorable à l’accueil de la COP-32 à Lagos en 2027. Lors du 2e sommet africain sur le climat à Addis Abeba (8-10 sept. 2025), des représentants nigériens avaient indiqué que l’Ethiopie était mieux préparée en termes de capacité et d’infrastructure pour accueillir la COP-32 que le Nigeria. CCNUCC/UNFCCC Page d’accueil du site de la CCNUCC Page du site de la CCNUCC consacrée à la COP-30 Les cinq sessions de négociation Note informelle conjointe, rédigée par le co-Président du SBSTA et le co-Président du SBI en amont des sessions SB-63, et publiée le 31 octobre 2025. Cette note propose la démarche et la méthode à suivre lors de ces sessions du 10 au 14 novembre 2025 (organisation et programme) Programme global de la Conférence (overview schedule, version du 4 nov. 2025) Cette année, en raison des contraintes budgétaires, le programme jour par jour en détail est supprimé mais les réunions du jour sont listées ici Liste des évènements parallèles (side events) à Belém CCNUCC : Nationally determined contributions under the Paris Agreement. Synthesis report by the secretariat | UNFCCC, 28 octobre 2025 Registre des stratégies bas-carbone 2050 (Long term strategies ou LTS) Les premiers rapports biennaux en matière de transparence (BTR) CCNUCC : Biennial transparency reports and national inventory reports – Synthesis report by the secretariat, 31 octobre 2025 CCNUCC : Progress in the process to formulate and implement national adaptation plans – Report by the secretariat, 21 octobre 2025 Présidence brésilienne Site web de la Présidence brésilienne Communiqué de la Présidence sur la séquence de haut niveau (sommer sur le climat), publié le 24 oct. 2025 Suivi et analyses réalisés et publiés par des institutions politiques, instituts de recherche et cercles de réflexion : Couverture quotidienne de la Conférence par l’Institut International du Développement Durable (IISD) Parlement européen (2025). The COP30 Climate Change Conference Part I: Framework of COP negotiations and main expected issues, octobre 2025 Carbon Brief : Interactive: Tracking negotiating texts at the COP30 climate summit, 7 novembre 2025. Carbon Brief, site britannique spécialisé en matière de climat, publie la version 2025 de son outil de suivi interactif annuel qui présentera les avancées ou l’absence d’avancées des différents volets de négociation à la COP-30. Il montrera le sujet, la nature du texte, la date et l’heure de sa publication, le nombre de pages, le nombre d’options et de crochets (ceux-ci indiquant des éléments de texte non encore tranchés et que donc il n’y a pas encore consensus sur le choix des options ou la formulation de texte), s’il y a consensus ou accord intégral (en vert) ou absence de consensus (en rouge). Carbon Brief : Interactive: Who wants what at the COP30 climate change summit, 5 novembre 2025. Tableau interactif présentant les positions des différents pays et groupes de négociation sur les volets clés des négociations, ainsi que sur les questions clés dans le cadre de ces volets.[
L’objectif mondial sur l’adaptation (GGA)
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Le programme de travail sur la transition juste (Just Transition Work Programme ou JTWP)
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Vient de paraître

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Les émissions de GES liées à la production du froid : 2e bilan du PNUE
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Autres points forts de la deuxième journée
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Le pays hôte de la COP-31 : le bras de fer continue
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Le pays hôte de la COP-32 (2027)

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En savoir plus