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Rapport Secten éd. 2022 : le point sur les émissions de gaz à effet de serre

  • Réf. : 2022_06_a11
  • Publié le: 30 juin 2022
  • Date de mise à jour: 30 juin 2022
  • France

Le Citepa a publié, le 29 juin 2022, l’édition 2022 du rapport Secten qui présente les données d’émissions de 1990 à 2020, ainsi qu’une pré-estimation de l’année 2021.

Le rapport Secten présente les données d’émissions territoriales de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques en France. Il s’agit d’estimation des émissions, et non de mesures de concentration dans l’air. Zoom sur les émissions de gaz à effet de serre (couvrant la France métropolitaine et l’Outre-mer inclus dans l’UE).

 

Le rebond des émissions après la baisse record de 2020

2020 représente une année exceptionnelle, marquée par la crise du Covid-19, qui a engendré une réduction temporaire massive des activités générant des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques, en particulier le transport. Malgré le rebond des émissions en 2021 (inventaire pré-estimé) on observe une trajectoire de réduction des émissions sur le long terme : entre 1990 et 2021, les émissions ont, par exemple, diminué de 21% pour le CO2 et pour le méthane (CH4).

En 2020, la combinaison de la crise du Covid-19 et d’un hiver peu rigoureux ont fortement contribué à une très forte réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). La baisse de 9,6% des émissions de GES (en CO2e) entre 2019 et 2020, est la plus forte depuis 1990. Les émissions liées aux transports, marquées par la crise sanitaire, ont baissé de 16,5% et contribuent à elles seules à plus de la moitié de la baisse totale. La production d’énergie et les bâtiments, marqués quant à eux par des températures clémentes, ont vu leurs émissions baisser de respectivement 11% et 6%. Ainsi, au total, en 2020, le niveau d’émissions en France (métropole et Outre-mer inclus dans l’UE) a atteint 393 Mt CO2e, hors puits de carbone.

Les émissions de GES ont connu un rebond en 2021, sans revenir toutefois au niveau de 2019. La forte baisse des émissions de GES en 2020 étant principalement liée à des causes conjoncturelles temporaires, les émissions sont reparties à la hausse en 2021. D’après nos pré-estimations provisoires, ce rebond serait de +6,4%. Le niveau pré-estimé pour 2021 est de 418 Mt CO2e, ce qui reste inférieur au niveau d’avant-crise (435 Mt CO2e en 2019), soit une baisse des émissions de 3,8% entre 2019 et 2021.

 

La trajectoire actuelle est en phase avec le budget carbone 2019-2023

La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC, adoptée pour la première fois en 2015 et révisée en 2018-2019) fixe les objectifs climat de la France afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour différentes périodes, les émissions de GES, en moyenne sur la période, ne doivent pas dépasser un budget carbone donné. A ces paliers s’ajoutent des valeurs indicatives annuelles qui donnent les niveaux annuels à ne pas dépasser pour pouvoir respecter le budget carbone sur la période à venir. Le 1er budget carbone (2015-2018) n’avait pas été respecté. Le 2e budget carbone (2019-2023) fixé en 2020 par la SNBC-2 (la révision effectuée en 2018-2019), s’élève à 422 MtCO2e/an en moyenne sur la période. Pour les années 2019-2021, la moyenne des émissions s’élève à 415 Mt CO2e, respectant pour l’instant cet objectifLes objectifs annuels indicatifs sont aussi respectés pour 2019, 2020 et 2021 malgré le rebond des émissions. A moyen terme, la SNBC-2 ambitionne la poursuite de la baisse des émissions pour atteindre zéro émission nette en 2050, avec un rythme de réduction annuelle progressif, entre -3% et -4%/an sur la période 2022-2030. Une mise à jour de la SNBC-2 est en cours de réalisation, notamment pour prendre en compte le nouvel objectif de l’UE de réduction de 55% des émissions nettes de GES entre 1990 et 2030.

 

Les secteurs connaissent des trajectoires contrastées de réduction des émissions

Entre 1990 et 2020, les secteurs de l’industrie et de la production d’énergie ont réduit de moitié leurs émissions de GES ; les émissions du secteur « usage des bâtiments » ont baissé de 23% ; celles de l’agriculture de 12%. En revanche, les émissions du transport ont augmenté entre 1990 et 2019 (+9,5%) avant de connaître un niveau exceptionnellement bas en 2020. En 2021, le transport représente 30% (29% pour le routier seul) des émissions totales de GES ; l’industrie 19% ; l’agriculture 19% ; les bâtiments 18% (11% pour le résidentiel seul) et la production d’énergie 10% (5% pour la production d’électricité : en fonction de la rigueur hivernale et de la disponibilité des moyens de production décarbonés (nucléaire, hydroélectricité…). Ce dernier secteur peut entraîner de fortes variations interannuelles des émissions, et est une des causes principales de la hausse des émissions constatée entre 2015 et 2017.

 

Le puits de carbone forestier est fragile

En parallèle des émissions des autres secteurs, le secteur de l’utilisation des terres et de la forêt représente un puits net de carbone qui permet de séquestrer du CO2 dans la biomasse et les sols. Estimé à environ -50 Mt CO2 dans les années 2000, ce puits s’est considérablement réduit pour atteindre environ -15 Mt CO2 dans les années récentes, notamment en raison de l’effet couplé de sécheresses à répétition depuis 2015 et de maladies affectant le taux de mortalité des arbres.

 

 

Retrouvez l’intégralité du rapport et des données sur citepa.org/fr/secten

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