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L’OMM publie sa déclaration annuelle sur l’état du climat mondial en 2019

  • Réf. : 2020_01_a02
  • Publié le: 9 janvier 2020
  • Date de mise à jour: 14 janvier 2020
  • International

Le 3 décembre 2019, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a publié la version provisoire de sa déclaration annuelle sur l’état du climat mondial en 2019.

Selon l’OMM, l’année 2019 marque la fin d’une décennie de chaleur exceptionnelle, de recul des glaces et d’élévation record du niveau de la mer à l’échelle du globe, en raison des gaz à effet de serre émis par les activités humaines.

Dans sa déclaration, l’OMM présente entre autres les indicateurs climatiques mondiaux suivants :

 

Température moyenne mondiale

L’OMM souligne que la température moyenne à l’échelle du globe en 2019 (de janvier à octobre) était supérieure d’environ 1,1°C aux valeurs de la période préindustrielle (1850-1900), soit 0,4°C de moins que le 2e objectif fixé par l’Accord de Paris (article 2) : limiter la hausse des températures moyennes mondiales à 2°C, et si possible 1,5°C, d’ici 2100 par rapport à la période préindustrielle. Il est presque certain que les températures moyennes quinquennales (pour la période 2015–2019) et décennales (pour la période 2010–2019) indiquent la période quinquennale et la décennie les plus chaudes jamais enregistrées. Depuis les années 1980, chaque décennie successive a été plus chaude que la précédente. L’année 2019 devrait se placer au deuxième ou troisième rang des années les plus chaudes jamais enregistrées. 

 

Accélération de l’élévation du niveau moyen de la mer à l’échelle mondiale

L’élévation du niveau de la mer s’est accélérée depuis le début des relevés altimétriques de haute précision (mesures par satellite) en 1993 en raison de la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique. En octobre 2019, le niveau moyen de la mer à l’échelle mondiale a atteint sa valeur la plus élevée depuis 1993.

 

Contenu thermique de l’océan

L’OMM indique que l’océan, qui sert de tampon en absorbant la chaleur et le CO2, est très impacté. L’océan absorbe plus de 90% de l’énergie excédentaire accumulée dans le système climatique à la suite de l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre. En 2019, le contenu thermique des 700 premiers mètres de l’océan (dans une série commençant dans les années 1950) et de la couche supérieure de 2 000 m de profondeur (dans une série commençant en 2005) s’est maintenu à des niveaux record ou quasi record, la moyenne pour l’année dépassant jusqu’ici les pics record précédents établis en 2018.

La collecte par satellite de données sur la température de surface de la mer peut être utilisée pour surveiller les vagues de chaleur marines. Jusqu’à présent, en 2019, l’océan a connu en moyenne environ 1,5 mois de températures exceptionnellement élevées. 38% des vagues de chaleur marines ont été classées « fortes » et 28% « modérées ». Dans le Pacifique Nord-Est, des vagues de chaleur marines classées « graves » ont été enregistrées dans de vastes zones.

 

Poursuite de l’acidification de l’océan

Au cours de la décennie 2009–2018, l’océan a absorbé environ 22% des émissions annuelles de CO2, ce qui contribue à atténuer le changement climatique. Cependant, la hausse des concentrations atmosphériques de CO2 modifie la chimie de l’océan.

Les observations océaniques ont montré une diminution du pH moyen à la surface de l’océan à un rythme de 0,017–0,027 unité de pH par décennie depuis la fin des années 1980, comme l’indique le Rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique (lire notre brève sur ce sujet), ce qui équivaut à une augmentation de 26% de l’acidité depuis le début de la révolution industrielle.

 

Recul de la banquise

Le déclin à long terme de la banquise arctique s’est confirmé en 2019. L’étendue moyenne mensuelle de septembre 2019 (habituellement la plus basse de l’année) figure au troisième rang des plus basses jamais enregistrées par satellite, l’étendue minimale quotidienne arrivant au deuxième rang des étendues minimales les plus basses enregistrées.

Jusqu’en 2016, l’étendue moyenne de la banquise antarctique a connu une légère augmentation à long terme. Fin 2016, cette hausse a été interrompue par une diminution brutale de l’étendue, qui a atteint des valeurs extrêmes. Depuis lors, l’étendue moyenne de la banquise antarctique est restée relativement faible. A plusieurs reprises en 2019, des minima record ont été enregistrés pour certains mois.

 

La version finale de la Déclaration sur l’état du climat mondial, dans laquelle figureront les données complètes concernant 2019, sera publiée en mars 2020.

Voir déclaration de l’OMM.

 

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