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Adaptation Atténuation CCNUCC et Accord de Paris Energie Fiscalité, coûts et économie Politique et règlementation
Publié le 13 novembre 2025

Journal de la COP-30 | Jour 4 : 13 novembre

Par : Mark Tuddenham

Modifié le : 18/11/2025
Réf . : 2025_11_09

Retrouvez les documents de référence qui permettent de comprendre les enjeux de la COP de Belém et de suivre ses négociations :

© UN Climate Change – Diego Herculano

Cet article a été mis à jour vendredi 14 novembre 2025 à 16h30 pour ajouter des informations dans les sections ci-dessous « Retour sur la quatrième journée » et les « Autres temps forts de la quatrième journée ».

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Sommaire


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Programme de la quatrième journée

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© UN Climate Change – Kiara Worth

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Poursuite des négociations

Les cinq organes de la CCNUCC (COP, CMA, CMP, SBSTA et SBI) vont poursuivre les négociations formelles sur la base de leurs ordres du jour respectifs adoptés le 10 novembre 2025 (lire notre Journal de la COP-30 | Jour 1).

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Consultations

Des consultations vont être menées sur plusieurs volets de négociation. Le Citepa reviendra sur ce sujet dans la mise à jour de cet article « Retour sur la 4e journée ».

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Événement mandaté

MRV dans le cadre du régime de Paris

© Communauté de pratique climatique du Burkina Faso

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Contexte : le cadre de transparence renforcée

L’article 13 de l’Accord de Paris a établi un nouveau dispositif de MRV (suivi, rapportage et vérification) dans un souci de transparence, dispositif appelé le cadre de transparence renforcée (enhanced transparency framework ou ETF). Celui-ci s’applique depuis le 1er janvier 2023 pour les pays industrialisés et depuis le 1er janvier 2025 pour les pays en développement (dont les pays émergents). Depuis le 1er janvier 2025, toutes les Parties ont donc des obligations de rapportage communes dans ce nouveau dispositif harmonisé de MRV, et notamment de soumettre un rapport biennal de transparence (Biennal Transparency Report ou BTR), tous les deux ans donc, comportant un rapport national d’inventaire (NIR) constitué :

  • d’un document d’inventaire dit « NID » (National Inventory Document),
  • de tableaux de résultats d’inventaire : les CRT (Common Reporting Tables).

Ce système unique, toutefois assorti d’un certain degré de différenciation pour les pays en développement, remplace les deux dispositifs existants, l’un plus contraignant pour les pays développés (évaluation et réexamen internationaux [processus dit IAR ou International Assessment and Review]) et l’autre plus souple pour les pays en développement (consultation et analyse internationales [processus dit ICA ou International Consultation and Analysis]).

Même si les modalités, procédures et lignes directrices du cadre de transparence renforcé ont été adoptées à Katowice dans le cadre des règles de mise en œuvre (Rulebook) de l’Accord (cf. décision 18/CMA-1), il restait à mener à bien les travaux techniques sur la définition des formats de rapportage (dont les grandes lignes des futurs BTR) pour rendre ce cadre de transparence renforcé opérationnel.

En application de cette décision 18/CMA-1, les travaux techniques à réaliser pour concrétiser la mise en place du nouveau cadre de transparence renforcé ont été répartis en cinq sous-volets :

  • tableaux communs [dits CRT pour common reporting tables] pour le rapportage des données d’émissions de GES dans les inventaires nationaux ;
  • modèles de tableaux communs (common tabular formats) pour le rapportage des informations nécessaires pour suivre les progrès accomplis dans la mise en œuvre des NDC et la réalisation des objectifs ;
  • modèles de tableaux communs (common tabular formats) pour le rapportage des informations sur le soutien fourni par les pays industrialisés aux pays en développement en matière de financement, de transfert de technologies et de renforcement des capacités ;
  • grandes lignes du rapport biennal au titre de la transparence (BTR) et de l’inventaire national ;
  • programme de formation pour les experts techniques qui participent aux revues techniques par des experts (technical expert reviews).

 

Les négociations se sont poursuivies sur ces modalités techniques du cadre de transparence renforcée (les tableaux de rapportage pour les cinq sous-volets de l’article 13) en 2019 lors de la CMA-2 à Madrid où elles sont restées en suspens faute de consensus. Elles ont été reprises lors de la CMA-3 en 2021 à Glasgow où ces modalités techniques ont été finalisées et établies dans la décision 5/CMA.3. Ainsi, après des négociations intenses et difficiles, les Parties sont parvenues à un consensus sur la façon dont il faut suivre et communiquer les informations, via ces tableaux de rapportage établis en annexe de cette décision :

  • annexe I : tableaux communs pour le rapportage des données d’émissions de GES dans les inventaires nationaux ;
  • annexe II : modèles de tableaux communs pour le rapportage des informations nécessaires pour suivre les progrès accomplis dans la mise en œuvre des NDC et la réalisation des objectifs qui y sont fixés ;
  • annexe III : modèles de tableaux communs pour le rapportage des informations sur le soutien fourni par les pays industrialisés aux pays en développement en matière de financement, de transfert de technologies et de renforcement des capacités ;
  • annexes IV, V et VI : grandes lignes du rapport de transparence biennal (BTR) et de l’inventaire national ;
  • annexe VII : programme de formation pour les experts techniques qui participent aux revues techniques par des experts (technical expert reviews).

Ces formats de rapportage constituent le socle de l’Accord pour garantir la transparence et la base indispensable pour évaluer les progrès réalisés. L’objectif de ces tableaux de rapportage est donc de pouvoir communiquer à la CCNUCC des informations transparentes, précises, cohérentes, harmonisées et comparables sur les actions (atténuation, adaptation) mises en œuvre et sur le soutien financier fourni ou reçu par les Parties.

Les Parties devaient soumettre leur premier BTR au plus tard le 31 décembre 2024 (pays développés et pays en développement). Dans le cadre du régime MRV pré-Paris, les derniers rapports biennaux (BR) devaient être soumis au 31 décembre 2022 (pays développés) et les derniers rapports de mise à jour biennaux (BUR) devaient être soumis au 31 décembre 2024 (pays en développement). Pour rappel, le cadre de transparence s’applique aux Parties à l’Accord de Paris depuis le 1er janvier 2023 pour les pays développés, et depuis le 1er janvier 2025 pour les pays en développement.

Les Parties doivent s’appuyer sur les lignes directrices 2006 du Giec (et celles adoptées par la suite une fois approuvées par la CMA) pour élaborer leur inventaire national d’émissions de GES. Les valeurs PRG du 5e rapport d’évaluation du Giec s’appliquent aux Parties de l’Accord de Paris depuis le 1er janvier 2023 pour les pays développés et depuis le 1er janvier 2025 pour les pays en développement.

