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particules inférieures à 1 µm (format Secten)

Evolution des émissions de PM1.0 de 1990 à 2018 pour la France métropolitaine (en kt)

Télécharger les données par gaz, par secteur et sous-secteur, et le rapport Secten comprenant les analyses détaillées

 

Enjeux

Effets sanitaires

Plus les particules sont fines, plus elles représentent un risque sanitaire car elles peuvent pénétrer plus facilement dans le système respiratoire ou bien le sang. Les particules fines (PM2.5 et moins), ont attiré une forte attention ces dernières années, notamment dû au risque sanitaire qu’elles présentent sur les maladies cardio-vasculaires et respiratoires, et ont été classées en tant que substance cancérigène. A l’heure actuelle, les PM2.5 (qui incluent les PM1.0) sont l’indicateur principal utilisé pour quantifier les risques sanitaires liés à l’exposition des particules, notamment du fait qu’elles soient mesurées régulièrement et réglementées. Cependant, les particules plus fines comme les PM1.0 (voire même les PM0.1/PUF) suscitent de plus en plus ( voir« Effets sur la santé » en début de chapitre)

Effets environnementaux

Concernant l’impact que peuvent avoir les PM1.0 sur l’environnement, beaucoup de phénomènes distincts peuvent être considérés, à diverses échelles, et pour toutes tailles de particules. De ce fait, il est conseillé de se référer à la partie générale sur les effets sur l’environnement en début de chapitre pour en connaître plus sur les enjeux environnementaux liés aux particules. Les « particules ultrafines », au diamètre inférieur à 0,1 µm sont une source croissante d’intérêt ces dernières années, à cause des risques sanitaires qui leurs sont associés.

Objectifs de réduction

Les objectifs de réduction de particules à l’échelle internationale, nationale et même locale concernent principalement les émissions et les concentrations de PM10 et PM2.5 (cf. partie ci-dessus sur réglementations) avec notamment le protocole de Göteborg, qui fut transposé en droits européens par la directive de réduction des plafonds d’émissions de polluants (i.e., NECD en anglais) puis, en France, par le PREPA. Aucune spécification n’est donnée quant aux PM1.0, qui ne fait pas partie des polluants dont les émissions doivent être nécessairement estimées et reportées à la CLRTAP.

Enjeux méthodologiques et incertitudes

De nombreux enjeux méthodologiques existent sur la quantification de la part condensable des émissions de particules dans plusieurs secteurs de l’inventaire. La taille des particules condensables variant de quelques nanomètres à quelques dizaines de microns, l’impact de la prise en compte de la part condensable sur les émissions aura lieu pour toute taille de particules. Voir notre rapport méthodologique « Ominea ». Aucune incertitude n’est évaluée pour les PM1.0.

A noter

Il est important de noter que, dans les inventaires nationaux, estimer les émissions de PM1.0 n’est pas obligatoire et ces émissions n’ont pas besoin d’être rapportées à la Convention LRTAP. De plus, comme pour les autres tailles de particules, certaines émissions de PM1.0 sont estimées mais ne sont pas incluses dans le périmètre national. Parmi elles, les émissions anthropiques du transport international aérien, fluvial ou maritime en font partie, ainsi que les émissions naturelles liées aux feux de forêts. D’autres émissions naturelles de particules dues aux volcans, à la foudre, à la végétation et autres, ne sont pas estimées dans l’inventaire français, mais ne font pas partie du périmètre d’inclusion national. Enfin, dans l’inventaire national, la part de particules condensables émise est complexe à estimer dans de nombreux secteurs. A l’heure actuelle, nous ne savons pas quantifier les recombinaisons qui peuvent se produire dans l’atmosphère et qui sont à l’origine de la formation des particules dites secondaires. Ainsi, les particules dites secondaires ne sont pas incluses dans les résultats d’émissions de PM1.0 de nombreuses sources.

 

Tendance générale

Le niveau actuel des émissions de PM1,0 est le plus bas observé depuis 1990. Même si tous les secteurs d’activité contribuent aux émissions de la France métropolitaine, la grande majorité est issue du résidentiel/tertiaire (68% en 2018), principalement due à la combustion du bois et, dans une moindre mesure, du charbon et du fioul. Les émissions de PM1,0 des secteurs du transport routier et de l’industrie manufacturière ne sont pas négligeables pour autant. Dans le secteur du transport routier, deuxième secteur émetteur, elles sont essentiellement liées aux véhicules Diesel. Les émissions de l’industrie manufacturière sont principalement engendrées par la construction et la métallurgie de métaux ferreux. Pour les autres secteurs, moins émetteurs, comme les secteurs de la transformation de l’énergie, de l’agriculture et du traitement des déchets, les émissions proviennent en grande partie de la combustion de biomasse et de la combustion de carburants dans les engins mobiles non routiers.

