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Climat : les publications de référence en amont de la COP-27

  • Réf. : 2022_10_a04
  • Publié le: 2 novembre 2022
  • Date de mise à jour: 2 novembre 2022
  • International

Avant chaque Conférence des Nations Unies sur le Climat, plusieurs organismes internationaux qui font autorité publient des rapports de référence pour fournir au grand public, aux politiques et aux parties prenantes des négociations climat l’état des lieux des dernières données en matière d’émissions et de concentrations de gaz à effet de serre, d’émissions projetées et des niveaux de réchauffement attendus. Tour d’horizon des rapports clés publiés en amont de la COP-27 qui débutera le 6 novembre 2022 en Egypte.

 

Secrétariat de la CCNUCC – Rapport de synthèse sur les NDC, nov. 2022

Organisme : Secrétariat de la Convention-Cadre des Nations-Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC, UNFCCC en anglais)

Date de publication : 26 octobre 2022

Objet : Synthèse des contributions déterminées au niveau national (CDN, ou NDC en anglais) soumises par les 193 Parties à l’Accord de Paris (conformément à son article 4 et aux paragraphes 23 et 24 de la décision 1/CP.21), dont 24 NDC mises à jour ou NDC nouvelles soumises depuis la COP-26 et avant le 23 septembre 2022

Messages clés : Selon ce rapport, les engagements climat combinés des 193 Parties à l’Accord de Paris pourraient mettre le monde sur la voie d’un réchauffement d’environ 2,5°C d’ici la fin du 21e siècle. Le rapport montre également que les engagements actuels feront augmenter les émissions de 10,6% d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2010. Si les émissions n’augmenteraient plus après 2030, elles n’affichent toujours pas la tendance à la baisse rapide nécessaire, selon les connaissances scientifiques, pour cette décennie.

Consulter. Lire notre article.

 

Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de serre

Organisme : Organisation Météorologique Mondiale (OMM)

Date de publication : 26 octobre 2022

Objet : Bilan, pour 2021, des concentrations atmosphériques des trois principaux GES persistants [à longue durée de vie] : CO2, CH4 (méthane) et N2O (protoxyde d’azote).

Messages clés : La progression annuelle des concentrations de CH4 a atteint un record en 2021, en lien avec des processus tant biologiques qu’anthropiques qui restent encore à bien établir. La hausse de concentrations de CO2 entre 2020 et 2021 a été plus fort que durant la moyenne de la décennie. Le forçage radiatif, qui induit un réchauffement du système climatique, s’est accru d’environ 50 % entre 1990 et 2021 (le CO2 contribuant pour près de 80 % à cette augmentation).

Consulter le rapport. Communiqué.

 

Climate Action Tracker, State of the climate action 2022

Organisme : rapport publié par “Systems Change Lab”, fruit d’une collaboration entre le Fonds Bezos Earth Fund, Climate Action Tracker (rassemblant Climate Analytics et NewClimate Institute), la Fondation ClimateWorks, les Champions de Haut-Niveau des Nations Unies sur le Changement Climatique, et le World Resources Institute.

Date de publication : 26 octobre 2022

Objet : Suivi des mesures politiques d’atténuation et des indicateurs de transition

Messages clés : Le rapport propose des trajectoires de transformation pour tous les secteurs (production d’énergie, industrie, transports, forêts, agriculture) alignées avec l’objectif de +1,5°C. Il conclut que les changements à l’œuvre ne sont pas assez rapides : sur 40 indicateurs de changement systémique, aucun n’est compatible avec l’atteinte la trajectoire +1,5°C. Néanmoins une majorité d’indicateurs (27) vont dans le bon sens, mais pas assez rapidement. 5 indicateurs ont une trajectoire complètement contraire à l’objectif (centrales au gaz, intensité carbone de la production d’acier, usage de la voiture, surface de mangroves, émissions de GES de l’agriculture). Le rapport estime ainsi que le rythme d’arrêt des centrales à charbon devrait être six fois plus rapide, les améliorations en termes de baisses d’intensité carbone des cimenteries devraient être dix fois plus rapide, la diminution de la déforestation devrait être 2,5 fois plus rapide…

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WRI, The State of Nationally Determined Contributions: 2022

Organisme : World Resources Institute (WRI)

Date de publication : 19 octobre 2022

Objet : Suivi de l’évolution des engagements climat volontaires des Etats (Contributions Déterminées au Niveau National, CDN ou NDC en anglais), dans le cadre de l’Accord de Paris.

Messages clés : Le rapport conclut que beaucoup d’Etats ont mis à jour leurs NDC, en renforçant leur ambition climat, mais que ces améliorations sont progressives, là où l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris nécessite un changement transformationnel urgent. Les dernières NDC mises à jour visent une réduction supplémentaire de 5,5Gt CO2e par rapport aux versions initiales. 77% des NDC incluent des cibles quantifiées de réduction d’émissions de GES.

