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La concentration atmosphérique de CO2 passe un nouveau seuil symbolique : 420 ppm

  • Réf. : 2021_05_b08
  • Publié le: 11 mai 2021
  • Date de mise à jour: 11 mai 2021
  • International

Même si les émissions de CO2 ont temporairement diminué en 2020, il s’agit toujours d’émissions de CO2 vers l’atmosphère, même si elles sont moins fortes. Ces émissions sont par ailleurs reparties à la hausse dès la fin 2020 (lire notre article).

Témoin de cette hausse continuelle, la concentration de CO2 dans l’atmosphère ne cesse d’augmenter. Pour la journée du 3 avril 2021, les données de concentrations journalières moyennes de CO2 dans l’atmosphère ont atteint le nouveau niveau le plus élevé jamais enregistré (depuis le début des relevés en 1958), de 420,21 parties par million (ppm). Pour la semaine du 25 avril 2021, les données de concentrations hebdomadaires moyennes de CO2 dans l’atmosphère ont atteint un nouveau niveau inédit, de 420,01 parties par million (ppm). La moyenne mensuelle du mois d’avril 2021 s’élève à 419,05 ppm. Ce niveau provient des relevés réalisés par l’Agence nationale américaine Earth Systems Research Laboratories (ESRL, anciennement NOAA [Agence nationale d’observation des océans et de l’atmosphère]) sur son site de Mauna Loa (Hawaii, Etats-Unis – voir encadré ci-dessous). Il ne s’agit donc pas, encore, de niveau mondial ou de moyenne mondiale.

Selon l’ESRL, les concentrations atmosphériques de CO2 sont aujourd’hui comparables à ce qu’elles étaient pendant la période chaude du Pliocène moyen, il y a environ 3,6 millions d’années, lorsqu’elles étaient comprises entre 380 et 450 ppm.

 

Les relevés de concentrations de CO2 du site de Mauna Loa

Le site de Mauna Loa est considéré comme étant le site de référence mondiale puisqu’il s’agit du plus ancien site d’observation en continu des concentrations atmosphériques de CO2 au monde (début des relevés : 1958). C’est ici que le seuil symbolique de 400 ppm avait été dépassé pour la toute première fois, le 9 mai 2013. Ce même seuil, mais à l’échelle des concentrations mensuelles moyennes de l’hémisphère nord seulement, avait été dépassé en avril 2014 (lire notre article sur le sujet) ; et, à l’échelle des concentrations mensuelles moyennes mondiales, avait été dépassé en mars 2015 (lire notre article sur le sujet).

Dans son 16e Bulletin annuel sur les gaz à effet de serre, publié le 23 novembre 2020 (lire notre article sur le sujet), l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) avait constaté que les concentrations moyennes mondiales de COdans l’atmosphère avaient atteint en 2019 les niveaux les plus élevés jamais enregistrés depuis l’époque préindustrielle (1750).

 

Pour que les concentrations de CO2 stagnent, il faut que les émissions soient entièrement compensées par les absorptions : c’est l’objectif du zéro émission nette (neutralité carbone), objectif que beaucoup de pays promettent d’atteindre en 2050 (lire notre article). Autrement dit, compte tenu des ambitions climat actuelles des Etats de la planète, ces concentrations continueront d’augmenter jusqu’en 2050 au moins. Et ce, tant que les émissions de CO2, même faibles, seront plus importantes que les absorptions, à l’échelle mondiale. Pour que ces concentrations baissent, il faudra que les absorptions annuelles mondiales soient plus fortes que les émissions.

 

En savoir plus

Le site d’observation de Mauna Loa avec les relevés journaliers et les moyennes mensuelles et annuelles.

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