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Si les nouvelles valeurs guides de l’OMS étaient respectées en Ile-de-France, 7 900 décès prématurés pourraient être évités chaque année (étude ORS-Airparif)

  • Réf. : 2022_04_a02
  • Publié le: 8 avril 2022
  • Date de mise à jour: 4 mai 2022
  • France

Le 1er février 2022, l’Observatoire Régional de Santé Ile-de-France (ORS) et Airparif (l’association agréée de surveillance de la qualité de l’air pour la région parisienne) ont conjointement publié une étude quantifiant l’impact de la pollution de l’air sur la mortalité prématurée francilienne. En effet, comme les auteurs le rappellent en introduction, l’exposition à la pollution de l’air favorise le développement de pathologies chroniques graves, en particulier des pathologies cardiovasculaires, respiratoires et des cancers. Cela se traduit par une augmentation de la mortalité, une baisse de l’espérance de vie et un recours accru aux soins.

 

Résultats clés

Une forte baisse de la mortalité annuelle prématurée attribuable à la pollution atmosphérique entre 2010 et 2019

  • PM2,5: le nombre annuel de décès prématurés attribuables à l’exposition prolongée aux particules fines PM2,5 est estimé à 6 220 en 2019 (contre 10 350 en 2010, soit une baisse de 40%) en Île-de-France. Polluant de l’air majoritairement émis par le chauffage urbain (notamment le chauffage au bois) et le trafic routier, les PM2,5 sont le polluant réglementé ayant l’impact sur la santé le plus important en Île-de-France ;
  • NO2: le nombre annuel de décès prématurés en lien avec l’exposition prolongée au NO2 est de 3 680 en 2019 (contre 4 520 en 2010, soit une baisse de près de 19%) en Île-de-France. Le NO2 est majoritairement émis par le trafic routier (notamment les véhicules diesel anciens) et le chauffage urbain ;
  • O3: pour la première fois, le nombre annuel de décès prématurés attribuables à l’exposition prolongée à l’ozone (O3) troposphérique est estimé en Île-de-France : de l’ordre de 1 700 en 2019. Il s’agit du seul polluant réglementé dont les concentrations augmentent en Île-de-France depuis qu’elles sont mesurées (depuis plusieurs dizaines d’années).

 

Si les concentrations de ces polluants en Ile-de-France se rapprochaient des valeurs-guides de l’OMS, la santé des habitants franciliens serait mieux protégée contre la pollution de l’air extérieur

Si les niveaux moyens annuels de PM2,5 observés sur la période 2017-2019 étaient ramenés au niveau de référence fixé par la nouvelle valeur guide de l’OMS (moyenne annuelle de 5 µg/m3 lire notre article sur les nouvelles valeurs-guides de l’OMS), 6 220 décès environ pourraient être évités en Île-de-France, soit près d’un décès sur dix (9%), ce qui représenterait un gain brut moyen d’espérance de vie de 7,7 mois à 30 ans en Île-de-France (voir annexe I de l’étude intégrale pour une description de la méthode de calcul de l’impact de la pollution de l’air sur l’espérance de vie à 30 ans).

De même, si les niveaux moyens annuels de NO2 observés en 2019 étaient ramenés à la nouvelle valeur-guide de l’OMS (moyenne annuelle de 10 µg/m3), 2 350 décès environ pourraient être évités dans la région, ce qui représenterait environ 3,4% des décès observés et un gain brut moyen d’espérance de vie de près de 2,7 mois à 30 ans en Île-de-France.

Par ailleurs, si les niveaux moyens annuels d’O3 observés actuellement étaient ramenés à la nouvelle valeur-guide de l’OMS (100 µg/m3 – moyenne sur 8h), 1 700 décès environ pourraient être évités en Île-de-France, soit 2,4% des décès observés avec un gain brut moyen d’espérance de vie de près de 2,2 mois à 30 ans en Île-de-France.

Les auteurs de l’étude soulignent que le nombre annuel de décès prématurés attribuables à l’exposition prolongée aux concentrations de PM2,5 et le nombre annuel de décès prématurés attribuables à l’exposition prolongée aux concentrations de NO2 ne peuvent pas être directement additionnés, car une partie de ces décès liés à ces expositions se recoupent. Ils ajoutent également qu’à l’heure actuelle, il n’y a pas de consensus pour dire en quelle proportion ces effets se recoupent.

Pour l’ozone, les études montrent une plus grande indépendance des effets : l’impact peut être considéré comme additionnel à celui des PM2,5. En 2019, la mortalité liée à la pollution de l’air est donc évaluée à 7 920 décès prématurés.

 

Les bénéfices seraient particulièrement importants pour Paris et le reste de la métropole qui regrouperaient les deux-tiers des décès évitables par une baisse des niveaux de PM2,5 et 80% pour le NO2 si les concentrations baissent sous les valeurs-guides de l’OMS. Ceci s’explique par des concentrations de PM2,5 et de NO2 plus élevées dans ces territoires ainsi que par une densité importante de population.

Concernant l’ozone, l’impact est à l’inverse plus important en zone rurale, les concentrations d’ozone y étant plus élevées.

 

En savoir plus

Les pages du site d’Airparif consacrées à l’étude

Communiqué d’Airparif

L’étude intégrale

Synthèse de l’étude (4 pages)

 

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