Conformément à l’article 13, paragraphes 14 et 15 de l’Accord de Paris, un soutien doit être fourni aux pays en développement par les pays industrialisés pour la mise en œuvre de l’ensemble de cet article 13 sur le cadre de transparence renforcé, et pour renforcer en permanence les capacités des pays en développement en matière de transparence.

Ce cadre de rapportage des informations vise surtout à accroître la transparence, puisque les Parties vont pouvoir voir ce que font les uns les autres, ce qui devrait contribuer à renforcer la confiance mutuelle.

Enfin, à Dubaï en décembre 2023, la CMA-5 a adopté la décision 18/CMA.5 qui, entre autres, a demandé au Secrétariat de la CCNUCC d’organiser un atelier qui devait se tenir lors de la session SBI-60 (juin 2024) avec les parties prenantes concernées (Fonds pour l’environnement mondial,…) sur le soutien dont peuvent bénéficier les pays en développement pour élaborer leurs rapports biennaux au titre de la transparence (BTR) et renforcer leurs capacités institutionnelles et leurs systèmes de rapportage nationaux pour la mise en œuvre du cadre de transparence renforcé (paragraphe 14). Cet atelier a eu lieu au sein du SBI-60 le 4 juin 2024.

La décision 18/CMA.5 a également demandé au secrétariat de la CCNUCC d’organiser un dialogue pour partager l’expérience dans la collecte, la gestion et l’analyse, notamment par les pays industrialisés, des données susceptibles d’être utiles pour aider les pays en développement à mettre en œuvre le cadre de transparence renforcé (paragraphe 15). Ce dialogue a eu lieu au sein du SBI-60 le 10 juin 2024. Voir programme.

Le 1er janvier 2025 a donc marqué l’entrée en vigueur du cadre de transparence renforcé qui s’applique désormais à toutes les Parties (système de MRV unique, tant pour les pays industrialisés, que pour les pays en développement).

Au 5 novembre 2025, 116 Parties (dont 74 pays en développement) avaient soumis leur BTR sur les 194 Parties à l’Accord de Paris (soit 60%) (voir liste des Parties et leur BTR).

Le 31 octobre 2025, le secrétariat de la CCNUCC a publié un rapport de synthèse des premiers BTR soumis par les Parties.

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L’examen multilatéral et facilitateur des progrès (FMCP)

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Dans le cadre du dispositif de transparence renforcée (ETF), un examen multilatéral et facilitateur des progrès accomplis (FMCP) doit être entrepris en ce qui concerne les efforts consentis par les Parties au titre de l’article 9 de l’Accord de Paris (financement) ; la mise en œuvre par la Partie de sa NDC ; et la réalisation des objectifs fixés par celle-ci. Le FMCP permet de mener un dialogue ouvert avec les Parties sur les actions, les succès et les défis en matière de climat.

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Modalités, procédures et lignes directrices pour le FMCP

Le FMCP s’appuie sur l’expérience acquise dans le cadre de la Convention grâce à l’évaluation multilatérale (MA) et à l’échange non-coercitif des points de vue (FSV), qui ont constitué un élément clé des processus d’évaluation et d’examen internationaux (IAR) et de consultation et d’analyse internationales (ICA) pour les Parties visées à l’annexe I et les Parties non visées à l’annexe I, respectivement.

Le FMCP aura lieu dès que possible après la publication du rapport d’examen technique d’une Partie et comprendra deux phases : une phase de questions-réponses écrites, les questions devant être soumises via une plateforme en ligne ; suivie d’une phase de session du groupe de travail, qui se tiendra pendant les sessions du SBI.

Le FMCP sert de plateforme d’échange multilatéral, offrant aux Parties l’occasion de dialoguer, de partager leurs expériences et d’apprendre les unes des autres en matière de bonnes pratiques dans la mise en œuvre des mesures et du soutien en faveur du climat, afin de faire progresser l’effort collectif visant à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

Le FMCP permet aux Parties d’exprimer leurs réussites et de signaler leurs lacunes et leurs besoins en matière de renforcement des capacités pour la préparation de leur inventaire d’émission de GES, la mise en œuvre de mesures d’atténuation et d’adaptation, ainsi que la mise à disposition et la réception d’un soutien (financement, transfert de technologies et/ou renforcement des capacités). Cet échange d’informations et d’idées vise à favoriser la solidarité et la compréhension mutuelle entre les pays.

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Journées thématiques de la Présidence

En dehors des négociations officielles dans le cadre de la COP, de la CMA, de la CMP, du SBI et du SBSTA, la Présidence brésilienne a organisé cinq doubles journées thématiques qui auront lieu durant la Conférence (comme le font tous les ans les Présidences des COP) :

12-13 nov. : santé, emploi, éducation, culture, justice et droits humains, intégrité de l’information, travailleurs.

Voir communiqué de la Présidence du 5 août 2025.

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Retour sur la quatrième journée

© UN Climate Change – Kiara Worth

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Consultations de la Présidence sur les quatre sujets clivants

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Les consultations animées par Túlio Andrade de la Présidence de la COP-30 se sont poursuivies sur les quatre sujets complexes et épineux que le Président de la COP-30 avait promis de mener dans le cadre du compromis qu’il a pu dégager avec les Parties et groupes de Parties ayant proposé d’ajouter ces sujets à l’ordre du jour formel des négociations :

  • la mise en œuvre de l’article 9.1 de l’Accord de Paris (obligation des pays développés de fournir un financement) : proposition de sujet supplémentaire à inscrire à l’ordre du jour soumise conjointement par le groupe de pays partageant la même vision (LMDC) et le groupe arabe ;
  • les mesures unilatérales restrictives pour le commerce liées au climat : proposition de sujet supplémentaire à inscrire à l’ordre du jour soumise conjointement par le groupe de pays partageant la même vision (LMDC) et le groupe arabe ;
  • répondre [collectivement] au rapport de synthèse du Secrétariat de la CCNUCC sur les NDC et réduire l’écart en matière d’ambition +1,5 °C et de mise en œuvre : proposition de sujet supplémentaire à inscrire à l’ordre du jour soumise par l’alliance des petits Etats insulaires (AOSIS) ; et
  • la synthèse des rapports biennaux sur la transparence (BTR) : proposition de sujet supplémentaire à inscrire à l’ordre du jour soumise par l’UE.

[Voir page du site de la CCNUCC sur les consultations de la Présidence.

