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Adaptation Atténuation CCNUCC et Accord de Paris Energie Fiscalité, coûts et économie Politique et règlementation
Publié le 18 novembre 2025

Journal de la COP-30 | Jour 8 : 18 novembre

Par : Mark Tuddenham

Modifié le : 20/11/2025
Réf . : 2025_11_13

Retrouvez les documents de référence qui permettent de comprendre les enjeux de la COP de Belém et de suivre ses négociations :

© Jérôme Boutang – Citepa

Sommaire


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Programme de la huitième journée

Séquence de haut niveau (High Level Segment ou HLS) : Ministres

17 – 18 nov. 2025 : 2e partie de la séquence de haut niveau.

10h-13h heure locale (soit 14h-17h heure française) : plénière de la COP – suivre en direct ;

15h-19h00 heure locale (soit 19h-23h heure française) plénière de la COP – suivre en direct.

La 2e partie de la séquence de haut niveau s’est tenue les 17-18 nov. 2025, avec la participation de Ministres ou de hauts fonctionnaires de 141 Parties (77 lundi 17 nov. et 64 mardi 18 nov.). Voir liste finale des Parties qui ont participé, version du 16 nov. 2025.

Il s’agit de Ministres chargés des négociations internationales sur le climat (selon les Etats : Ministres des Affaires étrangères, Ministres de du Climat et de l’Energie et/ou l’Environnement) ou des hauts fonctionnaires de ces 141 Parties à la CCNUCC qui ont prononcé une allocution nationale au nom de leur Chef d’Etat ou de Gouvernement.

À l’issue des allocutions nationales, les organisations intergouvernementales et les organisations non gouvernementales accréditées ont prononcé une allocution.

Les allocutions des Ministres seront postées ici.

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Événements mandatés

Adaptation

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Contexte

Pour davantage d’éléments de contexte sur le volet « adaptation » des négociations de la CCNUCC, se reporter au Guide du Citepa pour mieux comprendre la COP-30.

Le sujet de l’adaptation est désormais placé sur le même rang d’importance que l’atténuation depuis l’Accord de Paris.

L’article 7.1 de l’Accord de Paris prévoit la fixation d’un objectif mondial en matière d’adaptation (Global Goal on Adaptation, GGA) consistant à renforcer les capacités d’adaptation, à accroître la résilience aux changements climatiques et à réduire la vulnérabilité à ces changements.

A Dubaï (déc. 2023) lors de la CMA-5, les Parties ont adopté la décision 2/CMA.5) qui a établi le cadre des Emirats arabes unis pour la résilience climatique mondiale (UAE Framework for Global Climate Resilience) [§ 6]. Ce cadre vise à orienter la réalisation de l’objectif mondial et l’évaluation des progrès pour l’atteindre [§ 7]. Il vise à orienter et renforcer les efforts consentis pour réduire la vulnérabilité et à accroître la capacité adaptive et la résilience, le bien-être collectif de l’humanité, la protection des économies, la préservation et la régénération de la nature [§ 8].

Le cadre fixe sept objectifs qualitatifs thématiques, à atteindre d’ici 2030 :

  • eau,
  • agriculture et agroalimentaire,
  • santé,
  • écosystèmes et biodiversité,
  • infrastructure et villes,
  • élimination de la pauvreté,
  • patrimoine culturel [§ 9(a) à § 9(g)].

Le cadre établit également un dispositif de gouvernance, en fixant quatre objectifs de gouvernance, à atteindre eux aussi d’ici 2030 : évaluation des incidences, de la vulnérabilité et des risques ; planification ; mise en œuvre ; suivi et évaluation des efforts d’adaptation [§ 10(a) à § 10(d)].

Dans la décision 2/CMA.5, la CMA a décidé de lancer un nouveau programme de travail de deux ans (2025-2026) (UAE-Belém work programme) visant à élaborer des indicateurs pour mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des sept objectifs qualitatifs thématiques et des quatre objectifs de gouvernance fixés au titre du cadre des Emirats arabes unis pour la résilience climatique mondiale [§ 39], c’est-à-dire des mesures pertinentes pour suivre et évaluer les actions d’adaptation mises en œuvre.