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PNUE, Emissions Gap Report 2022

Organisme : Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE, UNEP en anglais)

Date de publication : 27 octobre 2022

Objet : comparaison entre les émissions de GES attendues (avec ou sans les engagements des Etats via leur NDC), et les trajectoires compatibles avec les objectifs +1,5°C et +2°C.

Messages clés : Cette édition est intitulée « la fenêtre d’opportunité se referme – la crise climatique appelle une transformation rapide des sociétés » et constate qu’aucun scénario crédible ne mène à l’objectif de +1,5°C. Le rapport montre en effet que les nouveaux engagements des Etats (à travers les NDC mises à jour pour la COP-26 fin 2021) ne jouent qu’à la marge sur les émissions projetées en 2030. En ne tenant compte que des politiques déjà en place, la trajectoire d’émissions mènerait à un réchauffement de +2,8°C en 2100. Il serait compris entre +2,4 et +2,6°C en tenant en compte les engagements des Etats. Le rapport en appelle lui aussi à une transformation systémique et urgente pour générer de fortes baisses d’émissions d’ici 2030 : par rapport à la trajectoire des politiques actuelles, les émissions devraient baisser de 45% pour être compatible avec l’objectif de +1,5°C, et de 30% pour l’objectif de +2°C. Le rapport explore les solutions d’atténuation par secteur : électricité, industrie, transports, bâtiments, agro-alimentaire et finance.

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IEA World Energy Outlook 2022

Organisme : Agence Internationale de l’Energie (AIE, IEA en anglais)

Date de publication : 27 octobre 2022

Objet : Ce rapport de référence annuel est un recueil de données, de statistiques et d’informations les plus récentes sur les évolutions en matière de politique énergétique aux niveaux mondial, régional et national. Il fournit notamment une mise à jour des projections, avec un focus sur les 10 prochaines années, en matière de demande, de production, de consommation d’énergie et des émissions de CO2 par combustible, par région et par secteur.

Messages clés : L’AIE souligne que pour la première fois, dans tous les scénarios étudiés, la demande mondiale de fossile connaît un pic ou un plateau – dans un contexte où les exports russes chutent fortement. En complément des politiques de gestion de crise de court-terme, l’AIE met en avant les mesures de long terme prises par plusieurs gouvernements : l’Inflation Reduction Act aux Etats-Unis (lire notre article), le paquet politique et législatif Fit for 55 (lire notre article) et le plan RePowerEU (lire notre article) dans l’UE, le plan « Green Transformation » au Japon, le plan de hausse des énergies décarbonées (nucléaire et renouvelables) en Corée du Sud, les ambitions renforcées en Chine et en Inde… Selon les projections de l’AIE, la part des fossiles de le mix énergétique mondial passerait, dans le scénario « Stated Policies » [Politiques déclarées], de 80% à 60% environ en 2050 ; et les émissions de CO2 mondiales décroîtraient (de 37 Gt/an actuellement à 32 Gt/an en 2050), impliquant un réchauffement de +2,5°C. En revanche, si les engagements étaient tous tenus, l’AIE table sur un réchauffement limité à +1,7°C. Le rapport prévoit ainsi des tournants majeurs dans les années à venir, avec la possibilité d’un pic pour l’usage de combustibles fossiles en 2027, la fin d’un « âge d’or » du gaz naturel, une hausse majeure du solaire et de l’éolien.

 

AIE, émissions mondiales de CO2 en 2022

Organisme : Agence Internationale de l’Energie (AIE, IEA en anglais)

Date de publication : 19 octobre 2022

Objet : Pré-estimation des émissions mondiales de CO2 en 2022

Messages clés : Selon l’AIE, malgré les impacts de la crise énergétique actuelle, les émissions mondiales de CO2 issues de la combustion des combustibles fossiles devraient connaître une légère hausse en 2022 (de près de 300 Mt CO2, soit près de +1%) pour atteindre un total mondial de 33,8 Gt CO2. Cette hausse est plus faible que celle de l’année 2021 (près de +2 Gt CO2) en raison de la reprise économique mondiale rapide post-Covid-19. D’après l’AIE, la production d’électricité à base de combustibles fossiles et le secteur de l’aviation (du fait de la reprise du trafic aérien après les restrictions de mobilité de 2020 et 2021) expliquent la hausse de cette année 2022.

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The Lancet Countdown on health and climate change

Organisme : The Lancet, revue scientifique médicale britannique.

Date de publication : 26 octobre 2022

Objet : Impacts sanitaires du changement climatique

Messages clés : le cumul de la crise énergétique et économique, de la pandémie de Covid-19 et de la crise climatique engendre des effets sanitaires et sociaux de plus en plus exacerbés. En 2021 et 2022, de nombreux évènements climatiques majeurs ont causes de nombreux décès, blessés et impactés les systèmes déjà fragilisés par des crises sanitaires et économiques : inondations en Australie, au Brésil, en Chine, Europe occidentale, Malaisie, Pakistan, Afrique du Sud, Soudan-du-Sud ; incendies au Canada, Etats-Unis, Grèce, Algérie, Italie, Espagne, Turquie ; températures extrêmes en Australie, Canada, Inde, Italie, Oman, Turquie, Pakistan, Royaume-Uni.

