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Adaptation Atténuation CCNUCC et Accord de Paris Energie Fiscalité, coûts et économie Politique et règlementation
Publié le 17 novembre 2025

Journal de la COP-30 | Jour 7 : 17 novembre

Par : Mark Tuddenham

Modifié le : 28/11/2025
Réf . : 2025_11_12

Retrouvez les documents de référence qui permettent de comprendre les enjeux de la COP de Belém et de suivre ses négociations :

© UN Climate Change – Kiara Worth

Pas de négociations dimanche 16 novembre, le Journal de la COP passe du Jour 6 (15 novembre) au Jour 7 (17 novembre).

Cet article a été mis à jour mardi 18 novembre 2025 à 12h00 pour ajouter des informations dans les sections ci-dessous « Retour sur la septième journée »

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Sommaire


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Programme de la septième journée

Début de la deuxième semaine : les négociations vont entrer dans le dur…sous le pilotage de la Présidence

La journée du lundi 17 novembre marque le début de la 2e semaine des négociations. Après la clôture des négociations techniques par le SBSTA et le SBI à 14h03 heure locale (18h03 heure française) samedi 15 novembre 2025, la Conférence est entrée dans sa phase décisive avec la participation des Ministres pour la prise de décision et les arbitrages politiques durant cette 2e semaine. Les Ministres doivent à la fois renforcer les quelques avancées de la première semaine et résoudre les importants points de blocage, tout en envoyant des signaux politiques forts, notamment sur :

  • les modalités du dialogue sur la mise en œuvre des résultats du Bilan mondial (Global Stocktake ou GST),
  • le rapport sur le dialogue annuel sur la mise en œuvre des résultats du GST,
  • les éléments procéduraux et logistiques du processus GST,
  • l’objectif mondial sur l’adaptation et les indicateurs de suivi des 7 sous-objectifs qualitatifs thématiques et des quatre sous-objectifs en matière de gouvernance,
  • le programme de travail sur la transition juste,
  • le financement climat et notamment la proposition du groupe G77+Chine de fixer un nouvel objectif de financement de l’adaptation pour 2030 (triplement des niveaux de 2022 pour atteindre 120 Md$/an en 2030)
  • le programme visant à renforcer l’ambition et la mise en œuvre de l’atténuation (MWP).

Par ailleurs, d’autres sujets à forts enjeux, hautement épineux et qui ne sont pas inscrits aux ordres du jour ni de la COP-30, ni de la CMA-7 devront être traités : par exemple, comment répondre [collectivement] à l’écart en matière d’ambition des NDC 3.0 par rapport à la science (trajectoire d’émissions de GES en 2030-2035 compatible avec l’objectif +1,5 °C) et au déficit de mise en œuvre de l’action climat des Parties ?

Il reste officiellement cinq jours pour aboutir à un accord final global sur les décisions relatives à ces sujets, et surtout sur le projet de texte concernant l’objectif mondial en matière d’adaptation et sur chacun des trois projets de texte concernant les trois sous-volets du bilan mondial (voir ci-dessus). Dans les prochains jours, les négociations sur ces sujets épineux risquent donc d’être âpres, voire clivants en ce qui concerne celui du bilan mondial. Quoi qu’il en soit, en ce début de la deuxième semaine des négociations, le sujet de l’adaptation est clairement l’enjeu n°1 de la COP-30 ou plutôt de la CMA-7.

Fort de son expérience solide en diplomatie climat, le Président de la COP-30, André Aranha Corrêa do Lago, Secrétaire chargé du Climat, de l’Energie et l’Environnement auprès du Ministère des Affaires étrangères, doit désormais pleinement assumer son rôle de Président de la Conférence, en pilotant habilement les négociations et les consultations politiques, tant formelles qu’informelles, en jouant un rôle de facilitateur, voire de médiateur auprès de toutes les Parties pour, d’une part, rapprocher les points de vue et positions divergents afin de dégager un consensus global sur les projets de décision et, d’autre part, rester à l’écoute des préoccupations, des situations nationales et des attentes de chaque Partie, sans pour autant défendre aucune position particulière.

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Le mode de travail de la 2e semaine de négociations

Samedi 15 novembre 2025 lors de la plénière pour faire le point, le président de la COP-30, André Corrêa do Lago, a informé les délégués des prochaines étapes pendant la deuxième semaine de la conférence. Il a expliqué que les négociations se poursuivraient selon trois axes qui s’éclaireront mutuellement :

  • des consultations ministérielles sur les questions qui bénéficieraient d’un pilotage politique ;
  • la poursuite des travaux techniques sur les questions en suspens, qui s’achèveront le mardi 18 novembre ; et
  • la poursuite des consultations de la présidence sur les sujets clivants, y compris sur la coopération avec d’autres organisations internationales.

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Consultations ministérielles en binôme

Les consultations ministérielles porteront sur sept sujets :

  • les questions relatives au bilan mondial (Global Stocktake ou GST), co-animées par Andreas Bjelland Eriksen (Norvège) et un autre ministre qui reste à confirmer ;
  • l’objectif mondial en matière d’adaptation, co-animées par Rohey John Manjang (Gambie) et Jochen Flasbarth (Allemagne) ;
  • le financement, co-animées par Ed Miliband (Royaume-Uni) et Deborah Mlongo Barasa (Kenya) ;
  • l’atténuation, co-animée par Sara Aagesen (Espagne) et Wael Aboulmagd (Égypte) ;
  • la transition juste, co-animée par Alicia Bárcena (Mexique) et Krzysztof Bolesta (Pologne) ;
  • les technologies, co-animées par Chris Bowen (Australie) et Bhupender Yadav (Inde) ; et
  • le genre, co-animées par Maisa Rojas (Chili) et Helena Dyrssen (Suède).

A noter que cette année, le nombre de consultations ministérielles en binôme est plus important que l’année dernière lors de la COP-29 à Bakou où il y en avait quatre.

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Consultations de la Présidence

Les consultations de la présidence se poursuivront sur les quatre sujets complexes et épineux que le Président de la COP-30 avait promis de mener dans le cadre du compromis qu’il a pu dégager avec les Parties et groupes de Parties ayant proposé d’ajouter ces sujets à l’ordre du jour formel des négociations :

  • la mise en œuvre de l’article 9.1 de l’Accord de Paris (obligation des pays développés de fournir un financement) : proposition de sujet supplémentaire à inscrire à l’ordre du jour soumise conjointement par le groupe de pays partageant la même vision (LMDC) et le groupe arabe ;
  • les mesures unilatérales restrictives pour le commerce liées au climat : proposition de sujet supplémentaire à inscrire à l’ordre du jour soumise conjointement par le groupe de pays partageant la même vision (LMDC) et le groupe arabe ;
  • répondre [collectivement] au rapport de synthèse du Secrétariat de la CCNUCC sur les NDC et réduire l’écart en matière d’ambition +1,5°C et de mise en œuvre : proposition de sujet supplémentaire à inscrire à l’ordre du jour soumise par l’alliance des petits Etats insulaires (AOSIS) ; et
  • la synthèse des rapports biennaux sur la transparence (BTR) : proposition de sujet supplémentaire à inscrire à l’ordre du jour soumise par l’UE.

