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L’AIE prévoit un retour à la hausse des émissions mondiales de CO2 en 2021

  • Réf. : 2021_06_b03
  • Publié le: 7 juin 2021
  • Date de mise à jour: 7 juin 2021
  • International

L’Agence Internationale de l’Energie (AIE, IEA en anglais) a publié le 20 avril 2021 la nouvelle édition de son bilan mondial de l’énergie (Global energy review), qui confirme ses analyses pour 2020 et prévoit comment a commencé à évoluer début 2021 et comment pourra évoluer durant le reste de l’année, la demande mondiale en énergie et les émissions de CO2 associées. L’AIE a cherché à savoir, malgré de fortes incertitudes sur la sortie de la crise du Covid-19, si le rebond économique post-crise mènera à des émissions très fortement à la hausse (2020 n’étant alors qu’une chute temporaire) ou si les politiques de relance, ciblant la transition énergétique, permettront de freiner le rebond des émissions et faire en sorte que 2020 soit véritablement une année charnière. Ce nouveau bilan de l’AIE s’appuie sur ses premières estimations d’émissions mondiales de CO2 en 2020 présentées dans une note d’analyse publiée le 2 mars 2021 (lire notre article).

A noter que l’AIE élabore et analyse les données d’émissions mondiales de CO2 provenant de la combustion de combustibles fossiles (environ 80% des émissions mondiales de GES).

Une forte hausse des énergies renouvelables, mais aussi du charbon, attendue pour 2021

L’AIE prévoit une forte hausse de la demande en énergie fossile en 2021, en en particulier du charbon (avec une hausse de +4,5%), surtout via la demande en hausse en Asie et principalement en Chine (à l’origine de la moitié de cette hausse prévue).

La demande en énergies renouvelables, quant à elle, a augmenté de 3% en 2020 et continuera d’augmenter en 2021, d’après l’AIE (voir encadré ci-dessous), en majorité pour la production d’électricité, mais aussi pour le chauffage, l’industrie et les transports.

 

Des énergies renouvelables en très forte hausse

Dans une autre analyse publiée le 11 mai 2021 (Renewable-energy-market-update), l’AIE indique que le développement des énergies renouvelables a connu une évolution record en 2020, malgré la crise. Le niveau exceptionnel de la hausse de capacité de production d’électricité renouvelable devrait se poursuivre (+ 270 GW en 2021, +280 GW attendus en 2022), les renouvelables représentant 90% de ces hausses de capacités de production. Le rythme d’installation de nouveaux projets renouvelables a crû de 45% en 2020. La capacité de production d’électricité éolienne a doublé en 2020, et le rythme de croissance du solaire est de 50% plus élevé qu’avant la crise.

 

Avec la forte reprise à la hausse des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie en 2021, il n’est pas sûr que le pic ait été atteint en 2019

Les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie ont connu une baisse de -5,8% en 2020 (presque -2 Gt CO2, pour atteindre 31,5 Gt CO2), soit la baisse annuelle la plus forte jamais enregistrée, presque cinq fois plus forte qu’en 2009 après la crise financière. Les émissions de CO2 ont connu une baisse plus forte encore que la demande en énergie, la crise ayant surtout eu un effet sur la demande en produits pétroliers et en charbon (transports, industrie…) et ce, alors que les énergies renouvelables continuaient leur essor.

En 2021, selon les projections de l’AIE, les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie devraient connaître une hausse de +4,8% (+1 500 Mt CO2). Après une baisse annuelle record en 2020, 2021 marquerait donc une hausse annuelle, elle aussi, record depuis la reprise économique de 2009. Néanmoins, cette hausse mènerait à un niveau d’émissions en 2021 inférieur (de 1,2% ou 400 Mt CO2) à celui observé en 2019. Autrement dit, si la hausse se poursuit en 2022, le pic des émissions de CO2 liées à l’énergie ne sera pas encore atteint car le niveau maximal de 2019 risque d’être dépassé. En revanche, si, en 2022, les émissions baissent de nouveau, stagnent, ou n’augmentent que très peu, alors le pic aura été atteint en 2019.

Désormais, les économies émergentes et les pays en développement représentent plus des deux tiers des émissions mondiales de CO; les économies avancées (« advanced economies« , terme qui englobe l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Chili, la Corée du Sud, Israël, le Japon, la Turquie)(1) connaissant une diminution structurelle de leurs émissions. Par rapport au niveau pré-crise de 2019, les émissions de CO2 liées à l’énergie devraient, en 2021, être en hausse de 6% en Chine, de 1,4% en Inde, de -5,6% aux Etats-Unis. En Europe, la hausse projetée de +80 Mt CO2 en 2021 ne compenserait qu’un tiers de la baisse observée en 2020 ; et ce, alors que la part du charbon dans la production d’électricité a continué à baisser (-3% entre 2019 et 2021).

 

(1) Il s’agit plus précisément des pays membres de l’OCDE (Australie, Autriche, Belgique, Canada, Chili, République tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Islande, Irlande, Israël, Italie, Japon, Corée du Sud, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Mexique, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Pologne, Portugal, Slovaquie, Slovénie, Espagne, Suède, Suisse, Turquie, Royaume-Uni, Etats-Unis), ainsi que la Bulgarie, la Croatie, Chypre, Malte et la Roumanie.

 

En savoir plus

Global energy review

Renewable-energy-market-update

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