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Túlio Andrade a invité les Parties à participer à une séance de « thérapie collective » (selon IISD) pour évaluer où en sont les négociations. Le groupe arabe et le groupe africain ont déploré le fait que la Présidence ait regroupé ces quatre sujets pour mener ces consultations et ont réitéré leur préférence pour mener des discussions à part sur les mesures unilatérales restrictives pour le commerce liées au climat et, avec l’alliance des petits Etats insulaires (AOSIS), sur l’article 9.1 de l’Accord de Paris. Le Mexique a souligné que la discussion sur le financement devait aller au-delà des promesses pour prendre en compte la qualité du financement.

L’alliance indépendante de l’Amérique latine et des Caraïbes (AILAC) a exhorté que les consultations intègrent un sentiment d’urgence, qu’elles tiennent compte de la réalité sur le terrain et qu’elles aboutissent à des résultats concrets. La Nouvelle-Zélande a exigé une attitude orientée vers des solutions, qui mette l’accent sur la transparence et facilite l’action. Le groupe des pays en développement partageant la même vision (LMDC) a souligné que, tant que l’article 9.1 ne sera pas mis en œuvre, les pays en développement ne seront pas en mesure de mettre en œuvre l’action climat qui leur est demandée.

La présidence a ensuite présenté des « garde-fous » pour la suite des travaux, notamment :

  • préserver l’architecture et le cycle politique de l’Accord de Paris ;
  • participer de manière constructive et respectueuse aux discussions sur les quatre sujets, c’est-à-dire sans pointer du doigt ;
  • préserver la dimension nationale des NDC ; et
  • préserver le périmètre et le mandat du deuxième bilan mondial (Global Stocktake, GST-2).

Les Parties ont ensuite formulé des commentaires et des suggestions pour affiner ces garde-fous.

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Tour d’horizon des sujets ayant fait l’objet de négociations sur le fond

Les Parties ont mené des négociations sur plusieurs sujets sur la base de leurs ordres du jour respectifs adoptés le 10 novembre 2025 (lire notre Journal de la COP-30 | Jour 1), et notamment sur :

  • la communication ex ante d’informations sur le financement (article 9.5 de l’Accord de Paris),
  • le dialogue sur l’alignement des flux de financement (article 2.1(c),
  • le programme de travail sur l’atténuation (MWP),
  • l’objectif mondial sur l’adaptation (GGA),
  • le programme de travail sur la transition juste (JTWP).

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La communication ex ante d’informations sur le financement climat (article 9.5)

Lors des consultations informelles dans le cadre de la CMA, co-animées par Elena Pereira (Guatemala), les Parties ont partagé leurs points de vue sur un projet de texte de décision et ont formulé des propositions visant à améliorer et à affiner le texte. Les co-facilitateurs ont indiqué qu’ils allaient élaborer une 2e version du projet de texte pour examen par les Parties.

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Contexte
 

Au titre de la décision 12/CMA.1 – Identification des informations à fournir par les Parties sur le financement ex ante (adoptée dans le cadre des règles de mise en œuvre à Katowice en décembre 2018), la CMA a reconnu l’importance de la prévisibilité et la clarté des informations sur le soutien financier que les pays industrialisés prévoient de fournir aux pays en développement. Dans cette décision, la CMA a établi les modalités post-2020 qui s’appuient sur les modalités établies pour la période 2014-2020 sur le financement climat à long terme. Les modalités post-2020 sont notamment :

  • des communications biennales contenant des informations quantitatives et qualitatives sur le soutien que les pays industrialisés prévoient de fournir (projections), à soumettre à la CCNUCC tous les deux ans, dont la première en 2020 (puis en 2022, en 2024, etc.). A ce jour (11 juin 2025), 38 Parties à l’annexe I (sur les 43) ont soumis leur première, 2e et 3e communication biennale. Manquent cinq Parties : Belarus, Liechtenstein, Russie, Turquie et Ukraine ;
  • un portail dédié en ligne pour consigner les communications biennales ;
  • une compilation et une synthèse des informations contenues dans les communications biennales que doit élaborer le Secrétariat de la CCNUCC depuis 2021. Celui-ci a publié la première compilation-synthèse des premières communications biennales le 1er juin 2021, la 2e compilation-synthèse le 25 août 2023 , ainsi que la 3e compilation-synthèse le 3 juin 2025 ;
  • des ateliers biennaux à organiser par le Secrétariat de la CCNUCC [lors des sessions des organes subsidiaires et/ou de la COP] à compter de l’année suivant la remise de la première communication biennale [2021 donc]. Le Secrétariat de la CCNUCC est également chargé d’élaborer un rapport de synthèse sur chaque atelier. La CMA a décidé d’examiner les compilations, les synthèses et les rapports de synthèse à compter de sa 4e réunion (CMA-4). Le premier atelier a été organisé lors des sessions du SBSTA-SBI de mai-juin 2021, le 11 juin 2021. Le Secrétariat de la CCNUCC a publié le 10 septembre 2021 le rapport de synthèse de ce premier atelier. Le 2e atelier a eu lieu lors des sessions SBSTA-SBI de juin 2023, le 6 juin 2023. Le Secrétariat de la CCNUCC a publié le 18 septembre 2023 le rapport de synthèse de ce 2e atelier ;
  • la mise en place, à partir de 2021, d’un dialogue ministériel biennal de haut niveau sur le financement climat, à l’instar de celui mis en place sur la période 2014-2020 – lire notre article). Il est à éclairer, notamment par les rapports de synthèse sur les ateliers biennaux et par les communications biennales.

La première réunion de ce Dialogue s’est tenue à Glasgow, le 8 novembre 2021. Voir note de synthèse du Président de la COP-26 (publiée le 21 août 2023). La 2e réunion à Dubaï le 8 décembre 2023. Voir note de synthèse du Président de la COP-28 (publiée le 24 février 2025).

Voir page du site de la CCNUCC consacrée aux informations ex ante sur le financement climat.

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L’article 2.1(c) de l’Accord de Paris : alignement des flux de financement

Lors des consultations informelles dans le cadre de la CMA, le co-président Zaheer Fakir (Emirats arabes unis) a invité les Parties à faire part de leur avis sur les garanties pertinentes. Les délégués ont convenu que

  • l’article 2.1(c) doit être mis en œuvre selon une approche ascendante, piloté au niveau national ;
  • les efforts visant à mettre en œuvre l’article 2.1© complètent les engagements pris au titre de l’article 9 (financement) et ne les remplacent pas ; et
  • l’examen continu dans le cadre du CMA doit être non prescriptif et non punitif, sans ajouter une charge de travail supplémentaire.

Les co-facilitateurs vont élaborer un projet de texte.