Par ailleurs, le président do Lago a indiqué que les points de vue exprimés par les Parties jusqu’à présent sur ces quatre sujets seront consignés dans une note de synthèse qu’il rédigera. Celle-ci servira de base pour structurer la suite des discussions. Il a promis qu’il publierait cette note dimanche 16 novembre., mais n’a pas précisé le statut de cette note.

Le président do Lago a ensuite annoncé qu’il convoquerait un « mutirão » au niveau ministériel et des chefs de délégation au début de la deuxième semaine, après avoir entendu les comptes rendus des co-facilitateurs ministériels. Les Parties ont donné leur feu vert à cette approche. Etant donné l’heure tardive de la plénière, il a clôturé la réunion sans donner la parole au Parties pour qu’elles expriment leurs points de vue.

Voir page du site de la CCNUCC sur les consultations de la Présidence et les consultations ministérielles.

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Publication par le Président de la COP-30 de la note de synthèse des consultations présidentielles

Dans la nuit de dimanche 16 à lundi 17 novembre 2025, la Présidence a publié la note de synthèse des consultations qu’elle a menées au cours de la première semaine de la Conférence de Belém sur les quatre sujets à forts enjeux et hautement épineux (voir ci-dessous). L’objet de cet exercice était de trouver des terrains d’entente auprès des Parties sur ces quatre sujets qui, tout en n’étant pas inscrits à l’ordre du jour formel des négociations, pèsent cependant très fortement et constituent d’importantes pierres d’achoppement dans les discussions à Belém.

Ce document vise à résumer les points clés reçus et entendus de la part des Parties dans leurs contributions écrites et lors des consultations de la Présidence. La Présidence a constaté un degré élevé de convergence et d’alignement dans les contributions écrites et orales. Elle estime que cette synthèse pourrait donner un premier aperçu de ce sur quoi l’ensemble des consultations entre les Parties pourrait déboucher.

Le Président a proposé un cadre de référence pour les prochaines étapes sur la base des recommandations des Parties :

  • message fort en faveur du multilatéralisme, des populations et de l’accélération de la mise en œuvre ,
  • COP de la vérité,
  • transition des négociations à la mise en œuvre,
  • renforcement significatif de la coopération internationale pour accélérer la mise en œuvre,
  • respect total de la Convention, du Protocole de Kyoto et de l’Accord de Paris – leur objectif, leurs objectifs à long terme, leurs principes et leurs dispositions, ainsi que leur architecture et leur cycle politique,
  • aucune nouvelle obligation/engagement au-delà des instruments et des décisions convenues,
  • développement durable, élimination de la pauvreté et lutte contre les inégalités,
  • action climatique et impacts liés au développement durable,
  • population – rôle important et engagement actif des acteurs non-étatiques.

Ensuite, il regroupe les résultats des consultations autour de trois grands thèmes :

  • 10 ans après Paris,
  • passer des négociations à la mise en œuvre,
  • répondre à l’urgence : accélérer la mise en œuvre, la solidarité et la coopération internationale (notamment avec les autres Conventions clés, à savoir la Convention sur la biodiversité et la Convention sur la désertification).

Enfin, la note de synthèse propose quatre ensembles d’options (voir ci-après). Cette note ressemble à s’y méprendre à la base d’une future décision chapeau de la Présidence de la COP-30 :

A) Options (complémentaires ou alternatives, selon ce que les Parties jugent approprié)

  1. Décision mutirão,
  2. Action axée sur la mission,
  3. Plan d’action mondial,
  4. Plan d’actions,
  5. Plan de mise en œuvre.

B) Options (complémentaires ou alternatives, selon ce que les Parties jugent approprié)

  1. Programme de travail et plan d’action de Belém sur trois ans pour la mise en œuvre de l’article 9.1, triplement du financement de l’adaptation, établissement d’accords équitables de répartition des charges.
  2. Atteinte de l’objectif de 100 Md$/an en 2022, le NCQG couvre entièrement l’engagement des pays développés à fournir un soutien aux pays en développement. Saluer les efforts visant à réformer l’architecture financière internationale, y compris la réforme des banques multilatérales de développement afin de renforcer leur rôle dans l’action climatique.
  3. Réaffirmer le NCQG et résoudre d’accélérer la mise en œuvre, les pays développés prenant l’initiative de fournir 300 milliards. Prendre note de la « Feuille de route de Bakou à Belém vers 1 300 Md$/an ». Renouveler l’engagement de tripler les flux sortants des entités opérationnelles.

C) Options (complémentaires ou alternatives, selon ce que les Parties jugent approprié)

  1. Mettre en œuvre et rendre opérationnel l’article 3.5 de la Convention Climat, notamment par le biais d’un dialogue annuel sur les mesures commerciales unilatérales restrictives liées au changement climatique.
  2. Les discussions relatives aux incidences transfrontalières des politiques climatiques continueront d’être traitées dans le cadre du forum sur les mesures de riposte, en mettant l’accent à court terme sur la coopération internationale et les normes vertes/bas-carbone.
  3. Organiser des tables rondes sur le lien entre le commerce et les changements climatiques en 2026 et 2027, dont les résultats serviront de contributions à la GST-2.
  4. Les Parties qui introduisent une mesure commerciale liée au climat (par exemple, des normes vertes) pour des consultations dans le cadre de la CCNUCC (rôle potentiel de l’OMC, de la CNUCED, etc.)
  5. Créer une plateforme sur les mesures commerciales liées au climat afin de comprendre les impacts transfrontaliers sur les pays en développement.

D) Options (complémentaires ou alternatives, selon ce que les Parties jugent approprié)

  1. Examen annuel, dans le cadre de l’Accord de Paris, des rapports annuels sur les NDC et des rapports biennaux sur la transparence (BTR). Etude des opportunités, des obstacles et des facteurs favorables à la réalisation des efforts mondiaux convenus dans le cadre du premier bilan mondial (GST-1), notamment en triplant les énergies renouvelables et en doublant l’efficacité énergétique d’ici 2030 ; accélération des mesures visant à abandonner les combustibles fossiles, à mettre fin à la déforestation et à inverser la tendance. Lien vers le programme mondial d’actions climat (Action Agenda).
  2. Présidence de la COP30, afin de redynamiser la Mission 1,5 ; travailler de manière inclusive avec les Parties, les acteurs infranationaux, la société civile et le secteur privé, afin d’élaborer un plan d’action +1,5°C pour combler les lacunes en matière d’action et d’ambition avant 2030, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre des résultats du GST-1.
  3. Invite les présidences de la COP à élaborer la feuille de route XXXX afin d’identifier les possibilités d’accélérer la mise en œuvre, la coopération internationale et les investissements dans les NDC, afin de combler les lacunes ; convoquer une coalition des ministres du climat afin d’alimenter la feuille de route qui sera publiée avant la COP31 et présenter les conclusions lors de la table ronde annuelle de haut niveau sur les ambitions pour l’après-2030 lors de la COP31.
  4. Table ronde de haut niveau sur les lacunes en matière d’atténuation, d’adaptation et de financement en relation avec le « maintien en vie » de l’objectif de +1,5 °C.
  5. Examen dans le cadre du GST-2

Ces éléments pourraient constituer la base d’une future décision « chapeau » à Belém (voir ci-après). Les Parties décideront du sort de ces éléments dans le cadre des négociations de cette semaine.