Ce programme de travail est mené conjointement par les deux organes subsidiaires SBSTA et SBI [§ 40].

Lors de la CMA-6 à Bakou, les Parties ont poursuivi les négociations pour définir et approuver les modalités de mise en œuvre du programme de travail Emirats-Belém. Dans la décision finale adoptée à Bakou (décision 3/CMA.6), les Parties ont convenu que le résultat final du programme de travail EAU-Belém (2024-2025) devrait :

  • évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des sept objectifs qualitatifs thématiques et des quatre objectifs de gouvernance fixes par les paragraphes 9 et 10 de la décision 2/CMA.5 [§ 19] ;
  • inclure un ensemble de 100 indicateurs au maximum qui peuvent s’appliquer à l’échelle planétaire (en vue d’éclairer une analyse des tendances mondiales) [§ 20], y compris les indicateurs pour les facteurs facilitant la mise en œuvre des actions d’adaptation, dont les moyens de mise en œuvre [§ 21(g)]. Parmi ces indicateurs pourraient figurer par exemple des indicateurs mesurant l’accès au financement de l’adaptation et/ou la qualité de ce financement (prêts ou subventions/dons).

La CMA-6 a confirmé que le GGA devient un sujet permanent inscrit à l’ordre du jour des futures sessions tant des SB que de la CMA [§ 28], ce qui constitue une avancée très importante, notamment pour les pays africains.

La CMA-6 a également lancé la feuille de route Bakou-Belém sur l’adaptation (Baku-Belém Adaptation Roadmap ou BAR), sous l’égide conjointe du SBSTA et du SBI avec pour mandat de faire avancer les progrès sur la réalisation de l’objectif mondial sur l’adaptation [§ 29]. Les SB sont priés d’élaborer des modalités de travail de la feuille de route [aucune précision sur un quelconque calendrier].

Enfin, la CMA-6 a établi le dialogue de haut niveau sur l’adaptation (high-level dialogue on adaptation) qui doit se réunir à chaque session de la CMA, à convoquer conjointement par la Présidence de la session de la CMA en question et par celle de la Présidence de la session précédente [§ 30]. Son mandat est d’identifier comment améliorer la mise en œuvre du cadre des EAU pour la résilience climatique mondiale.

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Transition juste : programme de travail sur la transition juste (JTWP)

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Contexte

Pour d’avantage d’éléments de contexte sur le JTWP, se reporter au Guide du Citepa pour mieux comprendre la COP-30.

Lors de la CMA-4 (Charm el-Cheikh, nov. 2022), les Parties ont décidé d’établir un programme de travail sur la transition juste (Just Transition Work Programme ou JTWP) pour examiner les trajectoires visant à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris (décision 1/CMA-4, § 52).

Dans le cadre du JTWP, une table ronde ministérielle de haut niveau sur la transition juste doit être organisée tous les ans, à compter de la CMA-5 (déc. 2023, Dubaï). Le 3 décembre 2023, lors de la CMA-5, la première table ronde ministérielle de haut niveau sur la transition juste a eu lieu. Voir note de synthèse informelle. La 2e table ronde ministérielle a eu lieu le 18 novembre 2024 à Bakou. Voir programme et note de synthèse informelle.

Lors de la CMA-5 (déc. 2023, Dubaï), les négociations ont conduit à l’adoption de la décision 3/CMA.5 qui définit le mandat du JTWP. Mis en œuvre sous le pilotage conjoint du SBI et du SBSTA, le programme de travail prévoit au moins deux dialogues par an, l’un en juin (SB) et l’autre lors de la COP. Le 1er dialogue a eu lieu le 3 juin 2024 à Bonn (voir synthèse informelle), le 2e dialogue les 2-3 octobre 2024 à Charm el-Cheikg, Egypte (voir synthèse informelle), le 3e dialogue les 22-23 mai 2025 à Panama City, Panama (voir programme) et le 4e dialogue a eu lieu les 1-2 septembre 2025 à Addis Ababa (Ethiopie) (voir programme et note de cadrage). Aucune synthèse informelle des 3e et 4e dialogues n’est disponible sur la page JTWP de la CCNUCC.