Contexte
 

L’article 2.1 de l’Accord de Paris fixe trois objectifs à long terme :

(a) température : contenir la hausse de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels et en poursuivant l’action menée pour atteindre 1,5°C,

(b) adaptation : renforcer les capacités d’adaptation et promouvoir la résilience à ces changements et un développement à faible émission de gaz à effet de serre,

(c) financement : rendre les flux financiers compatibles avec une trajectoire d’évolution vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques.

 

Dialogue de Charm el-Cheikh et ses ateliers

A Charm el-Cheikh, lors de la première journée de la COP-27 et de la CMA-4, l’UE avait demandé (sans succès) que le sujet de l’article 2.1(c) soit ajouté à leur ordre du jour formel. Les Parties ont toutefois convenu que ce sujet fasse l’objet de consultations informelles pendant la Conférence. Ces consultations informelles ont abouti à un consensus parmi les Parties réunies au sein de la CMA-4 : celle-ci a décidé de lancer le dialogue de Charm el-Cheikh entre les Parties, organisations et autres parties prenantes sur l’article 2.1(c) de l’Accord de Paris (paragraphe 68 de la décision 1/CMA-4).

Par ailleurs, les banques multilatérales de développement et les institutions financières internationales (Banque mondiale, FMI,…) ont été invitées à réformer leurs pratiques et à redéfinir leurs priorités, à aligner leurs financements avec l’objectif de l’article 2.1(c) et à accroître leur financement climat (paragraphes 61 et 62 de la décision 1/CMA-4).

La mission du dialogue de Charm el-Cheikh est d’échanger les points de vue et de mieux comprendre l’article 2.1(c). Le Secrétariat de la CCNUCC a été chargé, sous le pilotage de la Présidence de la COP-27, d’organiser des ateliers (workshops). A ce jour, six ateliers ont eu lieu.

Pour plus de détails sur ces six ateliers, se reporter au Guide du Citepa pour mieux comprendre la COP-30.

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Le programme de travail sur l’ambition et la mise en œuvre en matière d’atténuation (MWP)

Pour des éléments de contexte sur le programme MWP, se reporter au Guide du Citepa pour mieux comprendre la COP-30.

Lors des consultations informelles des SB, les co-facilitateurs Ursula Fuentes (Allemagne) et Maesela John Kekana (Afrique du Sud) ont présenté une note informelle et ont invité les Parties à faire part de leurs points de vue là-dessus.

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Les approches non fondées sur le marché (Non-market approaches ou NMA) (article 6.8)

Lors des consultations informelles dans le cadre du SBSTA, les co-facilitateurs Jacqui Ruesga (Nouvelle-Zélande) et El Hadji Mbaye (Sénégal) ont invité les Parties à faire part de leur avis sur les éléments à prendre en compte pour la révision du programme de travail sur les approches non fondées sur le marché. Ils ont précisé que cette révision débuterait lors de la 64e session du SBSTA (juin 2026).

Les co-facilitateurs ont indiqué qu’ils allaient élaborer un projet de texte de décision.

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Contexte

En vertu de l’article 6 de l’Accord de Paris, les Parties peuvent décider de coopérer sur une base volontaire dans la mise en œuvre de leurs NDC pour relever le niveau d’ambition de leurs mesures d’atténuation et d’adaptation via des approches dites « coopératives ». L’article 6 comporte trois sous-volets :

  • 6.2 : approches coopératives (transferts de réduction directs [crédits carbone] entre pays à titre bilatéral ou multilatéral, connus sous l’acronyme anglais ITMO),
  • 6.4 : mécanisme d’octroi des crédits d’émission (Paris Agreement Crediting Mechanism, PACM) – marché international de crédits carbone supervisé par la CCNUCC (via l’organe Article 6.4 Supervisory Body) et permettant aux pays et aux entités publiques et privées d’échanger des unités de réduction d’émissions, dites les A6.4ER, délivrées au titre de l’article 6.4. Le PACM prendra le relais du MDP,
  • 6.8 : approches non fondées sur le marché (pour renforcer les liens et créer des synergies entre atténuation, adaptation, financement, transfert de technologies et renforcement des capacités).

La décision de la COP-21 qui a accompagné l’Accord de Paris (décision 1/CP.21) a demandé au SBSTA de mettre en place un programme de travail au titre du cadre pour les approches non fondées sur le marché (cf. paragraphe 39). L’objectif de ce programme de travail est d’étudier comment renforcer les liens et créer des synergies entre, entre autres, l’atténuation, l’adaptation, le financement, le transfert de technologies et le renforcement des capacités, et comment faciliter la mise en œuvre et la coordination des approches non fondées sur le marché

Six ans après l’adoption de l’Accord de Paris et au bout d’intenses et longues négociations lors de la COP-26 à Glasgow (Ecosse, novembre 2021), les Parties de la CMA-3 ont enfin pu parvenir à un accord sur la finalisation de ces règles sur les modalités pour recourir aux approches coopératives via trois décisions, dont une sur l’article 6.8 : décision 4/CMA.3 relative au programme de travail dans le cadre des approches non fondées sur le marché visées à l’article 6.8 de l’Accord de Paris. Cette décision acte ledit programme de travail et définit les premiers domaines dans lesquels seront menés les travaux du programme de travail (cf. paragraphes 2 et 3) :

  • adaptation, résilience et durabilité,
  • mesures d’atténuation visant à limiter les effets des changements climatiques et à contribuer au développement durable,
  • exploitation de sources d’énergie propre.

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Comité de Glasgow sur les approches non fondées sur le marché (cf. article 6.8)

Le Comité de Glasgow sur les approches non fondées sur le marché (Glasgow Committee on Non-Market Approaches ou GCNMA) a été créé par la décision 4/CMA.3 (cf. chapitre III de l’annexe, paragraphes 4 et 5) pour mettre en œuvre le cadre des approches non fondées sur le marché et le programme de travail associé. Il offre aux Parties des possibilités de coopération non fondée sur le marché pour la mise en œuvre des mesures d’atténuation et d’adaptation prévues dans leurs NDC.

Le Comité de Glasgow est convoqué par le Président du SBSTA et fonctionne conformément aux procédures applicables aux groupes de contact et sous la direction du Président. Il se réunit au moment de la tenue des deux sessions annuelles du SBSTA (en juin et lors de la COP/CMA en novembre ou décembre de chaque année), la première réunion devant avoir lieu en même temps que la 56e session du SBSTA (juin 2022).

