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Sommet de New York : étape clé vers la COP-21

  • Réf. : 2014_11_a5
  • Publié le: 1 novembre 2014
  • Date de mise à jour: 21 juin 2019
  • International

Le Sommet extraordinaire des dirigeants mondiaux sur le climat, convoqué par le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-moon, le 23 septembre 2014 à New York, a vu naître plusieurs coalitions, alliances et autres partenariats internationaux autour de huit domaines d’action. Cette forte mobilisation collective des entreprises, des villes, des ONG et de la société civile constitue, d’après Ban Ki-moon, « une toute nouvelle approche coopérative planétaire vis-à-vis du  changement climatique« . Retour sur les principales initiatives lancées.

Forêt

  • plus de 150 partenaires (dont 28 Gouvernements [y compris de l’Indonésie et de la RD-Congo mais pas du Brésil qui a refusé d’y adhérer], 35 entreprises et 45 ONG) ont signé une Déclaration de New York sur les Forêts [texte politique non contraignant]. Les signataires s’engagent à réduire de moitié la déforestation mondiale d’ici 2020 et à s’efforcer d’y mettre fin à l’horizon 2030 [c’est la première fois que de telles échéances sont fixées]. Ils appellent aussi à la restauration d’ici 2030 d’au moins 350 millions d’hectares de forêts et de terres cultivées. L’atteinte de ces objectifs permettrait de réduire d’une fourchette de 4,5 à 8,8 Gt CO2 par an les émissions de CO2 d’ici 2030.

Agriculture

  • 16 Gouvernements [dont la France] et 37 organisations et entreprises, ont annoncé qu’ils rejoindraient l’Alliance mondiale pour le climat et une agriculture intelligente, créée au Sommet. Cette alliance, dont les pays-membres représentent 16% des émissions mondiales de GES du secteur agricole, vise, entre autres, à aider les petits exploitants à réduire leurs émissions de GES.

Villes

Industrie

Transports

  • mise en place d’une Initiative Electro-Mobilité Urbaine visant à accroître le nombre de véhicules électriques dans les villes, avec l’objectif que ce nombre représente au moins 30% des véhicules neufs vendus par an d’ici 2030 [dont les bus et taxis];
  • 110 autorités organisatrices de transports [dont la SNCF et la RATP] dans 39 pays ont pris plus de 350 engagements et actions dans le cadre de la Déclaration de l’Union Inter-nationale des Transports Publics (UITP) sur le Climat (Declaration on Climate Leadership). Ces engagements portent sur des actions de réduction des émissions de GES en zone urbaine (augmentation des lignes de métro, de bus, autopartage, vélopartage,…).

Efficacité énergétique

  • 28 pays se sont déclarés prêts à rejoindre le Partenariat mondial pour les appareils et équipements efficaces rassemblant des organisations intergouvernementales, des ONG, des fabricants et des institutions financières pour aider les Gouvernements à renforcer les normes de performance;
  • lancement d’une nouvelle initiative baptisée Efficacité bâtiments qui vise à aider les Gouvernements et les collectivités infranationales à accélérer l’adoption de politiques de performance énergétique des bâtiments.

Finance climat et signal-prix sur le carbone

  • neuf pays ont annoncé des engagements financiers totalisant 1,3 milliard (Md) de $ pour abonder le Fonds vert pour le climat, dont la France qui s’est engagée à fournir la plus grande contribution (1 Md$) d’ici 2018 [cf. l’engagement des pays industrialisés à Copenhague, puis confirmé à Cancún de fournir 100 Md$ par an d’ici 2020 aux pays en développement];
  • création d’une coalition d’investisseurs institutionnels, la Coalition Portefeuille Décarbonisation (PDC). Ceux-ci s’engagent à « décarboniser » 100 Md$ d’investissements d’ici la COP-21, ainsi qu’à évaluer et à déclarer l’empreinte carbone d’au moins 500 Md$ d’investissements de leur portefeuille;
  • sous l’impulsion de la Banque Mondiale, 74 Gouvernements [dont la France mais pas les Etats-Unis], 12 Etats fédérés [dont sept des Etats-Unis], 11 villes et 1 044 entreprises et investisseurs ont déclaré leur soutien à la création d’un signal-prix carbone [Carbon pricing statement].

Analyse

Ces nombreuses initiatives ambitieuses s’inscrivent dans une approche ascendante (bottom-up), qui doit être complémentaire au processus onusien mené jusqu’ici au titre de la Convention Climat [approche descendante (top-down)]. Ces engagements volontaires, aussi ambitieux soient-ils, ne peuvent pas remplacer les politiques publiques et la responsabilité des Gouvernements. Or, parmi ces initiatives, il convient justement de remarquer l’absence de déclarations de nouveaux engagements nationaux concrets de réduction de la part des Chefs d’Etats ou de Gouvernement. Zhang Gaoli, Vice-Premier Ministre du premier pays émetteur de GES, la Chine, a néanmoins annoncé [lien] espérer atteindre « le plus rapidement possible » son niveau maximal d’émissions de GES, sans pour autant avancer d’échéance précise. Quant au Président Obama, il a déclaré, entre autres, [lien] que les Etats-Unis et la Chine, étant les plus grandes économies et les premiers pays émetteurs de GES du monde, « ont une responsabilité toute particulière et devraient donc « être les chefs de file » dans la mise en œuvre d’actions climat [jusqu’ici, c’est l’UE qui jouait ce rôle].

Quoi qu’il en soit, toutes ces annonces resteront sans effet si aucun dispositif de suivi n’est mis en place pour évaluer leur avancée concrète dans la perspective de la COP-21 à Paris.


(1)
Voir ED n°166 p.IV.5.

www.un.org/climatechange/summit/

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