A Dubaï, la CMA a également convenu d’évaluer l’efficacité et l’utilité du programme et d’en envisager la poursuite à sa huitième session (CMA-8, novembre 2026) (cf. décision 3/CMA.5 § 3).

Voir le rapport annuel de synthèse sur les dialogues menés dans le cadre du JTWP pour l’année 2025, publié le 10 novembre 2025.

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La Présidence de la COP-30 a formulé deux questions, comme point de départ des discussions, en amont de la 3e table ronde à Belém :

  • compte tenu des quatre dialogues organisés à ce jour, quels sont les principaux messages politiques à mettre en avant ? Comment ceux-ci pourraient-ils orienter la poursuite de la mise en œuvre du programme de travail ?
  • quelles sont les attentes des Parties en ce qui concerne les résultats concrets du JTWP ? Quel pourrait être le rôle du JTWP dans la promotion de la coopération internationale en tant que catalyseur de trajectoires de transition juste vers la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris et la création de synergies dans le cadre et en dehors du processus de la CCNUCC ?

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Journées thématiques de la Présidence

En dehors des négociations officielles dans le cadre de la COP, de la CMA, de la CMP, du SBI et du SBSTA, la Présidence brésilienne a organisé cinq doubles journées thématiques qui auront lieu durant la Conférence (comme le font tous les ans les Présidences des COP) :

17-18 nov. : forêts, océans, biodiversité, peuples indigènes, communautés locales et traditionnelles, enfants et jeunesse, santé, petites et moyennes entreprises.

Voir communiqué de la Présidence du 5 août 2025.

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Retour sur la huitième journée

Mardi matin à 7h30 heure locale, la Présidence a publié un premier jet de son « paquet politique de Belém » : un projet de texte baptisé « décision mutirão ». Ce projet de texte réunit en un seul texte les quatre sujets épineux qui ne sont pas inscrits à l’ordre du jour (lire notre Journal de la COP-30 | Jour 1), à savoir le commerce (mesures de restriction pour le commerce liées au climat) ; le financement ; l’ambition ; et la transparence (rapports BTR). Il s’articule autour de trois sections :

  • Unis dans la célébration du 10e anniversaire de l’Accord de Paris,
  • De la négociation à la mise en oeuvre : le cycle politique de l’Accord de Paris est en pleinement en marche,
  • Répondre à l’urgence : accélérer la mise en oeuvre, la solidarité et la coopération internationale.

Ce projet de texte de neuf pages comporte 58 paragraphes, dont plusieurs assortis de nombreuses options, à trancher encore. Il va de soi que ce projet de texte devra être affiné avant que la Présidence soit en mesure de dégager un accord.

Il commence par » soulign[er] le rôle essentiel du multilatéralisme fondé sur les valeurs et les principes des Nations Unies, y compris dans le contexte de la mise en œuvre de la Convention et de l’Accord de Paris, ainsi que l’importance de la coopération internationale pour traiter les problèmes mondiaux, notamment le changement climatique, dans le contexte du développement durable et des efforts visant à éliminer la pauvreté ».

Par ailleurs, le projet de texte fait référence à plusieurs reprises du besoin de « maintenir l’objectif de +1,5°C à portée de main« .

Voici les paragraphes clés par enjeu :

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Ambition/NDC

Paragraphe 15 : la CMA exhorte les Parties qui n’ont pas encore communiqué leurs nouvelles NDC à le faire dès que possible.

Paragraphe 16 : la CMA exhorte les Parties qui n’ont pas encore communiqué leurs stratégies bas-carbone 2050 à le faire dès que possible.

Paragraphe 44, option 1 : la CMA décide d’instaurer un examen annuel du rapport de synthèse des NDC
et du rapport de synthèse des BTR, dans le cadre du CMA, afin de combler les lacunes en matière d’ambition et de mise en œuvre, de permettre le partage des connaissances et des bonnes pratiques, de renforcer et de mettre en œuvre les NDC, en vue de les aligner avec les trajectoires compatibles avec l’objectif de +1,5 °C et conformément aux efforts mondiaux convenus dans le cadre du premier bilan mondial.