Première réunion (GCNMA-1), Bonn juin 2022) | Deuxième réunion (GCNMA-2, Charm el-Cheikh, nov. 2022) | Troisième réunion (GCNMA-3), Bonn, juin 2023) | Quatrième réunion (GCNMA-4, Dubaï, déc. 2023) | Cinquième réunion (GCNMA-5, Bonn, juin 2024) | Sixième réunion (GCNMA-6, Bakou, nov. 2024) | Septième réunion (GCNMA-7, Bonn, juin 2025).

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Avancées réalisées lors de la CMA-4, de la CMA-5 et de la CMA-6

Lors de la CMA-4 à Charm el-Cheikh (déc. 2023), les Parties ont demandé, via la décision 8/CMA.4 sur les questions relatives au programme sur les NMA, au Comité de Glasgow sur les approches non fondées sur le marché de poursuivre la mise en œuvre des activités du programme de travail prévues par la décision 4/CMA.3 (cf. annexe, chapitre V) sur 2023-2026 en deux phases (2023-2024, puis 2025-2026). Le Secrétariat de la CCNUCC a également été prié de développer et de rendre opérationnelle la plateforme web de la CCNUCC destinée à enregistrer et à échanger les informations sur les approches non fondées sur le marché (NMA Platform). La décision 8/CMA.4 a défini la finalité de cette plateforme web.

Lors de la CMA-5 à Dubaï (déc. 2023), les Parties ont adopté la décision 17/CMA.5 au titre du programme de travail sur les NMA. Il s’agit d’une décision plutôt procédurale qui a encouragé les Parties à continuer à identifier des possibilités pour concevoir et mettre en œuvre des approches non fondées sur le marché.

Lors de la CMA-6 à Bakou (nov. 2024), les Parties ont adopté la décision 7/CMA.6 au titre du programme de travail sur les NMA. Cette décision fixe les orientations pour les deux prochaines années de travail au titre du programme de travail sur les NMA. Elle prévoit une collaboration plus étroite entre les Parties et les parties prenantes (les acteurs non-étatiques notamment), ainsi qu’un recours accru à la plateforme sur les NMA en vue de recenser et de partager les approches innovatrices.

Lors des sessions SB-62 (Bonn, juin 2025), le 21 juin 2025, un atelier sur les approches non fondées sur le marché a eu lieu. Les Parties ont examiné la possibilité d’organiser une session dédiée à la CMA 7 pour examiner des NMA spécifiques. Le Secrétariat a également fait le point sur l’état de développement de la plateforme NMA. Le SBSTA a convenu de soumettre ce sujet aux sessions SB-63 pour un examen plus approfondi.

Voir la page du site de la CCNUCC sur les approches fondées et non fondées sur le marché.

Voir la page du site de la CCNUCC sur la mise en œuvre coopérative (article 6).

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L’objectif mondial sur l’adaptation (GGA)

Pour des éléments de contexte sur le GGA, se reporter au Guide du Citepa pour mieux comprendre la COP-30.

Lors des consultations informelles dans le cadre des SB co-animées par Tine Kobilšek (Slovénie) et Gao Xiang (Chine), les Parties ont continué à faire part de leur avis et à proposer des modifications de fond de la note informelle présentée aux Parties la veille (mercredi 12 novembre) sous forme de projet de décision (lire notre Journal de la COP-30 | Jour 3).

Les négociations ont continué à faire ressortir des divergences de point de vue entre les Parties sur la liste des indicateurs et les prochaines étapes. L’UE a exhorté les Parties à se mettre d’accord sur l’adoption par la CMA-7 à Belém, d’au moins un indicateur par sous-objectif (cf. les sept sous-objectifs qualitatifs thématiques et les quatre sous-objectifs en matière de gouvernance fixés au titre du cadre des Emirats arabes unis pour la résilience climatique mondiale (UAE Framework for Global Climate Resilience), décision 2/CMA.5 § 6). Le groupe africain a déploré le fait que les options présentées dans la note informelle ne reflètent pas correctement sa proposition.

Le groupe africain et le groupe arabe ont exprimé leurs préoccupations au sujet de certains indicateurs proposés qui pourraient, selon eux, pourraient faire peser injustement la responsabilité financière de l’adaptation au changement climatique sur les pays en développement. Ils soulignent que ces indicateurs ne sont « pas conformes à l’Accord de Paris » car ils intègrent les budgets nationaux et les dépenses nationales dans le financement de l’adaptation. Selon eux, cela risquerait de rendre plus floue la distinction entre les fonds propres des pays en développement et le soutien international qu’ils sont censés recevoir dans le cadre de l’Accord de Paris (article 9). Ils craignent que le fait de demander aux gouvernements de comptabiliser leurs propres dépenses dans le financement mondial de l’adaptation ne pèse davantage sur les ressources déjà limitées des pays les plus pauvres.

Par ailleurs, les deux groupes sont inquiets au sujet du fait que les indicateurs proposés sur le suivi des dépenses et les allocations budgétaires nationales pourraient porter atteinte à la souveraineté des pays quant à la manière dont ils dépensent leurs ressources fiscales.

Selon l’Adaptation Gap Report 2025, publié par le PNUE le 29 octobre 2025, l’Afrique a besoin de plus de 50 Md$ s par an pour s’adapter au changement climatique.

Plusieurs Parties soulignent également que, dans le projet de texte dans la note informelle, les indicateurs ne permettent pas de mesurer la qualité (dons/subventions ou prêts ?) et l’accessibilité du financement climat. Ces questions sont particulièrement importantes pour les pays africains qui souhaitent éviter les indicateurs susceptibles d’établir des critères irréalistes pour accéder à des fonds limités ou de les enfermer dans des prêts à taux d’intérêt élevés.

Selon Richard Muyungi, président du groupe africain, cité par Climate Home News, les indicateurs doivent être liés au financement et ce financement doit provenir de la communauté internationale afin que les pays en développement soient « soutenus » plutôt que contraints d’utiliser leurs propres fonds pour s’adapter au changement climatique. Cette position renvoie à la responsabilité historique des pays industrialisés vis-à-vis du dérèglement climatique (voir analyse de Carbon Brief, publiée le 5 octobre 2021).

Le groupe africain se montre prudent : plutôt que de se précipiter pour finaliser ces indicateurs à tout prix à Belém, la CMA devrait prendre plus de temps pour les élaborer, à savoir au cours des deux prochaines années afin qu’ils soient plus réalistes, plus équitables et qu’ils reflètent mieux les capacités nationales. Il a ainsi appelé en faveur d’un « processus d’alignement des politiques » de deux ans, en vue d’adopter un ensemble d’indicateurs lors de la CMA-9 (2027).

