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Interactions climat-biodiversité : vers un rapprochement de la CCNUCC et de la CDB ?

  • Réf. : 2020_01_a07
  • Publié le: 16 janvier 2020
  • Date de mise à jour: 16 janvier 2020
  • International

Récemment, plusieurs publications et initiatives mettent en avant la nécessité de rapprocher les trois Conventions internationales adoptées en 1992 à Rio (voir encadré ci-dessous), en particulier la Convention Climat (CCNUCC) et la Convention sur la Biodiversité (CDB).

 

Les trois Conventions de Rio

En 1992, lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro (Brésil), trois Conventions ont été adoptées :

– la CCNUCC (Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques), qui s’appuie sur les travaux du Giec (créé en 1988), dont la Conférence des Parties (COP) se déroule tous ans ;

– la CDB (Convention des Nations Unies sur la diversité biologique) qui s’appuie sur les travaux de l’IPBES (créé en 2012), parfois surnommé « Giec de la biodiversité ») dont la Conférence des Parties (COP) se déroule tous les deux ans ;

– la CLD (ou CNULD, Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification), dont la Conférence des Parties (COP) se déroule tous les deux ans.

 

Jusqu’ici, ces trois sujets sont traités en parallèle au sein de ces différentes instances. Or, depuis quelques années, en raison du caractère systémique de la crise environnementale et des liens très forts entre ces problématiques, différentes initiatives permettent un rapprochement entre elles. Par exemple, le Giec a publié en août 2019 un rapport spécial sur les terres et la désertification (lire notre article sur ce sujet). Sur les liens entre biodiversité et climat, des initiatives récentes sont à relever :

  • Lors de la COP-25 de la CCNUCC (Madrid, déc. 2019), une table ronde sur l’amélioration de la coordination entre les trois Conventions de Rio s’est tenue le 7 décembre 2019 (lire la note préalable à la réunion).
  • Lors de la 7e session plénière de l’IPBES, du 29 avril au 4 mai 2019, l’élaboration d’un document technique sur « les synergies possibles » entre atténuation du changement climatique et conservation de la biodiversité a été approuvée parmi les sujets prioritaires : « Thème prioritaire 1 : promotion de la biodiversité pour mener à bien le Programme de développement durable à l’horizon 2030.[…] Ce thème permettrait aux décideurs de mieux comprendre la manière dont la biodiversité est liée à des secteurs clefs tels que l’agriculture et l’alimentation, la santé, l’eau, et le climat et l’énergie […]. » (IPBES/7/6/Add.1, IV. A. 28. P.11).
  • L’Appel de Pékin sur la conservation de la biodiversité et le changement climatique du 6 novembre 2019, lancé par le Président de la République E. Macron et le Président chinois Xi Jinping, appelle à un effort international portant sur les deux sujets à la fois, étant donné leurs liens ;
  • En novembre 2019, l’IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales) a publié une étude (Deprez, Vallejo & Rankovic, 2019) qui croise les dimensions climat, terres et biodiversité en intégrant les travaux du Giec (rapport spécial 1,5°C, rapport spécial sur les terres) et de l’IPBES (Rapport sur l’évaluation mondiale de la biodiversité de 2019) ;
  • Dans une tribune publiée en octobre 2019, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), suggère d’améliorer la coordination entre ces trois Conventions, via une collaboration renforcée, sans pour autant prôner une fusion des trois entités.

 

Ce rapprochement pourra être discuté lors des prochaines Conférences de ces Conventions, en particulier à la prochaine COP de la CBD (COP-15 à Kunming, Chine, en octobre 2020) et à la prochaine COP de la CCNUCC (COP-26 à Glasgow, Royaume-Uni, en novembre 2020).

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