Voir la note de synthèse de la Présidence de la COP-30.

Une décision « chapeau » est une décision, élaborée sous le pilotage de la Présidence, définissant une vision politique à portée large assortie de messages politiques, et couvrant tous les grands enjeux (allant donc au-delà des seuls sujets à l’ordre du jour), y compris ceux qui ne sont pas formellement inscrits à l’ordre du jour de la COP/CMA. Il s’agirait donc d’une déclaration politique non issue d’un mandat de négociation spécifique de la COP/CMA.

Des décisions chapeau ont déjà été adoptées par des COP précédentes, par exemple :

  • le Pacte de Glasgow pour le climat (décision 1/CP.26, 2021) qui constituait une grande avancée car il citait pour la première fois dans une décision de la COP le charbon (« élimination progressive du charbon… »)
  • le Chile-Madrid Time for Action (décision 1/CP.25, 2019).

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Séquence de haut niveau (High Level Segment ou HLS) : Ministres

17 – 18 nov. 2025 : 2e partie de la séquence de haut niveau.

10h-14h heure locale (soit 14h-18h heure française) : plénière – suivre en direct ;

15h-19h00 heure locale (soit 19h-23h heure française) plénière – suivre en direct.

La 2e partie de la séquence de haut niveau s’est tenue les 17-18 nov. 2025, avec la participation de Ministres ou de hauts fonctionnaires de 141 Parties (77 lundi 17 nov. et 64 mardi 18 nov.). Voir liste finale des Parties qui ont participé, version du 16 nov. 2025.

Il s’agit de Ministres chargés des négociations internationales sur le climat (selon les Etats : Ministres des Affaires étrangères, Ministres de du Climat et de l’Energie et/ou l’Environnement) ou des hauts fonctionnaires de ces 141 Parties à la CCNUCC qui ont prononcé une allocution nationale au nom de leur Chef d’Etat ou de Gouvernement.

Les allocutions des Ministres seront postées ici.

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Consultations informelles

Des consultations informelles vont être menées sur quatre volets de négociation :

  • le rapport de synthèse de l’atelier sur les communications biennales d’informations sur le financement climat au titre de l’article 9.5,
  • le dialogue sur le périmètre de l’article 2.1(c) (alignement des flux de financement mondiaux avec une trajectoire de développement bas carbone),
  • le rapport du fonds pertes et préjudices,
  • le rapport du fonds vert pour le climat.

Voir rubrique « Negotiations » sur la page « Meetings at a glance ».

Le Citepa reviendra là-dessus dans la mise à jour de cet article « Retour sur la 7e journée ».

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Journées thématiques de la Présidence

En dehors des négociations officielles dans le cadre de la COP, de la CMA, de la CMP, du SBI et du SBSTA, la Présidence brésilienne a organisé cinq double-journées thématiques qui auront lieu durant la Conférence (comme le font tous les ans les Présidences des COP) :

17-18 nov. : forêts, océans, biodiversité, peuples indigènes, communautés locales et traditionnelles, enfants et jeunesse, santé, petites et moyennes entreprises.

Voir communiqué de la Présidence du 5 août 2025.

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État des négociations au début de la 2e semaine

Sur la base de leur outil de suivi des avancées ou de l’absence d’avancées des différents volets de négociation à la COP-30, Carbon Brief, site britannique spécialisé en matière de climat, vient de faire le point sur l’état des négociations en ce début de 2e semaine de Belém. A partir de leur outil de suivi, les experts de Carbon Brief ont élaboré le graphique ci-après :

Etat des négociations à la COP-30 : nombre de sujets à l’ordre du jour, par état des négociations

Leur outil de suivi montre le sujet, la nature du texte, la date et l’heure de sa publication, le nombre de pages, le nombre d’options et de crochets (ceux-ci indiquant des éléments de texte non encore tranchés et que donc il n’y a pas encore consensus sur le choix des options ou la formulation de texte) et l’état des négociations selon des codes couleurs :

  • vert : consensus ou accord intégral,
  • jaune : projet de texte,
  • orange : texte informel,
  • rouge : absence de consensus ou pas de texte,
  • gris : sujet reporté à 2026.

Au terme de la première semaine de négociations, sur les 117 sujets à l’ordre du jour des cinq organes de la CCNUCC (sujets de fond, hors sujets procéduraux comme l’ouverture des sessions ou l’élection des officiers,..,), 44 sujets à l’ordre du jour des cinq organes COP/CMA/CMP/SBSTA/SBI avaient fait l’objet d’un consensus et adoptés lors des plénières de samedi 15 novembre 2025. Une douzaine de sujets a été reportée à 2026 (soit aux sessions SB-64 à Bonn en juin 2026, soit à la COP-31/CMA-8/CMP-21/SBSTA-65/SBI-65), ce qui laisse une soixantaine de sujets à finaliser d’ici vendredi 21 novembre 2025.

Sources : Carbon BriefInteractive: Tracking negotiating texts at the COP30 climate summit + posts sur le fil Whatsapp CB at Belém, 12 et 17 nov. 2025.

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Dans les coulisses

Pays hôte de la COP-31

Pour des éléments de contexte, lire la section « Le pays hôte de la COP-31 : le bras de fer continue » dans notre Journal de la COP-30 | Jour 2.

Selon Le Monde, le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a rejeté, lundi 17 novembre 2025, la proposition de la Turquie de coorganiser la COP-31(2026), que Canberra souhaite voir se tenir à Adélaïde (candidature conjointe avec les pays du Pacifique). (source : Le Monde, 17 nov. 2025).

Puisque les deux pays candidats sont dans une impasse politique, aucun des deux ne souhaitant céder la place à l’autre, la question d’une présidence partagée Australie-Turquie avait été évoquée dans une tentative de dégager un compromis. Ainsi, en marge de la 80e Assemblée générale de l’ONU (UNGA-80) à New York fin septembre 2025, le ministre du Climat de la Turquie, Murat Kurum, avait évoqué la possibilité de trouver une solution « innovante » par laquelle les deux candidats pourraient partager la présidence. L’Australie et la Turquie étaient en train « d’étudier les options avec le soutien du Secrétariat de la CCNUCC », selon le quotidien britannique The Guardian.

Le Monde cite Anthony Albanese : « Non, nous ne serons pas co-hôtes », qui rappelle que la coorganisation « n’est pas prévue » par les règles de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. « Ce n’est pas une option et les gens ont conscience que ce n’est pas une option, c’est pourquoi cela a été écarté », a ajouté le Premier ministre.