Le groupe africain et le groupe des pays les moins avancés (PMA) ont proposé de demander au Secrétariat de la CCNUCC d’élaborer un document technique sur l’utilisation des indicateurs sur la base des réflexions des Parties mais l’AOSIS et l’UE s’y sont opposés.

Les PMA ont souligné que la feuille de route de Bakou pour l’adaptation (BAR) était le principal dispositif pour poursuivre les travaux sur les indicateurs, tandis que l’UE a souligné que le fait d’élargir le périmètre de la BAR risquait de fragmenter encore plus le programme de travail sur l’adaptation. L’AOSIS a demandé à ce que des études de cas sur l’adaptation transformationnelle soient examinées dans le cadre de la BAR.

L’AOSIS, le groupe africain et le groupe LMDC ont soutenu la proposition du groupe G77+Chine d’appeler les pays industrialisés à au moins tripler leur contribution collective au financement de l’adaptation d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2025. L’UE s’y est opposée.

Les discussions se sont poursuivies dans la soirée. Le groupe arabe s’est opposé à l’adoption de la liste d’indicateurs et a proposé que l’objectif de financement de l’adaptation soit la moitié du montant de l’objectif du nouvel objectif collectif chiffré en matière de financement climat pour la période post-2025, fixé à Bakou lors de la CMA-6 (cf. décision 1/CMA.6), soit 150 Md$.

Les co-facilitateurs prépareront un projet de texte qui servira de base aux discussions informelles.

Sources de ces informations : Climate Home News, 13 nov. 2025 et IISD, 14 nov. 2025.

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Le programme de travail sur la transition juste (JTWP)

Pour des éléments de contexte sur le JTWP, se reporter au Guide du Citepa pour mieux comprendre la COP-30.

Au sein du groupe de contact des SB , les co-présidents Federica Fricano (Italie) et Joseph Teo (Singapour) ont fait le point sur les discussions menées la veille dans le cadre de réunions informelles. Ces discussions avaient été axées sur la proposition formulée par le groupe G77+Chine d’établir un mécanisme d’action de Belém pour une transition juste (lire notre Journal de la COP-30 | Jour 3). Ils ont souligné que certaines Parties avaient exprimé leur préférence pour le renforcement de l’architecture existante, mais qu’un consensus s’était dégagé sur la nécessité d’« aller au-delà du statu quo ».

Les Parties ont ensuite mené des discussions sur les mesures unilatérales restrictives pour le commerce liées au climat (en anglais : unilateral trade measures ou UTM). Le grouope LMDC a déploré la prolifération des UTM telles que le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM) de l’UE, soulignant que celui-ci détournera les flux financiers des pays en développement vers les pays industrialisés, entravant ainsi les efforts en matière de réduction de la pauvreté et de développement durable. Le Royaume-Uni et le Japon ont déclaré qu’il n’existe pas de définition des UTM. Ces deux Parties, ainsi que l’UE, ont protesté contre le fait de présenter les politiques climat comme des mesures commerciales et de pointer du doigt certaines Parties en particulier. L’UE a souligné que l’action climat est déterminée au niveau national et a décrit le CBAM comme une mesure environnementale solide, et non commerciale, visant à lutter contre la fuite de carbone, qui s’applique de manière égale aux industries nationales et étrangères.

Pour leur part, la Chine et l’Inde ont appelé à la création d’un espace de négociation consacré aux UTM. L’AILAC et l’AOSIS ont soutenu l’inclusion des UTM dans le projet de décision de la CMA-7, soulignant que les politiques commerciales et climat peuvent se renforcer mutuellement.

Les co-présidents ont indiqué qu’ils allaient modifier la note informelle sur la base de ces échanges. Les discussions se sont poursuivies dans le cadre de réunions informelles.

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Vers une réforme du processus de la CCNUCC

Faisant suite aux réflexions menées lors du SBI-62 à Bonn (15-25 juin 2025 – voir conclusions adoptées) sur une réforme du processus de la CCNUCC, les Parties ont repris ce sujet à Belém, jeudi 13 novembre 2025. Ces discussions figurent dans l’ordre du jour formel de la COP-30 dans le volet baptisé « Dispositions à prendre en vue des réunions intergouvernementales » (Arrangements for intergovernmental meetings ou AIM).

Au sein du groupe de contact du SBI, les co-présidents Kaveh Guilanpour (Géorgie) et Marianne Karlsen (Norvège) ont rappelé les discussions sur ce point lors du SBI-62 et ont souligné les mesures déjà mises en œuvre pour améliorer l’efficacité du processus, telles que la limitation du temps de parole. Les délégués se sont grosso modo mis d’accord sur les éléments à inclure dans un projet de décision, tels que :

  • reconnaître les efforts passés et actuels visant à améliorer l’efficacité du processus ;
  • inviter les Parties et les présidents à entreprendre des efforts de rationalisation ; et
  • poursuivre les discussions lors de la SBI-64.

L’UE, soutenue par le Japon, l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni, a demandé que soient regroupés les événements mandatés et qu’ils soient organisés autant que possible pendant les sessions. Le groupe africain a déclaré que le nombre d’événements reflète le passage à la mise en œuvre et, avec l’AOSIS, a demandé qu’ils soient financés de manière appropriée. L’UE et le Japon ont demandé que les implications budgétaires des activités mandatées soient prises en compte.

Le groupe d’intégrité environnementale (GIE) a demandé à ce que l’accent soit mis sur la rationalisation des ordres du jour des cinq organes (COP/CMA/CMP/SBSTA/SBI) et sur la suppression des points de l’ordre du jour qui sont en suspens depuis plusieurs années. Le groupe des pays les moins avancés (PMA) a déclaré que la rationalisation de l’ordre du jour doit être pilotée par les Parties.

Dans l’après-midi, les Parties ont mené des discussions sur le projet de texte (version du 13 nov. 2025 @12h00).

Les co-présidents ont indiqué qu’ils allaient modifier le projet de textes sur la base des discussions du jour et ils ont encouragé les Parties à échanger de façon informelle entre elles.

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A noter enfin que le Président de la COP-30 avait lancé une réflexion sur l’évolution du processus de la CCNUCC. Dans sa 3e lettre aux Parties du 23 mai 2025, ayant à l’esprit les appels réguliers à la réforme du processus de la CCNUCC, la Présidence brésilienne avait invité toutes les Parties à réfléchir sur l’avenir de ce processus. Dans le processus, « on passe d’une phase centrée sur la négociation à une phase centrée sur la mise en œuvre ». La Présidence avait ainsi invité les Parties, sous l’égide du Président du SBI, à réfléchir sur les approches et initiatives visant à accroître l’efficacité du processus de la CCNUCC pour renforcer l’ambition et la mise en œuvre. Un grand défi à relever pour améliorer le processus est de réduire :

  • le nombre excessif de sujets à l’ordre du jour des organes COP/CMA/SBSTA/SBI,
  • le nombre de sujets qui se recoupent,
  • les contraintes et obstacles en termes de programmation qui empêchent la participation efficace des petites délégations.