Paragraphe 44, option 2 : la CMA décide de lancer l’« Accélérateur mondial de mise en œuvre », une
initiative coopérative, facilitatrice et volontaire sous la direction des Présidences de la CMA-7 et de la CMA-8 afin d’accélérer la mise en œuvre, de renforcer la coopération internationale et d’aider les pays à mettre en œuvre leurs NDC et leurs plans d’adaptation nationaux.

Paragraphe 44, option 3 : la CMA décide de lancer, sous la direction des Présidences de la CMA-7 et de la CMA-8, la « Feuille de route de Belém vers 1,5 °C », qui vise à combler l’écart entre l’ambition et la mise en œuvre des NDC, afin d’identifier les possibilités et les mesures permettant d’accélérer leur mise en œuvre.

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Sortie des combustibles fossiles

Paragraphe 35, option 2 : la CMA encourage toutes les Parties à coopérer et à contribuer aux efforts mondiaux visés aux paragraphes 28 (paquet énergétique dont la transition vers la sortie des combustibles fossiles) et 33 (mettre fin à la déforestation) de la décision 1/CMA.5 d’une manière déterminée au niveau national, en tenant compte de l’Accord de Paris, et décide de convoquer une table ronde ministérielle de haut niveau sur les différentes situations, voies et approches nationales en vue d’aider les pays à élaborer des feuilles de route de transition justes, ordonnées et équitables, notamment pour surmonter progressivement leur dépendance aux combustibles fossiles et mettre un terme à la déforestation et inverser la tendance.

Paragraphe 35, option 3 : pas de texte.

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Objectif de financement de l’adaptation

Paragraphe 56, option 1 : la CMA décide de fixer comme objectif le triplement du financement de l’adaptation [provenant de sources publiques] d’ici [2030] [2035] par rapport aux niveaux de 2025, dans le prolongement de l’objectif fixé [en 2021] pour les pays industrialisés d’au moins doubler leur contribution collective au financement de l’adaptation en faveur des pays en développement par rapport aux niveaux de 2025.

Paragraphe 56,  option 2 : la CMA reconnaît la nécessité d’augmenter considérablement le financement de l’adaptation, en vue d’atteindre un équilibre entre l’atténuation et l’adaptation, ainsi que la nécessité de disposer de ressources publiques et de subventions, ainsi que de financements hautement concessionnels, en particulier pour l’adaptation et les pertes et préjudices dans les pays en développement, notamment ceux qui sont particulièrement vulnérables et qui ont des capacités très limitées, tels que les pays les moins avancés et les petits États insulaires.

Paragraphe 56, option 2 : la CMA exhorte les pays industrialisés à au moins tripler leur contribution collective au financement climat destiné à l’adaptation des pays en développement d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2025, et décide de lancer un dialogue annuel de Belém sur le triplement du financement de l’adaptation afin d’examiner les progrès accomplis dans la réalisation de cet objectif.

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Consultations de la Présidence

Mobilisation mutirão pour le paquet de Belém

Dans l’après-midi, Túlio Andrade de la Présidence de la COP 30 a informé les Parties des prochaines étapes, soulignant l’objectif de la Présidence de « terminer les travaux à un rythme sans précédent ». Il a précisé que la Présidence recevrait un briefing des binômes ministériels (lire notre Journal de la COP-30 | Jour 7) à 17h et que les consultations techniques devraient s’achever à 19h (lire notre Journal de la COP-30 | Jour 7), heure à laquelle les co-facilitateurs vont remettre leur travail à la Présidence. Il a également demandé aux Parties de se consulter entre elles afin de s’accorder sur des propositions de compromis ou de rapprochement, avant 19h. Il a ajouté que les trois axes de négociations seraient ensuite utilisés pour élaborer le « paquet mutirão » final.

Les trois axes sont les suivants :

  • des consultations ministérielles sur les questions qui bénéficieraient d’un pilotage politique ;
  • la poursuite des travaux techniques sur les questions en suspens, qui s’achèveront le mardi 18 novembre ; et
  • la poursuite des consultations de la présidence sur les sujets clivants, y compris sur la coopération avec d’autres organisations internationales.

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Coopération avec d’autres organisations

Pour des éléments de contexte, lire notre Journal de la COP-30 | Jour 7.