La décision formelle sur le pays hôte de la COP-31 devra être prise à Belém car la COP-31 c’est l’année prochaine. Quoi qu’il en soit, si les 29 Parties du groupe régional de l’ONU « Europe de l’Ouest et autres États » ne parviennent pas à un consensus, c’est à Bonn que la COP-31 se tiendra – le siège de la CCNUCC.

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Retour sur la septième journée

Point par la Présidence sur le lancement de la deuxième semaine

A midi, lundi 17 novembre 2025, le Président de la COP 30, André Corrêa do Lago, a réitéré l’engagement de la Présidence en faveur de la transparence et de la mise en place d’un espace sûr pour les négociations. M. Corrêa do Lago a exhorté les Parties à terminer leurs travaux avant mardi 18 novembre au soir, afin que la séance plénière de clôture puisse se tenir mercredi 19 novembre, tout en mentionnant la possibilité de poursuivre jusqu’au vendredi 21 novembre. Il a donc exhorté les Parties à « passer en mode groupes de travail (« task force mode ») ».

La note de synthèse qu’il a élaborée sur la base des résultats des consultations de la Présidence sur les quatre sujets complexes et épineux (voir plus haut) servira de base de ce que pourrait devenir une déclaration politique avalisée par les Ministres sous forme de décision chapeau. La note de synthèse rassemble des points de vue divergents sur ces quatre sujets « orphelins » (c’est-à-dire qu’ils ne sont pas inscrits à l’ordre du formel de la COP-30, ni de la CMA-7. Lors d’une conférence de presse, il a indiqué aux journalistes qu’il présenterait une première version d’un projet de décision chapeau aux Ministres mardi 18 novembre dans l’après-midi. Il a ajouté qu’il compte élaborer deux « paquets » cette semaine, le premier portant sur ces quatre sujets orphelins et les sujets qui y sont associés, tels que l’adaptation et la transition juste, et un deuxième paquet pour les autres sujets.

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Consultations de la Présidence sur les autres sujets

Voir plus haut pour plus de détails sur ces quatre sujets.

Dans la matinée, Túlio Andrade de la Présidence de la COP 30, a présenté la note de synthèse sur les consultations menées jusqu’à présent (lire notre Journal de la COP-30 | Jour 7) et a invité les participants à faire part de leurs commentaires. Voici une sélection de ces commentaires :

  • de nombreuses Parties ont soutenu l’option consistant à aboutir à un résultat ou à un ensemble de mesures sous la forme d’une « décision mutirão» (c’est-à-dire un genre de décision « chapeau » – voir plus haut),
  • concernant le cadre, le groupe arabe, le groupe des pays en développement partageant la même vision (LMDC) et le groupe africain se sont prononcés pour une référence plus forte au principe des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives (CBDR-RC),
  • l’alliance des petits Etats insulaires (AOSIS) a appelé à une action accélérée au cours de cette décennie afin de limiter l’ampleur et la durée d’un dépassement du seuil +1,5°C,
  • le groupe d’intégrité environnementale (EIG) et le Panama ont suggéré de renforcer la référence à la science,
  • la Géorgie s’est prononcée pour une référence aux autres Conventions de Rio (Conventions sur la biodiversité et la désertification),
  • Monaco et le Mexique ont appelé à faire référence à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) sur les obligations des États en matière de changement climatique (rendu le 23 juillet 2025),
  • le groupe LMDC s’est opposé à toute idée de mise en œuvre des résultats du bilan mondial (Global Stocktake) et, avec le groupe africain, s’est opposé à tout dialogue sur les NDC et les rapports biennaux sur la transparence (BTR),
  • Le groupe LMDC le groupe arabe et le groupe africain se sont opposés au fait de « cibler » des secteurs spécifiques, tels que le secteur de l’énergie,
  • l’AOSIS a souligné l’importance du financement de l’adaptation,
  • l’UE s’est opposée à tout processus exigeant des Parties qu’elles rendent compte des mesures commerciales liées au climat ou des mesures climatiques liées au commerce [sous-entendu notamment le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières mis en place par l’UE, MACF ou CBAM en anglais].

Source : IISD, 18 nov. 2025.

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Prochaines étapes : la Présidence a précisé qu’elle élaborerait une nouvelle version de cette note de synthèse sous forme d’une « décision mutirão » et qu’elle approfondirait les éléments textuels dans la note de synthèse initiale pour fournir plus de détails. Elle a invité les Parties à soumettre des contributions écrites afin d’éclairer cette révision.

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Mobilisation « mutirão » autour d’un « paquet » de Belém

Dans l’après-midi, Túlio Andrade a expliqué que ces consultations se concentreraient sur les priorités des Parties pour une « décision mutirão », ainsi que sur les principaux sujets en suspens que les Parties considèrent comme importants pour un résultat final équilibré de la COP 30. Il a exhorté les Parties à s’efforcer de conclure tous les travaux avant mercredi 19 novembre.

Le Président do Lago a ajouté que la Présidence propose d’achever une partie importante de leur travail d’ici mardi soir (18 nov.) afin qu’une séance plénière puisse avoir lieu en milieu de semaine pour adopter le paquet politique de Belém. Dans le cadre du « mutirão », il propose d’accorder la priorité aux sujets interdépendants et liées entre eux (les quatre sujets clivants), à l’exception des sujets qui nécessitent un travail technique pouvant être traité de manière autonome :

  • décision du « mutirão»,
  • l’objectif mondial sur l’adaptation (GGA),
  • le programme de travail pour une transition juste (JTWP),
  • le programme de travail sur l’atténuation (MWP),
  • les plans nationaux d’adaptation (NAP),
  • le bilan mondial (Global Stocktake),
  • l’article 9.5 (rapports financiers ex ante),
  • l’article 2.1c (alignement des flux financiers),
  • les rapports du Fonds vert pour le climat (GCF) et du Fonds pour l’environnement mondial (GEF),
  • le rapport et les questions liées au Fonds d’adaptation,
  • l’article 13 (rapportage au titre du cadre de transparence renforcée).

Il a ajouté que s’il le faut, « nous allons continuer le travail jusqu’au 21 novembre – ensemble ». Il vise à finaliser tous les autres travaux vendredi 21 novembre 2025.

Il a ensuite demandé aux Parties de faire part de leurs points de vue sur ces sujets clés. Ceux-ci sont repris dans sa 11e lettre aux Parties diffusée lundi 17 novembre 2025.