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Vient de paraître

© UN Climate Change – Zô Guimarães

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Besoins d’investissements en matière de financement climat

Le 12 novembre 2025, le Groupe d’experts indépendants de haut niveau sur le financement climat, (Independent High-Level Expert Group on Climate Finance ou IHLEG) a présenté son 4e rapport sur le financement climat, qui s’intitule : « Delivering an integrated climate finance agenda in support of the Baku to Belém roadmap to 1.3 T » (« Mettre en œuvre une stratégie intégrée en matière de financement climat en appui à la feuille de route de Bakou à Belém vers la réalisation de l’objectif de 1 300 Md$/an d’ici 2035 »).

Ce groupe a été lancé en juillet 2022 par les Présidences de la COP-26 (Royaume-Uni) et de la COP-27 (Egypte) et il est co-présidé par l’économiste britannique Nicolas Stern.

Le premier rapport (intitulé « Finance for Climate Action : Scaling up investment for climate and development » [Financement pour l’action climat : accélérer et accroître l’investissement en faveur du climat et du développement]) a été établi à la suite de la demande conjointe des deux Présidences (voir lettre du 19/07/2022). Il a été publié le 8 novembre 2022 lors de la COP-27 (lire notre article). Le 2e rapport de l’IHLEG a été publié sous forme de synthèse le 30 novembre 2023 lors de la COP-28. Le 3e rapport (« Raising ambition and accelerating delivery of climate finance » [« Accroître l’ambition et accélérer la mise à disposition du financement climat »]) a été publié le 14 novembre 2024 (lire notre Journal de la COP-29 | Jour 4).

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Objet et contenu du 4e rapport de l’IHLEG

Ce rapport présente une trajectoire complète et réalisable visant à mobiliser 1 300 Md$ par an en financements externes d’ici 2035 pour les pays en développement (hors Chine), afin de contribuer à répondre à un besoin d’investissement total de 3 200 Md$ par an d’ici 2035 en vue d’atteindre les objectifs climat et de développement, en particulier ceux fixés par l’Accord de Paris. Elaboré par l’IHLEG, à la demande des présidences de la COP-29 et de la COP-30, il fournit une base analytique pour la feuille de route de Bakou à Belém vers les 1 300 Md$/an d’ici 2035 (montant de l’objectif du nouvel objectif collectif chiffré en matière de financement climat pour la période post-2025, fixé à Bakou lors de la CMA-6, cf. décision 1/CMA.6).

Le rapport conclut qu’il existe une trajectoire tout à fait réalisable pour mobiliser 1 300 Md$ par an d’ici 2035 à partir de sources externes de financement public et privé afin de stimuler le développement économique et l’action climat dans les pays en développement (hors Chine).

Les 3 200 Md$ par an d’ici 2035 correspondent à des investissements dans cinq domaines d’action interdépendants qui, ensemble, constituent une stratégie mondiale d’action pour le climat, dans le cadre d’une stratégie globale de développement durable et de réduction de la pauvreté :

  • la transition vers les énergies propres (2 050 Md$) : développement des énergies renouvelables et autres énergies bas-carbone, des réseaux électriques, du stockage et des carburants ;
  • l’adaptation et la résilience (400 Md$) : renforcer les infrastructures, l’agriculture et les systèmes de santé pour résister aux chocs climatiques ;
  • les pertes et préjudices (350 Md$) : faire face aux impacts climatiques inévitables et aux besoins de reconstruction ;
  • le capital naturel (350 Md$) : préserver les forêts, les sols, les systèmes hydrologiques et la biodiversité ;
  • la transition juste (50 Md$) : veiller à ce que l’action climat crée des opportunités équitables pour les travailleurs et les communautés.

Le rapport conclut qu’environ 60% de ces 3 200 Md$ par an d’ici 2035  pourraient être financés en interne, ce qui signifie que 1 300 Md$ de financement externe seront nécessaires chaque année. Environ la moitié de ces 1 300 Md$ pourrait provenir de sources privées, le reste provenant de flux multilatéraux, bilatéraux et concessionnels.

Atteindre l’objectif de 1 300 Md$ représenterait une multiplication par sept des niveaux actuels de financement climat, qui s’élèvent à environ 190 Md$ en 2022.

Besoins d’investissement et de dépenses pour le climat et le développement durable dans les pays émergents et les pays en développement (hors Chine) à l’horizon 2035

Source : IHLEG, 12 nov. 2025 (p.10).

Consulter le communiqué | la synthèse | le rapport.

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Climate Action Tracker : mise à jour des projections de réchauffement fondées sur les objectifs des NDC 3.0

Le 13 novembre 2025, le centre de réflexion international Climate Action Tracker (CAT) (voir ci-dessous) a publié une mise à jour de ses projections de réchauffement planétaire d’ici 2100 sur la base des objectifs et engagements 2030, 2035 et 2050. L’analyse de CAT fournit des précisions sur les émissions de GES, les projections de réchauffement, les objectifs 2035 inscrits dans les NDC 3.0 soumises, les objectifs zéro émission nette pour 2050, ainsi que des profils pays.

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Climate Action Tracker (CAT)

Climate Action Tracker (CAT) est un consortium international indépendant d’analyse scientifique composé de deux instituts de recherche Climate Analytics et New Climate InstituteLa mission de CAT est de suivre et d’évaluer l’action climat des pays au regard de leurs objectifs climat nationaux, notamment aux horizons 2030, 2035 et 2050 (fixés conformément à l’article 4 de l’Accord de Paris) et des objectifs mondiaux de +2°C, de +1,5°C d’ici 2100 (fixés par l’article 2 de l’Accord de Paris) et de neutralité climatique à l’horizon 2050 (article 4).

Selon la nouvelle mise à jour de CAT, malgré l’aggravation de la crise climatique, marquée par des incendies de forêt, des tempêtes, des inondations et des sécheresses sans précédent, leur mise à jour annuelle du réchauffement planétaire montre que les projections pour 2100 stagnent, avec peu ou aucun progrès réalisé par les 40 pays couverts par les travaux d’analyse de CAT et ce, pour la 4e année consécutive (depuis 2021 donc). Ainsi, presque aucun de ces 40 gouvernements n’a mis à jour son objectif pour 2030, ni défini le type de mesures à prendre dans le cadre des nouveaux objectifs pour 2035 nécessaires pour « rectifier le tir » et se mettre sur une trajectoire d’émissions de GES en 2030-2035 compatible avec l’objectif de +1,5°C.