Sur la période étudiée, les émissions ont baissé de plus de 70%. Cette tendance à la baisse est observée sur l’ensemble des secteurs sauf pour le transport maritime, fluvial et aérien (relativement stables). Toutefois, l’année 1991 a niveau d’émission élevé (maximum observé sur la période) consécutive, en particulier, à une forte consommation de bois dans le secteur résidentiel/tertiaire en réponse à un hiver particulièrement rigoureux. La baisse générale observée depuis 1990 est engendrée, d’une part, par l’amélioration des performances des techniques de dépoussiérage dans l’industrie manufacturière, d’autre part, par les effets de structure, notamment l’amélioration des technologies pour la combustion de la biomasse (secteur du résidentiel/tertiaire) et, enfin, par l’arrêt de l’exploitation des mines à ciel ouvert en 2002 et des mines souterraines en 2004 (appartenant au secteur de la transformation d’énergie).

 

Évolution récente

Lors des dernières années, les émissions globales de PM1,0 sont en baisse, même si elles ont légèrement stagné entre 2014 et 2016, notamment à cause du climat et de la consommation domestique de bois associée. En effet, le secteur du résidentiel/tertiaire, principal contributeur des émissions de PM1,0, a connu une légère croissance de ces émissions entre 2011 et 2013, puis entre 2014 et 2016, avant de repartir à chaque fois à la baisse. Pour les années 2011, 2014 et 2015, le climat très doux a entrainé une baisse nette de la consommation énergétique du résidentiel/tertiaire, contrairement à 2012 et 2013, plus froides, qui montrent un regain des émissions de PM1,0. L’année 2018 fut plutôt favorable niveau climat (similaire à 2015), ce qui a permis d’atteindre le niveau le plus bas observé pour ce secteur sur la période donnée. Bien que le climat influe fortement sur les émissions du chauffage résidentiel, à climats similaires, le niveau de 2018 est plus bas que celui de 2015 d’environ 12.5%, soulignant les progrès de réduction effectués encore récemment.

L’industrie et la transformation d’énergie sont plutôt stagnants depuis quelques années, dû à l’intensification de l’activité de sous-secteurs comme la métallurgie des métaux ferreux, le papier/carton et le chauffage urbain tandis que d’autres contributeurs significatifs comme la construction et la transformation de combustibles minéraux solides stagnent. En ce qui concerne le transport et l’agriculture, les émissions sont en baisse continue même dans les années récentes, notamment grâce aux mesures mises en place pour la combustion de carburants lors de l’échappement des fumées des engins mobiles routiers et non routiers, combinées aux règlementations appliquées aux compositions des carburants. A noter que, contrairement aux particules de plus grande taille, les émissions du secteur de l’agriculture résultent entièrement de la combustion de carburants dans les engins mobiles non routiers.

De ce fait, il est donc anticipé que les émissions de PM1,0 continuent d’être réduites dans les prochaines années. Les différentes mesures (à venir et existantes) concernant les particules totales en suspension comme, par exemple, les arrêtés sur les installations de combustion et les normes visant les engins mobiles routiers (Euro) et non routiers (Stage) devraient permettre de rendre réalisables ces réductions. De plus, des efforts de réduction d’émissions sont rendus possibles grâce à l’optimisation des procédés de combustion et l’existence de technologies de réductions comme les médias filtrants. Il est cependant difficile de prévoir l’évolution des émissions de PM1,0 étant donné qu’elles dépendent principalement de la consommation de bois, qui varie selon le climat et qui est prévue de croître dans le mix énergétique des prochaines années pour des raisons d’émissions de gaz à effet de serre.

 

Part des émissions liée aux combustibles

La contribution de la combustion de combustibles aux émissions totales de PM1.0 est prépondérante, malgré une légère baisse progressive au cours de la période (89% en 1990 contre 79% en 2018). Ceci s’explique par les rythmes irréguliers auxquels les émissions énergétiques et non-énergétiques décroient, avec des réductions respectives de 75% et 44% comparativement à leurs niveaux de 1990. En effet, l’amélioration des rendements énergétiques des procédés et équipements conjointement avec l’implémentation de normes et de valeurs limites d’émissions, sur les sources fixes comme mobiles, ont permis d’atteindre de telles réductions.

En ce qui concerne les différents combustibles, la consommation de biomasse est le principal émetteur de PM1.0 en France, contribuant à hauteur de 60% en 1990 et 71% en 2018 aux émissions énergétiques. Pourtant, les émissions de la biomasse ont fortement diminué entre 1990 et 2018, atteignant des réductions de plus de 70%, notamment grâce au renouvellement des équipements de chauffage individuel par des équipements plus performants et moins émetteurs. La contribution grandissante du bois est en partie due à la substitution d’autres combustibles par la biomasse, dans des intérêts liés aux émissions de gaz à effet de serre. Parmi eux, les combustibles solides fossiles ont été délaissés au fur et à mesure, se témoignant par une baisse de plus de 95% de leurs émissions comparativement à 1990. D’autres combustibles comme ceux liquides ont grandement contribué à réduire les émissions de PM1.0 des combustibles avec principalement le fioul domestique et le gazole qui ont atteint des réductions respectives de -97% et -74%, notamment grâce aux normes de la combustion mobile (Euro pour véhicules passagers et Stage pour engins mobiles non routiers).

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