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Parmi les demandes des Parties :

  • des garanties pour que les indicateurs GGA ne font pas passer la charge du financement aux pays en développement, le groupe africain s’opposant au suivi des allocations budgétaires nationales pour l’adaptation ;
  • des feuilles de route pour la coopération sectorielle, l’EIG proposant des feuilles de route sur la transition énergétique et les forêts ;
  • un résultat sur les forêts, la Papouasie-Nouvelle-Guinée soulignant son intention de soumettre un projet de texte visant à inverser la déforestation mondiale d’ici 2030, accompagné de moyens de mise en œuvre ;
  • la mise à disposition d’un financement accéléré pour la mise en œuvre des NAP d’ici 2030 ;
  • la mobilisation de financements climat provenant de toutes les sources, et non seulement des financements publics ;
  • le soutien à toutes les trajectoires d’adaptation, et non seulement à l’adaptation transformationnelle ;
  • l’intégration systématique de la santé dans les processus de la CCNUCC ; et
  • la prise en compte des priorités des montagnes.

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En réponse aux questions des Parties, la Présidence a précisé que ces consultations ne remplaceront pas les consultations techniques sur ces sujets, mais visent plutôt à garantir un équilibre global des résultats finaux de la COP 30.

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La Présidence a également poursuivi les consultations sur les sujets « montagnes et changement climatique » et sur « les besoins particuliers de l’Afrique », et « la coopération avec d’autres organisations internationales ». Ce dernier sujet porte notamment le rapprochement ou du moins une meilleure coopération avec les deux autres Convention de Rio (biodiversité et désertification).

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Coopération avec d’autres organisations internationales

Ce sujet de négociation porte notamment sur le rapprochement ou du moins une meilleure coopération avec les deux autres Convention de Rio (biodiversité et désertification). Il englobe l’objectif propulsé par le Président de la COP-30 de renforcer les synergies entre ces trois Conventions de Rio, voire de rapprocher les travaux respectifs afin d’améliorer l’efficacité de ces trois instruments juridiques dont les trois sujets sont étroitement imbriqués les uns aux autres.

Pour concrétiser cette démarche, l’un des quatre « cercles de leadership » lancés par le Président de la COP-30, est le « Cercle de Présidences [des COP] » réunissant toutes les Présidences depuis la COP-21 (France, Maroc, Iles Fidji, Pologne, Chili, Royaume-Uni, Egypte, Emirats et Azerbaïdjan). Les Présidences actuelles des Conventions sur la biodiversité (CDB) et sur la désertification (UNCCD) avaient été invitées à rejoindre ce Cercle de Présidences. Son mandat est de fournir à la Présidence de la COP-30 des conseils sur le processus politique (processus, mécanismes,…) et sur la mise en œuvre de l’action climat. Le Président du Cercle des Présidences est Laurent Fabius.

Lundi 17 novembre 2025, lors des consultations menées par Luiz de Andrade Filho de la Présidence de la COP-30, la Colombie, l’UE, le Royaume-Uni, le groupe d’intégrité environnementale (EIG), le Canada, Palau, l’Australie, le Panama et la Mongolie ont soutenu l’élaboration d’une note informelle qui reprend les points de vue exprimés jusqu’à présent. La Colombie a souligné que le texte devrait aborder les points suivants :

  • l’établissement d’un point à l’ordre du jour afin de faciliter la tenue de réunions régulières ;
  • le passage de discussions procédurales à des discussions de fond ;
  • la possibilité de formuler des recommandations sur la manière dont la coopération internationale peut éclairer la mise en œuvre de l’Accord de Paris ; et
  • l’amélioration de la communication entre les Conventions de Rio.

L’Arabie saoudite, la Russie, le groupe africain, l’Iraq et la Chine s’y sont opposés, soulignant le peu de temps disponible pour recueillir les points de vue et la nécessité de clarifier davantage la manière dont la coopération entre le Secrétariat et les organisations internationales se déroule. L’Argentine a rappelé que chacune des Conventions de Rio a son propre mandat et ses propres ressources financières.

Après un long débat, la Présidence a proposé de rendre compte aux Parties des prochaines étapes pour poursuivre les discussions au cours de cette session.

Voir la dernière version de la note informelle intitulée « les domaines d’intérêt » élaborée par les Présidents du SBSTA (version du 15 nov. 2025 @10h13, 11p).

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Consultations techniques

Fonds vert pour le climat (Green Climate Fund ou GCF)

Lors des consultations informelles de la COP/CMA co-facilitées par David Kaluba (Zambie), les Parties ont échangé leurs points de vue sur les deuxièmes versions des projets de décision de la COP et de la CMA.

En particulier, le groupe arabe a déploré le traitement injuste réservé à la demande d’Oman visant à obtenir un soutien dans le cadre du GCF pour un système d’alerte précoce, et a proposé un texte visant à obtenir une réponse sur les raisons du rejet.

Les co-facilitateurs ont indiqué qu’ils allaient élaborer une version révisée des projets de texte.

Contexte : le Fonds vert pour le Climat

Le Fonds vert pour le climat (Green Climate Fund ou GCF) est le plus grand fonds international dans le monde aujourd’hui en faveur du climat.

Son objectif est de soutenir les pays en développement pour qu’ils mettent en œuvre leurs obligations au titre de l’Accord de Paris. Le GCF a été créé par l’Accord de Copenhague (paragraphe 10), adopté dans le cadre de la Convention Climat (CCNUCC) au terme de la COP-15 (2009), et formalisé par les Accords de Cancun (décision 1/CP.16 paragraphe 102), adoptés au terme de la COP-16 (2010). Outil indispensable pour aider ces pays à s’engager dans les trajectoires bas-carbone et résilientes au dérèglement climatique, il a été désigné en 2011 par la COP-17 comme une entité opérationnelle du mécanisme financier de la Convention Climat (CCNUCC). Ainsi, le GCF est devenu partie intégrante de l’architecture de financement climat mondial.

Son objectif est de soutenir les projets, programmes, politiques et autres activités mises en œuvre par les pays en développement en matière de réduction des émissions de GES, d’adaptation au changement climatique, de renforcement des capacités, de développement et de transfert de technologies.

A Copenhague en 2009, les pays industrialisés se sont engagés à mobiliser collectivement 100 Md$ par an d’ici 2020 (cf. Accord de Copenhague, paragraphe 8), de sources tant publiques que privées, bilatérales et multilatérales et ce, pour financer des actions d’adaptation et d’atténuation dans les pays en développement dans le cadre d’une mise en oeuvre transparente. Cet objectif a été confirmé à Cancún. Une part importante de ce financement à l’horizon 2020 était censée passer par le GCF. Basé à Songdo, en Corée du Sud, le GCF est opérationnel depuis 2015.