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IISD, Navigating Energy Transitions: Mapping the road to 1.5°C

Organisme : Institut International du Développement Durable (International Institute for Sustainable Development ou IISD), think tank international basé au Canada.

Date de publication : 21 octobre 2022

Objet : Recommandations pour les politiques publiques climat

Aperçu : Ce rapport se concentre sur les implications politiques du respect de l’objectif de 1,5 °C quant à l’élimination progressive des combustibles fossiles et le développement des énergies renouvelables ; sur les obstacles à la transition et les outils permettant aux gouvernements et aux institutions financières de traverser la crise énergétique actuelle tout en maintenant leur ambition climatique. Il examine également les implications de la guerre en Ukraine pour les systèmes énergétiques et examine si l’Europe peut répondre à sa demande de gaz sans l’approvisionnement russe.

 

United in Science

Organisme : OMM (Organisation Météorologique Mondiale) sous la direction du Secrétariat Général des Nations-Unies, reprenant les travaux de l’OMM, du Global Carbon Project (GCP), du Giec, du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE), le Met Office (Agence météorologique du Royaume-Uni) et la Commission Intergouvernementale Océanographique de l’Unesco.

Date de publication : 13 septembre 2022

Objet : Compilation de travaux sur le climat, réalisés par des grands organismes internationaux faisant autorité en la matière.

Messages clés : d’après la veille de l’atmosphère globale de l’OMM, les concentrations de gaz à effet de serre continuent d’augmenter et d’atteindre des pics sans précédents. D’après les données 2021 du Global Carbon Project, la baisse des émissions de CO2 d’origine fossile pendant la pandémie du Covid-19 n’a été que temporaire. Selon des données préliminaires, les émissions mondiales de CO2 en 2022 (janvier à mai) sont supérieurs de 1,2% à ceux de la même période en 2019, en raison des hausses aux États-Unis, en Inde et dans la plupart des pays européens. D’après les données de l’OMM, les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.

Consulter. Lire notre article

 

Mind the Gap: How Carbon Dioxide Removals Must Complement Deep Decarbonisation to Keep 1.5°C Alive

Organisme : Energy Transitions Commission (ETC)

Date de publication : 9 mars 2022

Objet : analyse du développement des émissions négatives (carbon dioxide removals ou CDR) au regard des besoins pour limiter le réchauffement à +1,5°C

Messages clés : Le rapport conclut que tous les secteurs de l’économie peuvent et doivent se décarboner d’ici le milieu du siècle avec d’importantes réductions d’émissions dans les années 2020, avec en priorité la réduction de moitié de l’utilisation du charbon et la réduction de 70% de la déforestation d’ici 2030. Malgré ces efforts, le monde aura besoin d’au moins 70 à 220 Gt d’absorptions de carbone d’ici 2050 pour limiter les émissions nettes cumulées de GES à un niveau compatible avec l’objectif de +1,5°C. Ces absorptions pourraient être réalisées grâce à une combinaison de solutions climatiques naturelles (telles que le reboisement et l’amélioration de la gestion des sols), de solutions techniques (par exemple en utilisant le captage direct du CO2 dans l’air) et de solutions hybrides (telles que la bioénergie plus le captage et le stockage du carbone). Même si les solutions naturelles domineront dans les premières années, elles comporteront des risques de mesure et de non-permanence. Les solutions techniques sont actuellement beaucoup plus coûteuses, mais ces coûts pourraient être réduits au fil du temps. Un scénario envisagé par ETC suggère que de près de zéro aujourd’hui, ces absorptions additionnelles pourraient atteindre 3,5 Gt par an d’ici 2030.

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Production Gap report

Organisme : Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE, UNEP en anglais), avec d’autres centres de réflexion.

Date de publication : à paraître

Objet : évaluation de la production mondiale de combustibles fossiles pour mesurer l’écart entre, d’une part, les niveaux de production prévus par des stratégies nationales et, d’autre part, les niveaux compatibles avec un réchauffement à +2°C et +1,5°C (via la combustion de ces combustibles fossiles)

 

Global Carbon Project

Organisme : Global Carbon Project (GCP) qui s’inscrit dans le cadre du programme mondial de recherche sur le climat (WCRP), est un consortium international de 58 instituts de recherche scientifique créé en 2001 afin d’aider la communauté scientifique à établir une base de connaissance commune pour servir d’appui aux politiques de réduction d’émissions de GES.

Date de publication : à paraître

Objet : Analyse annuelle des tendances d’émissions mondiales de CO2 (émissions historiques, projections d’émissions et de concentrations) jusqu’à l’année en cours.

 

Des synthèses plus détaillées de ces publications pourront être publiées sur notre site.

 

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