Au cours des consultations de la Présidence, présidées par Luiz de Andrade Filho, le Secrétariat de la CCNUCC a présenté un exposé résumant les activités de coopération du Secrétariat avec les entités des Nations Unies et d’autres organisations internationales, conformément à la demande de l’Arabie Saoudite.

La présidence de la COP a proposé de rédiger une note informelle afin de rassembler les points de vue exprimés lors de la SBSTA 62 (juin 2025) et à Belém. Les Parties ont approuvé cette proposition mais l’Arabie Saoudite et la Russie ont toutefois signalé que des divergences persistaient. L’UE a souligné l’importance de renforcer la coopération dans le cadre du Groupe de liaison conjoint (Joint Liaison Group) des Conventions de Rio.

La Présidence élaborera une note informelle.

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Consultations techniques

Des consultations techniques ont été menées sur plusieurs sujets, notamment le fonds pertes et préjudices, le fonds d’adaptation, l’article 6.2, l’article 6.4, l’objectif mondial sur l’adaptation et les plans nationaux d’adaptation.

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Autres temps forts de la huitième journée

Point presse par des Ministres en faveur d’une feuille de route sur la transition vers la sortie des combustibles fossiles

Tournant inattendu de la COP-30, une dynamique forte s’est créée en faveur d’une feuille de route sur la transition vers la sortie des combustibles fossiles et ce, pour amorcer la concrétisation du paragraphe 28(d) de la décision phare de la COP-28/CMA-5 de Dubaï sur le bilan mondial de l’action climat (Global Stocktake, décision 1/CMA.5).

C’est le Président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, qui a appelé à l’élaboration d’une « feuille de route » pour sortir des énergies fossiles avant l’ouverture de la COP (lors de la séquence des Chefs d’Etat et de Gouvernement les 6-7 novembre). L’idée avait été initialement évoquée le 26 juin 2025 par la Ministre de l’Environnement du Brésil, Marina Silva, en marge de la London Climate Action Week.

Mardi 18 novembre 2025, plus d’une douzaine de Ministres ont tenu un point presse pour appeler à l’adoption d’une feuille de route sur la transition vers la sortie des combustibles fossiles comme résultat clé de la COP-30. Ils s’appuient sur le paragraphe 35 du projet de texte « décision mutirão » (voir plus haut) qui propose trois options via lesquelles une référence à une telle feuille de route pourrait être intégrée, dont une option « pas de texte ». L’envoyée spéciale pour le climat des Iles Marshall, Tina Stege, a déclaré : « La référence dans le texte actuel est faible et elle est présentée comme une option. Elle doit être renforcée et elle doit être adoptée » (propos rapportés par Carbon Brief qui a assisté au point presse, repris dans le fil Whatsapp CB at Belém, 18 nov. 2025). Cette prise de position des Iles Marshall a été soutenue par le Royaume-Uni et la Colombie (source : ECIU, COP30 Daily Update 19 nov. 2025).

Au total, selon le décompte de Carbon Brief, 64 pays soutiennent une telle feuille de route : Brésil, le groupe d’intégrité environnementale (EIG, six pays), France, Danemark, Royaume-Uni, Allemagne, Kenya, le groupe AILAC (huit pays), l’AOSIS (39 pays), Australie, Portugal, Mongolie, Suède et Irlande.

Le défi énorme pour la Présidence brésilienne de la COP-30 consistera à faire intégrer cette option dans le projet de décision final et à la faire adopter par la CMA-7 à Belém d’ici vendredi 21 novembre, sachant qu’il sera impossible d’assortir cette option d’échéance ou de calendrier car politiquement bien trop sensible. Ce défi est loin d’être acquis à ce stade des négociations, étant donné les très fortes divergences entre les Parties et entre les groupes de Parties sur ce sujet clivant.

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Vient de paraitre

Le rapport Land Gap Report 2025Rapport sur le déficit foncier 2025 – fournit une évaluation actualisée de la superficie nécessaire à l’élimination du carbone conformément aux engagements climatiques soumis par les Parties à la CCNUCC dans le cadre de leurs contributions déterminées au niveau national (CDN en français, NDC en anglais) jusqu’en novembre 2025. Le rapport a été établi par un ensemble d’universités (The University of Melbourne, Universität Freiburg, Griffith University, Universidad Catolica Boliviana San Pablo) et d’instituts spécialisés (comme UBC Center for Climate Justice, Climate & Community Institute, Institute for Agriculture & Trade Policy).