  

Période de mobilisation initiale de ressources (2015-2019)

La première Conférence des donateurs a eu lieu du 17 au 20 novembre 2014 où la capitalisation du GCF a été débloquée : sous l’impulsion des Etats-Unis, de l’Allemagne et du Japon, 21 pays ont annoncé des contributions totalisant 10,3 Md$, soit plus que l’objectif initial de capitalisation minimale de 10 Md$ (source : CCNUCC, 20 novembre 2014). Sur ce montant, 8,3 Md$ ont été confirmés par des accords de contribution inconditionnelle et, après prise en compte des variations des taux de change, 7,2 Md$ ont pu être engagés pendant la période de mobilisation initiale de ressources (Initial Resource Mobilisation [IRM] Period) (2015-2019). Au total, 45 pays (dont la France), 3 régions et une ville (Paris) ont fourni des contributions au GCF pendant cette période. Parmi ces 45 pays figuraient neuf pays en développement (Chili, Colombie, Corée du Sud, Indonésie, Mexique, Mongolie, Panama, Pérou et Vietnam). A noter que les Etats-Unis n’avaient réellement fourni qu’un tiers du montant qu’ils avaient promis (soit 1 Md$ sur 3 Md$, source : GCF, état des engagements et contributions pour la mobilisation initiale de ressources au 31 octobre 2022), d’où l’écart initial de 2 Md$. En effet, Barack Obama, avait initialement promis 3 Md$ en 2014, mais n’a pu verser qu’un tiers, et son successeur, Donald Trump, a refusé de fournir les deux tiers restants (cf. son discours du 1er juin 2017 – lire notre dossier). Cependant, conformément à l’annonce du 20 avril 2023 du Président Joe Biden, les Etats-Unis se sont depuis engagés à fournir une contribution de 1 Md$, réduisant l’écart à 1 Md$ et portant le montant total confirmé pour la période 2015-2019 du GCF à 9,3 Md$ (source : GCF, état des engagements et contributions pour la premièree période de reconstution des ressources au 31 août 2023). Or, sachant que le Sénat américain est à majorité républicaine et que les Républicains ont regagné la majorité à la Chambre des Représentants lors des élections de mi-mandat en novembre 2022, il y a sans doute peu de chances que le Congrès donne son feu vert à cette enveloppe.

 

La première période de reconstitution (2020-2023)

Pour acter formellement les engagements des Etats (Pledging Conference) en matière de leurs contributions pour la première période de reconstitution (ou réabondement ou recapitalisation) des ressources (First Replenishment Period ou GCF-1) 2020-2023, la première conférence de reconstitution du GCF s’est tenue à Paris les 24-25 octobre 2019 (lire notre article). Le processus de la première reconstitution du GCF a été lancé en octobre 2018. Au total, 32 pays (dont la France) se sont engagés à contribuer un total de 9,87 Md$ au GCF pendant cette période, dont deux pays en développement (Corée du Sud et Indonésie). L’intégralité de ce montal total a été confirmée par des accords de contribution inconditionnelle (source : GCF, état des engagements et contributions pour la première période de reconstitution des ressources au 31 août 2023).

  

La 2e période de reconstitution du GCF (2024-2027)

La 2e période de reconstitution (ou réabondement) de ressources du GCF (2nd replenishment period ou GCF-2) s’étalera sur 2024-2027. Le processus de reconstitution GCF-2 a été lancé en juillet 2022 par le Conseil (Board) du GCF. Il a comporté une série de consultations et de réunions qui se terminent par une Conférence des donateurs (Pledging Conference) de haut niveau qui se tient le 5 octobre 2023 à Bonn. L’objet de cette Conférence est d’acter formellement les divers engagements de financement qu’ont déjà annoncé plusieurs Etats pour cette 2e période (voir ci-après). Il s’agit de la 2e Conférence des donateurs, la première ayant eu lieu à Paris les 24-25 octobre 2019 pour la première période de reconstitution (GCF-1, 2020-2023). La première période de reconstitution des ressources a permis de mobiliser 9,9 Md$ en 2019 (lire notre article).

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Chiffres clés

A ce jour (au 10 novembre 2025), le GCF dispose d’un portefeuille de 336 projets climat (atténuation, adaptation ou les deux) représentant 19,3 Md$ de ressources du GCF, ayant une valeur totale de 78,7,1 Md$ en tenant compte des co-financements publics et privés. A ce jour, le GCF a versé un total de 6,0 Md$ .

Le GCF a annoncé, le 10 novembre 2025, avoir récolté un total de 3,26Md$ de financement pour 2025, un nouveau record dépassant le précédent record du GCF de 2,9 Md$ de en 2021. Le GCF vise à atteindre 50 Md$ de ressources d’ici 2030.

Voir le tableau de bord du GCF.

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Engagements de financement totaux des pays contributeurs par période de reconstitution

Source : NRDC, page consultée le 5 nov. 2025

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Engagements en matière de contributions au GCF pour chaque période de reconstitution, par Etat contributeur (en Md$) (au 5 nov. 2025)

Source : NRDC, page consultée le 5 nov. 2025

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Fonds pertes et préjudices

Lors des consultations informelles de la COP, le co-facilitateur Daniel Lund (Fidji) a invité les Parties à faire part de leur avis sur le projet de texte.

Le groupe arabe a souligné la nécessité de rappeler que tous les pays en développement ont accès aux ressources du Fonds et d’exhorter les pays développés à continuer de fournir un soutien pour les pertes et dommages.

L’AOSIS a demandé la mise en place de modalités d’accès direct via un mécanisme de soutien budgétaire direct. L’UE a proposé de noter que la COP attend avec impatience que le Conseil du GCF mette en œuvre les modalités d’accès direct lors de sa prochaine réunion. L’UE a déclaré qu’elle travaillerait avec l’AILAC à la rédaction d’un texte sur la conversion, en versements réels, des engagements prios par les Parties en matière de contributions au GCF (mais non encore versés) afin de favoriser l’allocation des ressources dans le cadre des modalités de mise en œuvre de la Barbade (lire notre Journal de la COP-30 | Jour 1).

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Communication d’informations sur le financement climat (article 9.5)

Pour des éléments de contexte, lire notre Journal de la COP-30 | Jour 4.

Lors des consultations informelles dans le cadre de la CMA co-facilitées par Isobel Bartholomew (Royaume-Uni), les Parties ont chargé les co-facilitateurs de rationaliser le projet de texte.

Des consultations informelles sur ce sujet ont également été menées dans le cadre de la COP.

Après avoir entendu les points de vue exprimés dans le cadre de la CMA et de la COP, les co-facilitateurs ont indiqué qu’ils allaient rationaliser les deux projets de texte.

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Alignement des flux financiers mondiaux (article 2.1(c))

Pour des éléments de contexte, lire notre Journal de la COP-30 | Jour 4.

Lors des consultations informelles, le co-facilitateur Zaheer Fakir (Emirats arabes unis) a invité les Parties à faire part de leur avis sur le projet de texte. Parmi les aspects abordés figurent le calendrier des futurs travaux et une éventuelle plateforme pour accélérer le financement, promouvoir la coopération et renforcer l’alignement des flux de financement. Après avoir entendu les points de vue exprimés, les co-facilitateurs ont indiqué qu’ils allaient élaborer une version révisée du projet de texte.

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Approches coopératives (article 6.2)

Pour des éléments de contexte, lire notre Journal de la COP-30 | Jour 1.

