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Serbie : projet d’appui technique sur la stratégie qualité de l’air

Réf. : 2020_01_c3 | Publié le: 27 janvier 2020 | Date de mise à jour: 27 janvier 2020

Dans le cadre du projet d’appui technique au Ministère de la Protection de l’Environnement (MEP) de la République de Serbie, pour la définition de la Stratégie de Protection de l’Air et son plan d’action, Nadine Allemand (Directrice adjointe du Citepa) et Grégoire Bongrand (Ingénieur d’études) étaient à Belgrade les 23 et 24 janvier 2020, pour la première réunion d’une série de plusieurs, destinées à partager les résultats obtenus pour la définition de la Stratégie et sa mise au point avec toutes les Parties prenantes et le MEP.

La définition de cette Stratégie de Protection de l’Air, qui s’inscrit dans le cadre des travaux de la Serbie pour l’application de la directive 2284/2016 (« réduction des émissions nationales de certains polluants atmosphériques ») et de la mise en capacité pour respecter les normes de qualité de l’air, se déroulera sur l’année 2020, pour se finaliser en fin d’année. Cette première réunion s’est déroulée au moment d’un épisode de pollution aux particules fines très important, avec des concentrations horaires de PM2.5 de l’ordre de 200 µg/m3. Notre projet intervient donc à un moment opportun. Cet épisode de pollution a déclenché une prise de conscience à haut niveau du problème de la faible qualité de l’air en Serbie et dans la zone des Balkans en général, l’épisode ayant couvert une zone géographique très vaste. Le travail du Citepa et de l’Ineris, qui fait aussi partie du projet, sera essentiel. Cet épisode s’est produit suite à de très mauvaises conditions de dispersion, à une stabilité de l’atmosphère fréquente en hiver et donc à l’accumulation de particules et d’autres polluants dans la masse d’air piégée. Nos premiers résultats montrent que les sources de PM sont liées aux installations domestiques au bois mais aussi à des sources industrielles émettant encore beaucoup en Serbie, comme les centrales thermiques au lignite qui ne sont pas encore désulfurées ni dénitrifiées. Pour les PM, des filtres sont présents sur ces centrales mais les émissions restent encore fortes. Pour le transport routier, le parc est encore assez ancien. La Serbie importe des véhicules usagés et la norme minimale exigée est seulement la norme Euro 3. Il y a des actions évidentes à mettre en place : mise au niveau des normes européennes des installations industrielles (BAT), limitation de l’import des véhicules de seconde main, limitation des émissions des petits foyers domestiques au bois mais aussi au charbon en favorisant leur renouvellement, mise en place des standards de type écoconception pour ces équipements. Les mines à ciel ouvert de lignite et l’extraction de divers minerais peuvent aussi être des sources non négligeables de PM.

Le projet a pu être présenté lors d’un groupe de travail initié par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), en présence de l’OMS, de l’ambassade des Etas Unis, de l’ambassade de France, de l’agence de développement de la Suède, de la représentation de l’Union européenne, ainsi que de certaines ONG dont le but est de mettre en place une aide technique à la Serbie, cette pollution ayant vraiment bousculé les consciences et la pression du public, devenant aussi très forte face à l’inaction.