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Négociations climat internationales : La COP-26 reportée à cause du Covid-19

  • Réf. : 2020_04_b02
  • Publié le: 2 avril 2020
  • Date de mise à jour: 3 avril 2020
  • International

Le Secrétariat de la CCNUCC (Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques) a annoncé dans un communiqué publié le 1er avril 2020 que la 26e Conférence des Parties (COP 26), qui devait se tenir à Glasgow (Ecosse) du 9 au 20 novembre 2020, a été reportée en raison du Covid-19.

Cette décision a été prise par le Bureau de la Conférence des Parties (au sein de la CCNUCC basé à Bonn), avec le Gouvernement du pays hôte, le Royaume-Uni, et l’Italie, pays hôte de la réunion préparatoire, dite pré-COP (initialement prévue en octobre 2020). Selon la CCNUCC, compte tenu des effets actuels du COVID-19 dans le monde entier, il n’est plus possible de tenir la COP 26 en novembre 2020, sachant que les dernières COP ont accueilli autour de 20 000 participants de l’ensemble des 196 pays de la planète (voir notre dossier de fond sur la COP-24, p.6).

La CCNUCC indique que les dates de la COP-26 reprogrammée en 2021, toujours à Glasgow en partenariat avec l’Italie, seront fixées « en temps utile après de nouvelles discussions avec les Parties« . Le Citepa les publiera dès qu’elles seront connues.

C’est la deuxième année que la COP rencontre des problèmes d’organisation après le transfert de la COP-25 de Santiago (Chili) à Madrid (Espagne) à moins de cinq semaines de l’ouverture de celle-ci, suite au mouvement de contestation sociale dans la capitale chilienne en octobre/novembre 2019 (lire notre article sur le sujet).

 

 

Les enjeux de la COP-26

La COP-26 sera une COP à forts enjeux, comme la COP-24 et la COP-21. Les principaux enjeux sont les suivants :

Renforcement de l’ambition

La COP-26 devrait aboutir au renforcement de l’ambition des Parties car c’est à cette COP que les Parties à la CCNUCC sont tenues de présenter des contributions nationales (NDC) mises à jour et plus ambitieuses dans le cadre du cycle quinquennal (conformément à l’article 4 de l’Accord de Paris) par rapport aux premières soumises en amont de la COP 21 en 2015. A ce jour, seules trois Parties ont soumis leur deuxième NDC (Iles Marshall, Surinam et Moldavie) (voir toutes les NDC). La COP-26 intervient juste avant le début de la mise en œuvre effective du régime de Paris (1er janvier 2021) et donc de ses mécanismes, règles et procédures. La COP-26 est donc la dernière occasion pour engager un rehaussement de l’ambition collective avant cette échéance.

Stratégies bas-carbone 2050

Les Parties doivent soumettre leurs stratégies de développement bas-carbone pour 2050 d’ici fin 2020 (cf. article 4 de l’Accord de Paris et paragraphe 35 de la décision 1/CP.21). A ce jour, seulement 17 Parties ont soumis leur stratégies, dont la France et l’UE (voir stratégies soumises).

Finalisation de l’article 6 (mécanismes de marché)

A quelques mois de l’entrée dans le régime de Paris (1er janvier 2021), certaines de ses règles de mise en œuvre ne sont toujours pas finalisées. Il s’agit des règles sur les modalités pour recourir aux marchés carbone (l’article 6 de l’Accord de Paris). Restées en suspens à la COP-24 (faute de consensus sur les modalités techniques complexes et en raison de l’opposition du Brésil), puis une nouvelle fois restées en suspens à la COP-25 de Madrid (en raison des profondes divergences entre les Parties et surtout du blocage du Brésil de nouveau), ces discussions ont été reportées à la 52e session des organes subsidiaires à Bonn (initialement prévues en juin 2020 – voir ci-dessous).

Financement post-2025

Conformément à la décision 14/CMA-1 (adoptée à Katowice), la COP-26 doit marquer le lancement des négociations pour définir un nouvel objectif collectif chiffré post-2025 en matière de financement des actions climat à partir du niveau plancher de 100 milliards $/an. Ces négociations seront sans doute très difficiles et a fortiori dans le contexte post-Covid-19.

 

Le Secrétariat de la CCNUCC a également annoncé dans un deuxième communiqué publié le 1er avril 2020 le report de la 52e session des deux organes subsidiaires (SBI-52 [mise en œuvre] et SBSTA-52 [conseil scientifique et technique]). Initialement prévue du 1er au 11 juin 2020 à Bonn, elle a été reprogrammée du 4 au 12 octobre 2020 à Bonn. Ces sessions annuelles, dites-« inter-COP », sont consacrées à la poursuite des négociations techniques sur des sujets découlant des décisions adoptées aux COP précédentes. Le SBI et le SBSTA sont notamment chargés de préparer des projets de décision pour remise à la COP pour examen en adoption. Cette année, l’enjeu principal est d’avancer sur la définition des règles de mise en œuvre de l’article 6 (mécanismes de marché), dossier resté en suspens à la COP-25 (voir encadré ci-dessus).

 

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