Au cours des consultations informelles dans le cadre de la CMA co-facilitées par Peer Stiansen (Norvège) et Pacifica Achieng Ogola (Kenya), les Parties ont partagé leurs réflexions sur le projet de texte. Parmi les aspects abordés figurent le renforcement des capacités pour la mise en œuvre des recommandations au titre de l’article 6.2, des revues techniques réalisées par des experts, le registre international. Après avoir entendu les points de vue exprimés, les co-facilitateurs ont indiqué qu’ils allaient élaborer une version révisée du projet de texte.

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Dialogue sur la mise en œuvre des résultats du Bilan mondial Global Stocktake ou GST (décision 1/CMA.5 § 97)

Pour des éléments de contexte, se reporter au Guide du Citepa pour mieux comprendre la COP-30.

Il s’agit sans doute d’un des sujets de négociation les plus difficiles et clivants à Belém, comme à Bakou l’année dernière d’ailleurs.

Lors des consultations informelles dans le cadre de la CMA, le co-facilitateur Ricardo Marshall (Barbade) a invité les Parties à faire part de leur avis sur le périmètre, le calendrier et les résultats attendus du dialogue. Les principaux débats ont porté sur le périmètre, avec quatre options principales reflétées dans la note informelle transmise par le SBI à la CMA (version du 13 nov. 2025 @ 10h00lire notre Journal de la COP-30 | Jour 6).

Citant les discussions menées lors des consultations informelles, l’AILAC a proposé une cinquième option selon laquelle le dialogue devrait chercher à identifier, aider à accélérer et soutenir les possibilités de mettre en œuvre la décision sur les résultats du bilan mondial (décision 1/CMA-5) d’une manière déterminée au niveau national, en reconnaissant le rôle central de la mise à disposition et de la mobilisation de financements, du renforcement des capacités et du développement et du transfert de technologies en tant que facteurs clés pour permettre l’élaboration et la mise en œuvre des NDC et des plans nationaux d’adaptation (NAP).

Le groupe LMDC a exprimé leur préoccupation concernant tous les éléments du projet de texte, notant qu’il fait double emploi avec le mandat du bilan mondial. Ils ont en outre signalé que le projet de texte s’écarte du cadrage du dialogue sur le financement, car il n’aborde pas les questions de permettre la mobilisation et la mise à disposition du financement. Ils ont notamment souligné l’importance d’identifier les lacunes, les besoins et les possibilités afin de renforcer la mise à disposition de financements adéquats et concessionnels.

L’AOSIS a soutenu l’idée d’un dialogue annuel jusqu’en 2028, avec un rapport de synthèse et une décision comme résultats.

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Programme de travail sur la transition juste (JTWP)

Pour des éléments de contexte sur le JTWP, se reporter au Guide du Citepa pour mieux comprendre la COP-30. Lire aussi notre Journal de la COP-30 | Jour 4

Au sein du groupe de contact du CMA coprésidé par Joseph Teo (Singapour), les Parties ont réfléchi à une nouvelle version du projet de texte.

Les pays ont exprimé des points de vue divergents, notamment sur :

  • la formulation du texte sur les droits de l’homme ;
  • les droits des peuples autochtones ;
  • la référence à la transition vers la sortie des combustibles fossiles ;
  • le rôle des combustibles de transition ;
  • la prise en compte des licences volontaires, de la mise en commun de brevets et des normes ouvertes dans le contexte des transferts de technologies ; et
  • le traitement des minéraux critiques, le GIE proposant, avec le soutien de diverses Parties et observateurs, de remplacer cette expression par « minéraux de transition ».

Le groupe G77+Chine a exigé que les mesures unilatérales de restriction pour le commerce liées au climat soient prises en compte, tandis que le groupe LMDC, le groupe arabe et la Russie ont appelé les Parties à rejeter ces mesures et ont proposé de créer un espace dans le cadre du JTWP pour discuter des mesures unilatérales. Les pays industrialisés s’y sont opposés, l’UE déclarant que la validation internationale des mesures de réponse prises par les Parties ne relevait pas du champ des discussions. L’UE a proposé d’aborder les restrictions à l’exportation des matières premières essentielles aux technologies et à l’énergie propres, si les mesures unilatérales devaient être examinées dans le cadre du JTWP.

Le Royaume-Uni, le Canada, la Norvège et le groupe EIG ont soutenu l’élaboration d’une boîte à outils sur la transition juste ainsi que de lignes directrices sur la question à l’intention des organes de la CCNUCC.

Les discussions se sont poursuivies dans le cadre de réunions informelles.

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Autres points forts de la septième journée

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La Corée du Sud a annoncé son adhésion à l’alliance pour la sortie du charbon

La Corée du Sud et le Bahreïn ont annoncé le 17 novembre 2025 qu’ils ont rejoint l’Alliance pour la sortie du charbon (Powering Past Coal Alliance ou PPCA), lancée par le Royaume-Uni et le Canada  le 16 novembre 2017 lors de la COP-23, ce qui porte désormais le nombre total de pays membres à 64. L’alliance compte également 52 autorités infranationales et 66 organisations.

Les partenaires de cette Alliance s’engagent notamment :

  • à éliminer progressivement, et selon leur propre calendrier, les centrales à charbon existantes non assortis de dispositifs de captage et stockage du CO2 (CSC),
  • à imposer un moratoire sur la construction de nouvelles centrales à charbon non assorties de dispositifs de CSC.

La Corée du Sud exploite le septième plus grand parc d’installations de production d’électricité à base de charbon dans le monde. Quant au Bahreïn, il n’a jamais eu de centrales à charbon et s’engage donc ainsi à ne pas en construire à l’avenir.

Outre le fait qu’aucune échéance commune d’élimination n’a été fixée, les pays membres de la PPCA représentent une faible part de la consommation mondiale de charbon. En effet, l’alliance ne compte pas, pour l’instant, certains grands pays producteurs et/ou consommateurs de charbon [Australie, Chine, Inde, Pologne,…]. Par ailleurs, les membres de l’alliance ne s’engagent pas à mettre fin au financement de la construction de centrales à charbon sans mise en œuvre de CSC, mais à le limiter.

Lire la déclaration des membres de l’Alliance | lire le communiqué du 17 nov. 2025.

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Annonces de contributions au fonds d’adaptation

Pour des éléments de contexte sur le fonds d’adaptation, lire notre Journal de la COP-30 | Jour 3

Lundi 17 novembre 2025, lors d’une réunion pour soulever des fonds pour alimenter le fonds d’adaptation, de nouveaux engagements de contributions totalisant 135 M$ ont été annoncés par huit pays et une région :

  • Allemagne : 69,3 M$,
  • Espagne : 23,1 M$,
  • Suède : 13,2 M$,
  • Irlande : 11,5 M$,
  • Luxembourg : 5,7 M$,
  • Suisse : 5,1 M$,
  • région de Wallonie (Belgique) : 3,4 M$,
  • Corée du Sud : 842 700 $,
  • Islande : 617 000 $.

