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Concentrations atmosphériques de GES : de nouveaux records (bilan mondial 2023 de l’OMM)

  • Réf. : 2023_11_b01
  • Publié le: 16 novembre 2023
  • Date de mise à jour: 17 novembre 2023
  • International

L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a publié, le 15 novembre 2023, son 19e Bulletin annuel sur les gaz à effet de serre  (GES) qui présente le bilan, pour 2022, des concentrations atmosphériques des trois principaux GES persistants [à longue durée de vie] : CO2, CH4 et N2O.

Les données sont issues du réseau mondial de surveillance des GES géré par l’OMM dans le cadre de son Programme mondial de l’observation de l’atmosphère (Global Atmosphere Watch) qui s’étend sur plus de 50 pays.

 

Le forçage radiatif total de l’ensemble des GES persistants combinés correspondait en 2022 à un niveau de concentration de 523 parties par million (ppm) de CO2e [contre 508 ppm CO2e en 2021]. Le CO2 est le principal contributeur (à hauteur de 64%), suivi du CH4 (19%) et du N2O (6%). Les gaz fluorés y contribuent pour environ 11%. Le forçage radiatif total par rapport à 1750 a augmenté de 49% entre 1990 et 2022 [le CO2 contribuant pour environ 78% à cette hausse].

En 2022, les concentrations moyennes mondiales de chacun de ces gaz ont atteint les niveaux les plus élevés jamais enregistrés depuis l’époque préindustrielle (1750) :

 

  • CO2: 417,9 ppm, soit une hausse de 50% depuis 1750 [où le niveau était de 278,3 ppm]. C’est la première fois que la hausse annuelle par rapport à la période pré-industrielle a atteint 50%.

La hausse 2021/2022 (2,2 ppm) est légèrement en dessous de celle relevée entre 2020 et 2021 (2,5 ppm) et légèrement en dessous de la hausse moyenne annuelle les 10 dernières années (2,46 ppm). L’OMM souligne qu’il n’y a aucune indication que ces hausses plus faibles sont le résultat d’une réduction des émissions de CO2 issues de la combustion des combustibles fossiles. La raison la plus probable est plutôt l’absorption accrue des concentrations atmosphériques de CO2 par les écosystèmes terrestres (forêts,…) et les océans.

Sur le total des émissions anthropiques de CO2 sur la période 2012-2022, environ 48% demeure dans l’atmosphère, environ 26% est absorbé par les océans et 29% par les écosystèmes terrestres, sachant que la variabilité interannuelle de ces pourcentages est considérable.

L’OMM rappelle que tant que les émissions de CO2 se poursuivront, celui-ci continuera à s’accumuler dans l’atmosphère et à générer une hausse de la température mondiale. Étant donné la durée de vie du CO2, le réchauffement déjà observé persistera pendant plusieurs décennies, même si les émissions nettes sont rapidement réduites à zéro.

 

  • CH4: 1 923 parties par milliard (ppb), soit +164% depuis 1750 [729,2 ppb].

La hausse 2021/2022 (16 ppb) est légèrement en dessous de la hausse record relevée entre 2020 et 2021 (17 ppb) mais nettement au-dessus de la hausse moyenne annuelle les 10 dernières années (10,2 ppb).

Environ 40% des rejets de CH4 dans l’atmosphère sont d’origine naturelle (zones humides, termites, etc.) et environ 60% d’origine humaine (élevage de ruminants, riziculture, exploitation de combustibles fossiles, décharges, combustion de biomasse, etc.).

 

  • N2: 335,8 ppb, soit +24% depuis 1750 [270,1 ppb].

La hausse 2021/2022 (1,4 ppb) a été supérieure à la hausse 2020/2021 (1,4 ppb) et supérieure à la hausse moyenne annuelle les 10 dernières années (1,05 ppb). La hausse 2021/2022 constitue la plus forte hausse annuelle jamais observée depuis le début des relevés.

Les émissions de N2O dans l’atmosphère sont à la fois d’origine naturelle (environ 60%) et d’origine humaine (environ 40%).

 

« Malgré des décennies d’avertissements de la part de la communauté scientifique, la publication de milliers de pages de rapports et l’organisation de dizaines de conférences sur le climat, nous continuons à aller dans la mauvaise direction », a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas.

« La dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, il y a 3 à 5 millions d’années, la température alors était de +2°C à +3°C plus élevée qu’aujourd’hui, et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel« , a-t-il précisé.

 

En savoir plus

Bulletin GES 2023 en anglais et communiqué de l’OMM en français et en anglais.

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