Par conséquent, les projections en matière de température pour le scénario « objectifs 2030 et 2035 » [“2030 and 2035 targets scenario”] de CAT qui estime l’impact des objectifs climat inscrits dans les NDC soumises à ce jour, restent à +2,6°C, soit le même niveau que l’année dernière (2024). En d’autres termes, les NDC 3.0 soumises jusqu’à présent ne changent rien en termes de respecter la limite de +1,5°C.

Selon CAT, plus nous attendons, plus l’écart entre les objectifs climat et la science est important : entre 2030 et 2035, l’écart entre les objectifs climat et la trajectoire d’émissions de GES compatible avec l’objectif de +1,5°C devrait augmenter de 2 Gt CO2e, passant de 29 GtCO2e en 2030 à 31 GtCO2e en 2035.

Dans le scénario « engagements et objectifs » [““pledges and targets” scenario”], qui inclut les NDC 2030 et 2035, ainsi que les objectifs de zéro émission nette soumis dans le cadre de l’Accord de Paris, le réchauffement projeté s’est légèrement détérioré, passant de +2,1°C à +2,2 °C, en grande partie à cause du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris (qui deviendra effectif fin janvier 2026), qui a effectivement invalidé tous leurs objectifs.

Dans le « scénario le plus optimiste » [“optimistic scenario”], qui suppose la mise en œuvre intégrale de tous les objectifs annoncés, le réchauffement reste à +1,9 °C, soit bien au-dessus de la limite de réchauffement fixée par l’Accord de Paris.

Pour conclure, CAT est formel : malgré un consensus scientifique clair et l’impératif juridique, les progrès mondiaux en matière de réduction des émissions de GES s’enlisent. L’analyse de CAT montre que si l’Accord de Paris a conduit à la mise en œuvre de mesures de réduction importantes, le rythme des progrès reste beaucoup trop lent. Si une poignée de pays réalisent de réels progrès, leurs efforts sont contrebalancés par d’autres qui retardent ou reculent sur les politiques climat.

Projections en matière de réchauffement d’ici 2100 selon les différents scénarios de CAT

Source : CAT, 13 nov. 2025.

Projections de réchauffement : trajectoires jusqu’en 2100 selon les différents scénarios de CAT

 Source : CAT, 13 nov. 2025.

Consulter le communiqué | le rapport.

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Dans les coulisses

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Au début de la 2e semaine des négociations, lundi 17 novembre 2025, le Président de la COP-30 va mettre en place des binômes ministériels, comme à l’accoutumé lors des COP, à savoir deux Ministres (l’un(e) provenant d’un pays industrialisé et l’autre d’un pays en développement). Ces binômes ministériels sont chargés de piloter des consultations politiques sur les sujets complexes, voire clivants en vue de dégager un consensus de compromis entre les Parties, préalable à tout accord global sur l’ensemble des principaux sujets de négociation à Belém.

Dans une lettre adressée aux Parties le 13 novembre 2025, le Président de la COP-30, a annoncé la désignation des pays des binômes ministériels pour les négociations de la 2e semaine :

  • financement : Kenya/Royaume-Uni,
  • bilan mondial : Emirats arabes unis/Norvège,
  • adaptation : Gambie/Allemagne,
  • atténuation : Egypte/Espagne,
  • transition juste : Mexique/Pologne,
  • transfert de technologies : Inde/Australie,
  • genre : Chili/Suède.

(Source : Carbon Brief, post sur bsky, 13 nov. 2025).

Le Citepa reviendra sur ce sujet en début de semaine prochaine.

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En savoir plus

CCNUCC/UNFCCC

Page d’accueil du site de la CCNUCC

Page du site de la CCNUCC consacrée à la COP-30

Les cinq sessions de négociation

Note informelle conjointe, rédigée par le co-Président du SBSTA et le co-Président du SBI en amont des sessions SB-63, et publiée le 31 octobre 2025. Cette note propose la démarche et la méthode à suivre lors de ces sessions du 10 au 14 novembre 2025 (organisation et programme)

Programme global de la Conférence (overview schedule, version du 31 oct. 2025)

Cette année, en raison des contraintes budgétaires, le programme jour par jour en détail (Daily programme) est supprimé

Liste des évènements parallèles (side events) à Belém

Registre des NDC

CCNUCC : Nationally determined contributions under the Paris Agreement – Synthesis report by the secretariat, 28 octobre 2025

Registre des stratégies bas-carbone 2050 (Long term strategies ou LTS)

Les premiers rapports biennaux en matière de transparence (BTR)

CCNUCC : Biennial transparency reports and national inventory reports – Synthesis report by the secretariat, 31 octobre 2025

CCNUCC : Progress in the process to formulate and implement national adaptation plans – Report by the secretariat, 21 octobre 2025

Présidence brésilienne

Site web de la Présidence brésilienne

Communiqué de la Présidence sur la séquence de haut niveau (sommer sur le climat), publié mle 24 oct. 2025

 

Suivi et analyses réalisés et publiés par des institutions politiques, instituts de recherche et cercles de réflexion :

Couverture quotidienne de la Conférence par l’Institut International du Développement Durable (IISD)

Bulletin quotidien de l’Institut International du Développement Durable (IISD) qui revient en détail sur les travaux de la 4e journée

Parlement européen (2025). The COP30 Climate Change Conference Part I: Framework of COP negotiations and main expected issues, octobre 2025

Carbon Brief : Interactive: Tracking negotiating texts at the COP30 climate summit, 7 novembre 2025. Carbon Brief, site britannique spécialisé en matière de climat, publie la version 2025 de son outil de suivi interactif annuel qui présentera les avancées ou l’absence d’avancées des différents volets de négociation à la COP-30. Il montrera le sujet, la nature du texte, la date et l’heure de sa publication, le nombre de pages, le nombre d’options et de crochets (ceux-ci indiquant des éléments de texte non encore tranchés et que donc il n’y a pas encore consensus sur le choix des options ou la formulation de texte), s’il y a consensus ou accord intégral (en vert) ou absence de consensus (en rouge).

Carbon Brief : Interactive: Who wants what at the COP30 climate change summit, 5 novembre 2025. Tableau interactif présentant les positions des différents pays et groupes de négociation sur les volets clés des négociations, ainsi que sur les questions clés dans le cadre de ces volets.

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Adaptation Atténuation CCNUCC et Accord de Paris Energie Fiscalité, coûts et économie Politique et règlementation