A noter que le total des engagements annoncés pour 2025, soit 135 M$, ne représente que 45% de l’objectif minimal de mobilisation de ressources que le fonds s’est fixé la COP-30 (300 M$). C’est la troisième année consécutive que les objectifs que le fonds s’est fixés pour les COP-28, COP-29 et COP-30 n’ont pas été atteints.

Ce total des contributions annoncées lors de la COP-30 (133 d$) est plus que celui annoncé lors de la COP-29 (133 M$), mais moins que le total des contributions annoncées lors de la COP-28 à Dubaï en nov. 2023 (192 M$), lors de la COP-27 à Charm el-Cheikh en déc. 2022 (244 M$), et lors de la COP-26 à Glasgow en nov. 2021 (356 M$) (source : NRDC/Joe Thwaites d’après les engagements annoncés au cours l’année en question + lors de la COP en question, état au 17 nov. 2025).

Voir le site du fonds d’adaptation | Lire le communiqué du fonds du 17 nov. 2025.

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Les besoins réels de financement climat pour l’adaptation

Le 29 octobre 2025, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a publié son rapport annuel sur l’adaptation Adaptation Gap Report (à l’instar de son rapport annuel sur les émissions de GES, Emissions Gap Report). Ce rapport évalue l’écart entre les efforts consentis par les Etats pour s’adapter au dérèglement climatique (dont les flux de financement fournis par les pays industrialisés aux pays en développement) et les besoins réels nécessaires des pays en développement pour y faire face. Parmi ses conclusions :

  • les flux publics multilatéraux et bilatéraux de financement de l’adaptation vers les pays en développement se sont élevés à 26 Md$/an en 2023, contre 28 Md$ en 2022 et 22Md$ en 2021. Ces flux ont donc baissé de 7% entre 2022 et 2023, alors qu’entre 2021 et 2022, il s’agissait de la plus forte hausse interannuelle en termes absolus et relatifs depuis 2015, l’année d’adoption de l’Accord de Paris ;
  • cette évolution baissière 2022-2023 augure mal de l’atteinte de l’objectif de doublement du financement climat en 2025 (base 2019) fixé par le Pacte de Glasgow pour le climat en 2021 ;
  • selon le PNUE, les besoins réels en matière de financement de l’adaptation des pays en développement sont estimés dans une fourchette comprise entre 310 et 365 Md$/an d’ici 2035. La valeur basse de cette fourchette (310 Md$/an) repose sur des coûts modélisés alors que la valeur haute de la fourchette (365 Md$/an) est basée sur les besoins extrapolés exprimés dans les NDC et les Plans nationaux d’adaptation. Ces chiffres sont calculés en valeurs de 2023 et ne tiennent pas compte de l’inflation ;
  • l’écart en matière de financement de l’adaptation s’est creusé entre 2022 et 2023. Le PNUE estime désormais cet écart dans une fourchette comprise entre 284 et 339 Md$/an d’ici 2035, soit 12 à 14 fois les flux de financement actuels.

Voir rapport intégral | synthèse | communiqué (en français)

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Polémique sur l’attribution des fonds climat à des pays ayant un PIB élevé

Lors de la 8e réunion du Conseil d’administration du fonds vert pour le climat (GCF) (14-17 oct. 2025 à Bridgetown, Barbade), cinq pays industrialisés – le Royaume-Uni, la France, la Suède, la Suisse et le Danemark – s’étaient opposés à l’octroi d’une subvention de 15 M$ à Oman destinée à contribuer à financer un système d’alerte précoce dans ce pays.

Dix-huit pays membres du conseil d’administration – dont plusieurs pays industrialisés – souhaitaient accorder ces ressources à Oman, mais en raison des critères d’attribution très stricts du GCF, ils n’avaient pas obtenu gain de cause. Selon ces cinq pays industrialisés, Oman est un pays à revenu élevé dont le PIB par habitant est équivalent à celui de certains États membres de l’UE.

Ce différend a refait surface dans les discours des Ministres à la COP-30 lundi 17 novembre 2025, les pays en développement dénonçant la décision de ces cinq pays développés de refuser à Oman une subvention en raison de son PIB par habitant supérieur à la moyenne (source de ces informations : Climate Home News, COP-30 Bulletin Day 7, 17 nov. 2025).

PIB par habitant d’Oman par rapport à la France, la Bulgarie, la Chine et le monde

Source : Climate Home News, 17 nov. 2025 d’après la Banque mondiale

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Pour en savoir plus

CCNUCC/UNFCCC

Page d’accueil du site de la CCNUCC

Page du site de la CCNUCC consacrée à la COP-30

Les cinq sessions de négociation

Note informelle conjointe, rédigée par le co-Président du SBSTA et le co-Président du SBI en amont des sessions SB-63, et publiée le 31 octobre 2025. Cette note propose la démarche et la méthode à suivre lors de ces sessions du 10 au 14 novembre 2025 (organisation et programme)

Programme global de la Conférence (overview schedule, version du 4 nov. 2025)

Cette année, en raison des contraintes budgétaires, le programme jour par jour en détail est supprimé mais les réunions du jour sont listées ici

Liste des évènements parallèles (side events) à Belém

Registre des NDC

CCNUCC : Nationally determined contributions under the Paris Agreement. Synthesis report by the secretariat | UNFCCC, 28 octobre 2025

Registre des stratégies bas-carbone 2050 (Long term strategies ou LTS)

Les premiers rapports biennaux en matière de transparence (BTR)

CCNUCC : Biennial transparency reports and national inventory reports – Synthesis report by the secretariat, 31 octobre 2025

CCNUCC : Progress in the process to formulate and implement national adaptation plans – Report by the secretariat, 21 octobre 2025

Présidence brésilienne

Site web de la Présidence brésilienne

Communiqué de la Présidence sur la séquence de haut niveau (sommer sur le climat), publié le 24 oct. 2025

 

Suivi et analyses réalisés et publiés par des institutions politiques, instituts de recherche et cercles de réflexion :

Couverture quotidienne de la Conférence par l’Institut International du Développement Durable (IISD)

Carbon Brief : Interactive: Tracking negotiating texts at the COP30 climate summit, 7 novembre 2025. Carbon Brief, site britannique spécialisé en matière de climat, publie la version 2025 de son outil de suivi interactif annuel qui présentera les avancées ou l’absence d’avancées des différents volets de négociation à la COP-30. Il montrera le sujet, la nature du texte, la date et l’heure de sa publication, le nombre de pages, le nombre d’options et de crochets (ceux-ci indiquant des éléments de texte non encore tranchés et que donc il n’y a pas encore consensus sur le choix des options ou la formulation de texte), s’il y a consensus ou accord intégral (en vert) ou absence de consensus (en rouge).

Carbon Brief : Interactive: Who wants what at the COP30 climate change summit, 5 novembre 2025. Tableau interactif présentant les positions des différents pays et groupes de négociation sur les volets clés des négociations, ainsi que sur les questions clés dans le cadre de ces volets.

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Adaptation Atténuation CCNUCC et Accord de Paris Energie Fiscalité, coûts et économie Politique et règlementation