Les terres nécessaires pour l’élimination du carbone dépassent désormais 1 milliard d’hectares, « ce qui est bien au-delà de ce qui est faisable ou durable », commentent les auteurs du rapport. Cela représente, en outre, une augmentation par rapport au Land Gap Report 2022 et à la mise à jour de 2023, qui estimaient que 990 millions d’hectares de terres étaient nécessaires pour respecter les engagements climatiques soumis avant la fin de 2023.

Ce rapport évalue également, pour la première fois, l’ampleur du « déficit forestier » — c’est-à-dire l’écart entre les engagements pris au cours des 15 dernières années pour enrayer et inverser la déforestation et la dégradation des forêts d’ici 2030, et les plans concrets que les pays présentent dans leurs CDN et leurs stratégies à long terme. Les engagements actuels laissent entrevoir un « déficit forestier » d’environ 20 millions d’hectares perdus ou dégradés chaque année d’ici 2030.

Les CDN échouent à définir les transitions nécessaires, en misant trop sur les terres pour éliminer le carbone — retardant ainsi la transition énergétique indispensable — et en ne s’engageant pas à des actions urgentes pour stopper les émissions liées à la perte et à la dégradation des forêts, font valoir les auteurs du document.

Les explications conventionnelles de l’échec à enrayer la déforestation et la dégradation des forêts mettent souvent en avant, par exemple, le manque de volonté politique, de ressources financières, d’engagement des acteurs du secteur privé ou de capacité des États à mettre en œuvre les décisions. Pourtant, le modèle économique actuel, les règles et les flux financiers qui structurent les sociétés contraignent de nombreux pays, en particulier ceux du Sud global, à dépendre des industries extractives pour assurer leur développement. Ce rapport esquisse les principales caractéristiques de ce système et propose des actions pour commencer à y remédier et propres à favoriser un changement transformateur dans la gouvernance forestière vers la restauration de la biodiversité et la résilience climatique.

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Pour en savoir plus

CCNUCC/UNFCCC

Page d’accueil du site de la CCNUCC

Page du site de la CCNUCC consacrée à la COP-30

Les cinq sessions de négociation

Note informelle conjointe, rédigée par le co-Président du SBSTA et le co-Président du SBI en amont des sessions SB-63, et publiée le 31 octobre 2025. Cette note propose la démarche et la méthode à suivre lors de ces sessions du 10 au 14 novembre 2025 (organisation et programme)

Programme global de la Conférence (overview schedule, version du 31 oct. 2025)

Cette année, en raison des contraintes budgétaires, le programme jour par jour en détail (Daily programme) est supprimé mais les réunions du jour sont listées ici

Liste des évènements parallèles (side events) à Belém

Registre des NDC

CCNUCC : Nationally determined contributions under the Paris Agreement – Synthesis report by the secretariat, 28 octobre 2025

Registre des stratégies bas-carbone 2050 (Long term strategies ou LTS)

Les premiers rapports biennaux en matière de transparence (BTR)

CCNUCC : Biennial transparency reports and national inventory reports – Synthesis report by the secretariat, 31 octobre 2025

CCNUCC : Progress in the process to formulate and implement national adaptation plans – Report by the secretariat, 21 octobre 2025

Présidence brésilienne

Site web de la Présidence brésilienne

Communiqué de la Présidence sur la séquence de haut niveau (sommer sur le climat), publié mle 24 oct. 2025

 

Suivi et analyses réalisés et publiés par des institutions politiques, instituts de recherche et cercles de réflexion :

Couverture quotidienne de la Conférence par l’Institut International du Développement Durable (IISD)

Parlement européen (2025). The COP30 Climate Change Conference Part I: Framework of COP negotiations and main expected issues, octobre 2025

Adaptation Atténuation CCNUCC et Accord de Paris Energie Fiscalité, coûts et économie Politique et règlementation